Mézence — Wikipédia

Mézence
Lutte d'Énée contre Mézence et Lausus, par Wenceslas Hollar
Lutte d'Énée contre Mézence et Lausus, par Wenceslas Hollar

Sexe Masculin
Espèce Humaine

Mézence ou Mezentius, dans la mythologie romaine est un roi étrusque et le père de Lausus. Son sort est incertain : dans l'Énéide il est tué par Énée et dans des versions postérieures il survit[1].

Étymologie

[modifier | modifier le code]

Son nom se rattache à la racine indo-européenne *med- « mesurer, prendre des mesures », d'où « soigner » et « gouverner ». Mézence est « le chef »[2].

Mézence est envoyé en exil à cause de sa cruauté et il s'installe dans le Latium.

Sur les champs de bataille, il se complaît dans le sang et la cruauté. Le peuple romain le connaît surtout comme contemptor divum[3] et contemptor deum[4] (« blasphémateur » ou « qui s'attribue les honneurs des dieux »)[5].

Il apparaît dans l’Énéide de Virgile, principalement au livre X, où, avec Turnus, il fait la guerre à Énée et aux Troyens voulant s'implanter en Italie centrale.

Dans la bataille avec Énée, Mézence est très grièvement blessé par un coup de lance, mais son fils Lausus bloque bravement le coup fatal d'Énée. Lausus est ensuite tué par Énée et Mézence arrive à échapper à la mort. Dès qu'il apprend que Lausus est mort à sa place, Mézence ressent de la honte et retourne au combat sur son cheval Rhaebus afin de le venger.

Il arrive à dominer Énée en lui tournant autour avec son javelot, mais finalement ce dernier tue le cheval et Mézence avec une lance en les embrochant simultanément. Mourant, il reste provocant, sans peur, et demande simplement d'être inhumé avec son fils.

Virgile dépeint Mézence comme un tyran[6], et lui attribue personnellement des maux comme la torture et la sauvagerie que les auteurs grecs avaient déjà attribués aux Étrusques (un préjugé ethnique déjà présent dans les Hymnes homériques).

De fait, Mézence apparaît comme un bouc émissaire alors que tous les autres Étrusques se battent aux côtés d'Énée.

Dans le mythe traditionnel qui est antérieur à l’Énéide, Mézence a survécu à Énée, et a disparu dans la rivière et est associé à Énée dans le culte du héros[réf. nécessaire].

Notes et références

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. Tite-Live, Histoire de Rome I, 3
  2. Jean Haudry, Enéide, Revue des Études latines, 95, 2018, p.99-124
  3. Énéide, VII, 648.
  4. Énéide, VIII, 7.
  5. au sujet du « contempteur des dieux » : Haudry, ibid. p.120, 2018
  6. Dictionary of Classical Mythology, Londres, Penguin, 1990, p. 273-274. (ISBN 9780140512359)

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Dominique Briquel, « À propos d'une inscription redécouverte au Louvre : remarques sur la tradition relative à Mézence », Revue des études latines, 67, 1989, p. 78-92.
  • Françoise Gaultier et Dominique Briquel, « Réexamen d'une inscription des collections du musée du Louvre : un Mézence à Caeré au VIIe siècle av. J.-C. », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 133e année, no 1,‎ , p. 109 à 117 (DOI 10.3406/crai.1989.14700, lire en ligne)
  • Dominique Briquel, La fabrication d'un tyran : Mézence chez Virgile, Bulletin de l'Association Guillaume, 1995, vol.1, n° 2, p. 173-185 [1]
  • Georges Dumézil, « Virgile, Mézence et les « Vinalia » », dans L'Italie préromaine et la Rome républicaine. I. Mélanges offerts à Jacques Heurgon, Rome, École Française de Rome, coll. « Publications de l'École française de Rome » (no 27), (lire en ligne), p. 253-263.
  • Virgile, Énéide [détail des éditions] [lire en ligne] : VII, 648 ; VIII, 482 ; X, 786-907.
  • Tite-Live, livre I.