M'Bayar — Wikipédia

M'Bayar
Région d’origine
Région Drapeau du Sénégal Sénégal
Caractéristiques
Morphologie Cheval de selle svelte, racé et médioligne
Taille 1,34 m à 1,45 m
Robe Généralement bai ou alezan

Le M'Bayar est une race de chevaux originaire du Sénégal. Il tire son nom de la localité dont il est originaire, dans le Baol. Apparenté au Barbe, il est employé aux travaux de traction agricole ou de transport. Bien qu'il soit la plus nombreuse des races de chevaux du Sénégal, ses effectifs sont inconnus.

Le nom de cette race peut aussi s'écrire Mbayar ou M'bayar[1]. Les origines des chevaux sénégalais étant peu documentées[2], il est postulé que le M'Bayar soit une race autochtone d'origine ancienne, peut-être descendante de Barbe venus du Maghreb[3]. Jadis, cette race servait surtout pour la cavalerie militaire des anciens royaumes traditionnels. Au XXe siècle, le M'Bayar est influencé par des chevaux Barbe importés du Mali, de Mauritanie et du Maroc ; puis par les chevaux de races Arabe et Anglo-arabe issus du Centre de recherches zootechniques de Dahra[3].

En 1996, le Sénégal compte environ 400 000 chevaux de toutes races, le plus important cheptel de tous les pays d’Afrique de l’Ouest[4]. Il s'agit d'une augmentation substantielle par comparaison aux 216 000 signalés en 1978[5], et d'une augmentation beaucoup plus importante de la population après la Seconde Guerre mondiale, estimée à peine 30 000[6].

Description

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La taille moyenne va de 1,34 m à 1,44 m selon Dehoux et al. en 1996[3], le guide Delachaux indiquant une fourchette de 1,37 m à 1,45 m[1]. La base de données DAD-IS indique 1,37 m de moyenne chez les mâles[7]. Cette taille le rapproche d'un poney[7].

L'encyclopédie de CAB International (2016) le rattache au groupe des poneys d'Afrique de l'Ouest[8]. Le M'Bayar est un petit cheval trapu et ramassé, doté d'un poitrail large et d'une encolure courte[3],[1]. Ses jambes sont solides, mais présentent souvent des genoux de vaches et autres particularités considérées comme des défauts[3].

La robe est de couleur unie, le bai prédominant[3], suivi par l'alezan[7]. Le gris[1] et le rouan sont aussi des robes communes[3].

Le M'Bayar est réputé calme et docile, rustique, fort en endurant[3]. Il est très résistant aux conditions climatiques du Sahel, assez sec et chaud[1].

L'organisation de l'élevage du M'Bayar au Sénégal est gérée par l'Institut sénégalais de recherche agricole (ISRA)[7].

Utilisations

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Course de chevaux à Dakar, au début du XXe siècle.

Au Sénégal, ce cheval utilisé sous la selle comme pour la traction[8] d'attelages[7] ou de labour agricole, jouant un rôle important dans le quotidien des Sénégalais[9], à la campagne comme dans les grandes villes, à Dakar, Saint-Louis, Kaolack, etc. Il sert aussi de cheval de course dans les hippodromes[9]. Dans les haras sénégalais, nombreux sont ceux qui effectuent des croisements entre M'bayar et Pur-sang arabe, notamment en vue des courses hippiques. Le M'Bayar a donné la race du Foutanké, par croisement avec le Fleuve[8].

Diffusion de l'élevage

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Le M'Bayar est la plus commune des quatre races de chevaux sénégalaises[3], les trois autres étant le M'Par, le Fleuve et le Foutanké[10]. Il est considéré, notamment sur DAD-IS, comme une race locale et localement adaptée au Sénégal, propre à la région du Baol, et dont les effectifs sont inconnus[7],[11]. Il n'existe pas non plus de données concernant le niveau de menace sur la race M'Bayar[7],[1]. En 2007[12] comme en 2010[11], la FAO ne dispose d'aucune information relative à la conservation de cette race.

Le M'Bayar est typique de la région de Diourbel[1], et des pays wolofs du Cayor, Baol, Waalo et Djolof. Au Sine Saloum, des hardes de ces chevaux vivent en semi-liberté dans les plaines de la région.

Notes et références

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  1. a b c d e f et g Rousseau 2014, p. 403.
  2. Larrat 1947, p. 261.
  3. a b c d e f g h et i Dehoux, Dieng et Buldgen 1996, p. 37.
  4. Dehoux, Dieng et Buldgen 1996, p. 36.
  5. Ndiaye 1978, p. 10.
  6. Larrat 1947, p. 260.
  7. a b c d e f et g DAD-IS.
  8. a b et c Porter et al. 2016, p. 442.
  9. a et b Dehoux, Dieng et Buldgen 1996, p. 51.
  10. Institut Sénégalais de Recherches Agricoles 2003, p. 23.
  11. a et b (en) Rupak Khadka, « Global Horse Population with respect to Breeds and Risk Status », Uppsala, Faculty of Veterinary Medicine and Animal Science - Department of Animal Breeding and Genetics, , p. 57 ; 707.
  12. Rischkowsky et Pilling 2007, p. 101.

Articles connexes

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Lien externe

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  • (en) « M'bayar / Senegal (Horse) », Domestic Animal Diversity Information System of the Food and Agriculture Organization of the United Nations (DAD-IS) (consulté le ) Document utilisé pour la rédaction de l’article

Bibliographie

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  • [Dehoux, Dieng et Buldgen 1996] J.-P. Dehoux, A. Dieng et A. Buldgen, « Le cheval Mbayar dans la partie centrale du bassin arachidier sénégalais », Animal Genetic Resources Information, vol. 20,‎ , p. 35–54 (lire en ligne)
  • [Doutressoulle 1947] Georges Doutressoulle, L'élevage en Afrique occidentale française, Paris, Larose, (lire en ligne)
  • [Institut Sénégalais de Recherches Agricoles 2003] Institut Sénégalais de Recherches Agricoles, Rapport national sur l'état des ressources zoogénétiques au Sénégal, annexe de The State of the World's Animal Genetic Resources for Food and Agriculture, Rome, Food and Agriculture Organization of the United Nations, (lire en ligne)
  • [Larrat 1947] René Larrat, « L'élevage du cheval au Sénégal », Revue d'élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux, vol. 1, no 4,‎ , p. 257–265 (lire en ligne)
  • [Ly et Al. 1998] C. Ly, B. Fall, B. Camara et C. M. Ndiaye, « Le transport hippomobile urbain au Sénégal - Situation et importance économique dans la ville de Thiès », Revue d'élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux, vol. 51, no 2,‎ , p. 165-166 (lire en ligne)
  • [Ndiaye 1978] Magatte Ndiaye, Contribution à l'étude de l'élevage du cheval au Sénégal (thèse de doctorat), École Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar, (lire en ligne)
  • [Pierre 1906] Camille-Isidore Pierre, L'élevage dans l'Afrique Occidentale française, Augustin Challamel, , 280 p.
  • [Rischkowsky et Pilling 2007] (en) Barbara Rischkowsky et D. Pilling, List of breeds documented in the Global Databank for Animal Genetic Resources, annex to The State of the World's Animal Genetic Resources for Food and Agriculture, Rome, Food and Agriculture Organization of the United Nations, , 511 p. (ISBN 978-92-5-105762-9, lire en ligne)
  • [Porter et al. 2016] (en) Valerie Porter, Lawrence Alderson, Stephen J. G. Hall et Dan Phillip Sponenberg, Mason's World Encyclopedia of Livestock Breeds and Breeding, CAB International, , 6e éd., 1 107 p. (ISBN 1-84593-466-0, OCLC 948839453), « Barb », p. 442. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.Voir et modifier les données sur Wikidata
  • [Rousseau 2014] Élise Rousseau (ill. Yann Le Bris), Tous les chevaux du monde, Delachaux et Niestlé, , 544 p. (ISBN 2-603-01865-5), « Mbayar », p. 403.Voir et modifier les données sur Wikidata