Mélanie de Pourtalès — Wikipédia

Mélanie de Bussière
La comtesse Edmond de Pourtalès, par Franz Xaver Winterhalter (1857).
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 78 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalité
Domicile
Activités
Famille
Père
Mère
Baronne Sophie Mélanie de Coehoorn (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Enfant
Comtesse Mélanie Agnès de Pourtalès (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Propriétaire de

Louise Sophie Mélanie Renouard de Bussierre, plus connue sous son nom de femme mariée « comtesse » Edmond de Pourtalès ( - ), a été l'une des « reines de Paris » sous le Second Empire.

Incarnation de l'élégance et de l'air du grand monde durant le Second Empire et les débuts de la Troisième République, Mélanie Renouard de Bussierre, fille d'Alfred Renouard de Bussierre[1] et de Louise-Mélanie de Coehorn[2], descendante par sa grand-mère paternelle de la famille alsacienne de banque (les Franck), épouse Edmond de Pourtalès-Gorgier, fils du comte James-Alexandre de Pourtalès (1776-1855), célèbre collectionneur, d'une famille de financiers suisses originaires de Neuchâtel[3].

Portrait de la comtesse par Charles David Winter en 1863.

Présentée à l'empereur Napoléon III par l'ambassadeur d'Autriche à Paris, Richard de Metternich, elle devient familière de la cour[4],[5]. Elle constitue alors l'un des principaux ornements de la cour de Napoléon III et de l'impératrice Eugénie. C'est elle qui préconise l'abandon des robes à traîne pour des robes courtes. Elle refuse toutefois la place de dame d'honneur que lui propose l'impératrice pour mieux se consacrer à l'éducation de ses cinq enfants.

Portrait de la comtesse de Pourtalès, 1877
Auguste Renoir
Musée d'art de São Paulo

« La comtesse Edmond de Pourtalès, d'une durable beauté, une des femmes les plus brillantes de son temps, régnait véritablement sur Paris. Elle avait été très en vue sous l'Empire. Son intimité avec la princesse de Metternich reste légendaire. Personne n'était plus bienveillant. Le nom de Mélanie évoquait pour tous la poudre de riz, l'élégance et le parfum de la violette. Les fantaisies de sa vie dégageaient une atmosphère d'affection qui s'ajoutait à l'admiration qu'elle inspirait. Les rois et les empereurs, les milliardaires et les hommes d'État, les artistes et les savants, formaient autour d'elle un cénacle où l'on se taisait pour l'entendre raconter avec esprit d'aimables histoires. » (Boni de Castellane)

« Les rois, les financiers, les savants, formaient autour d'elle un cénacle. Son nom évoquait l'élégance... et la violette. Nombreux furent ses zélateurs : le vicomte de Vaufreland, Édouard Detaille, le comte Hallez-Claparède, M. Schlumberger, le marquis de Nédonchel, le comte du Lau et le comte Louis de Turenne qui faisait sa cour à la "comtesse Mélanie" et fut, en tout bien tout honneur... son chevalier servant. » (André de Fouquières)

À Paris, les Pourtalès héritent, à la mort du comte James-Alexandre en 1855, de son hôtel particulier de style Renaissance du 7, rue Tronchet (VIIIe arrondissement - la façade en est encore visible aujourd'hui). Les prestigieuses collections qu'il renferme sont dispersées en vente publique, selon le vœu de leur propriétaire, en 1865. Repliée avec son mari dans leur domicile parisien de la rue Tronchet, après l'annexion de l'Alsace par l'Allemagne, en 1871, elle n'hésite pas à se rendre auprès de Napoléon et d'Eugénie, exilés à Camden Place, Angleterre[4],[5].

Mélanie de Pourtalès vers 1880.

Seule propriétaire du château de Pourtalès à Strasbourg-Robertsau, après le décès de son père, Alfred Renouard de Bussierre, en 1887[3], elle y reçoit beaucoup et le fait très profondément transformer, de 1887 à 1902, par l'architecte Breffendille : réorganisation totale des intérieurs, adjonction d'un nouveau corps de bâtiment de style Louis XV accolé à l'aile droite du château, création de vastes dépendances. En 1907, une tourelle est créée par les architectes Berninger et Krafft pour y loger notamment une vaste bibliothèque[3].

Le parc à l'anglaise est le théâtre de plusieurs représentations dont celle des Folies amoureuses de Jean-François Regnard en 1911[6],[3]. Au château de Pourtalès se retrouvent des noms illustres venus de toute l'Europe : le roi Louis II de Bavière, l'empereur Guillaume II, le roi et la reine de Belgique, le prince de Galles, le prince Napoléon[6], Franz Liszt, Albert Schweitzer[6] ou Léon Bakst.

Protestante, elle est fidèle à l'église de la Robertsau : elle y a été baptisée, elle s’y est mariée, elle y a vécu le baptême de son fils aîné Jacques, les noces d’or de ses parents[1]… En 1919, elle offre deux vitraux à cette paroisse[7],[8].

De 1880 à 1901, elle loue à la famille de Boccard le château de La Corbière près d'Estavayer-le-Lac, dans les environs de Fribourg (Suisse). Elle y fait construire une chapelle, dans les années 1880.

Elle eut cinq enfants:

  • Jacques (né en 1858)
  • Paul (1859 - 1933), Saint-Cyrien et homme politique, qui sera Président du Comité des aumôniers militaires de la Fédération protestante de France[9]
  • Hubert (né en 1863)
  • Élisabeth (née en 1867), épouse de Berckheim
  • Agnès (1870-1930), épouse Loÿs de Chandieu, qui héritera du château de la Robertsau après la mort de sa mère.
Plaque de la rue Mélanie à la Robertsau.

Veuve depuis 1895, la comtesse meurt en 1914 et est enterrée au cimetière Saint-Louis de Strasbourg (Robertsau), dans un vaste enclos privé où reposent de nombreux membres des familles de Pourtalès et de Bussierre[10].

Dans ce même faubourg une rue porte son nom depuis 1918, puis après 1945[11].

Notes et références

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  1. a et b Nicolas Stoskopf, « Alfred Renouard de Bussière », dans André Encrevé et Patrick Cabanel (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours : A-C, t. I, Paris, Max Chaleil, (ISBN 978-2-8462-1288-5), p. 525.
  2. Bernard Vogler, « Louis Jacques de Coehorn », dans André Encrevé et Patrick Cabanel (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours : A-C, t. I, Paris, Max Chaleil, (ISBN 978-2-8462-1288-5), p. 700-701
  3. a b c et d Bach, Valérie., Alsace : femmes dans l'histoire, Tours, Éditions Sutton, 147 p. (ISBN 978-2-8138-1116-5 et 2813811165, OCLC 1117506170, lire en ligne)
  4. a et b Baechler, Christian., Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne / 5 Br à Bz., Strasbourg, Fédération des sociétés d'histoire et d'archéologie d'Alsace, , 239 p. (ISBN 2-85759-001-6, 9782857590019 et 285759013X, OCLC 165631709, lire en ligne)
  5. a et b Théodore Rieger, Françoise Thary et Philippe Jung, Destins de femmes, 100 portraits d'Alsaciennes célèbres, Aubenas, France, Le Verger, , 189 p. (ISBN 2-908367-67-X), p. 84-85
  6. a b et c Martz, Claudine., Le Château de Pourtalès : deux siècles d'histoire, " Dernières nouvelles d'Alsace, (ISBN 2-7165-0098-3 et 9782716500982, OCLC 461834391, lire en ligne)
  7. Robert Grossmann, « Notes de travail de ma conférence "Mélanie de Pourtalès un destin européen et protestant" », sur le blog-notes de Robert Grossmann (consulté le ).
  8. Marie Laure Beaujean, « Karl Friedrich et Charles RIFF », sur le site de La Feuille du Läuch de la Robertsau (consulté le ).
  9. « Commémorations du Centenaire de la grande guerre de14-18 », sur le site de l'aumônerie protestante aux armées (http://www.aumonerieprotestante.fr/) (consulté le ).
  10. Cimetière Saint-Louis, Guides des cimetières no 3 de la Ville de Strasbourg, Strasbourg, 2008, p. 51
  11. Maurice Moszberger (dir.), « Mélanie (rue) », in Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, Le Verger, Barr, 2012 (nouvelle éd. révisée), p. 438 (ISBN 9782845741393)

Bibliographie

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  • Robert Grossmann, La Comtesse de Pourtalès - une cour française dans l'Alsace impériale 1836 - 1870 - 1914, préface Ph. Seguin, éd. la Nuée Bleue, 1995
  • Pourtalès (Comtesse Mélanie de), Encyclopédie de l'Alsace, Volume 10 / Otfried-Rhin, p. 6138, éd. Publitotal, Strasbourg, 1985

Iconographie

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Articles connexes

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Liens externes

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