Marc Crapez — Wikipédia

Marc Crapez
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Nationalité
Activité
Autres informations
Directeur de thèse
Site web

Marc Crapez, né en 1969[1], est un politologue français.

Il est chercheur associé au laboratoire Sophiapol de l'université Paris Ouest Nanterre La Défense.

Marc Crapez, né en 1969, est docteur en droit, diplômé d’études approfondies en Histoire des Institutions et des Idées Politiques (Aix-Marseille III) et en Sciences Sociales et Philosophie de la Connaissance (Paris IV-Sorbonne)[2].

Marc Crapez a été responsable de la chronique « Livres » de la revue de la Fondation pour l'innovation politique jusqu’au 8e et dernier numéro[réf. nécessaire].

Publications

[modifier | modifier le code]

Naissance de la gauche, suivi de Précis d'une droite dominée

[modifier | modifier le code]

Marc Crapez a publié en 1998 un article « De quand date le clivage gauche/droite en France ? » dans la Revue française de science politique[3], que le journaliste Sylvain Allemand chronique dans sa rubrique « Échos des recherches »[4] dans la revue de vulgarisation Sciences humaines[5]. Naissance de la gauche, suivi de Précis d'une droite dominée approfondit cet article.

Marc Crapez remet en question l’interprétation des origines de la droite et de la gauche[6]. Au XIXe siècle, ces étiquettes parlementaires d'usage intermittent n’auraient pas de portée doctrinale[7]. Le clivage politique daterait seulement de 1900 et non pas de 1789[8]. Il serait le produit de tactiques politiques plus que de préoccupations sociales.

Selon le journaliste Éric Conan dans un article publié dans L'Express, sur la distinction gauche/droite : « les travaux de Marcel Gauchet et Marc Crapez ont montré qu'il ne s'agissait que d'une commodité arrêtée entre parlementaires, sans grande signification politique »[9].

L'auteur délimite une typologie de la gauche au XXe siècle, divisée en gauche sociale, gauche politique et gauche idéologique. Il identifie le mécanisme du « débordement par la gauche », qui consiste à désarçonner un interlocuteur en lui tenant un discours encore plus à gauche que le sien. Il montre l’antinomie entre les promesses d’accroissement des libertés publiques et de réduction des inégalités sociales[10].

Défense du bon sens

[modifier | modifier le code]

Défense du bon sens définit le sens commun comme l’appréciation logique que porte la sagesse ordinaire[11].

La « règle du demi-savoir », fondée par Érasme, enseigne qu’une zone « grise » sépare les connaissances courantes des connaissances savantes. Ceux qui méprisent le bon sens cèdent au dogmatisme d’un personnage bien connu de la philosophie et de la littérature : le pédant ou Trissotin de Molière[12]. Il faut distinguer les intellectuels, dénonciateurs du bon sens, des hommes d’étude et de réflexion que le bon sens préserve de l'esprit systématique[13].

La Gauche réactionnaire

[modifier | modifier le code]

Le titre de l'ouvrage fait écho à une étude célèbre de l'historien Zeev Sternhell (La Droite révolutionnaire). Il porte en particulier sur l’athéisme et le socialisme[14],[15].

Crapez y étudie l'émergence d'un courant « social-chauviniste » de gauche qui participerait également à la crise boulangiste[16]. Cette tradition où se rencontrent à la fois les idéaux révolutionnaires et l'antisémitisme serait illustrée au XXe siècle par Louis-Ferdinand Céline, pour ne mentionner que le plus célèbre[17]. L'antisémitisme de gauche au XIXe siècle est un recueil de textes présentés et annotés[18],[19].

  • La gauche réactionnaire : mythes de la plèbe et de la race, préface de Pierre-André Taguieff, Paris, Berg international, « Pensée politique et sciences sociales », 1996, XIV-339 p. (ISBN 2-911289-07-2) (BNF 37528473)

Autres publications

[modifier | modifier le code]
  • Éloge de la pensée de droite : et autres arguments pour contrer la gauche[2].
  • L'antisémitisme de gauche au XIXe siècle, Paris, Berg international, 2002, 123 p. (ISBN 2-911289-43-9) (BNF 38866963)
  • Un besoin de certitudes : anatomie des crises actuelles, éd. Michalon, 2009, 280 p. (ISBN 978-2-84186-516-1) (BNF 42132221)

En 2010, Marc Crapez publie son cinquième ouvrage Un besoin de certitudes. Anatomie des crises actuelles. Il y développe entre autres des considérations sur le libéralisme, le protectionnisme et la désindustrialisation en France : « le libéralisme [serait] surtout une philosophie[20] ». Depuis vingt ans, les souverainistes auraient été selon lui les seuls à attirer l’attention sur le problème de la désindustrialisation, et les libéraux les seuls à attirer l’attention sur le problème de l’endettement public. L’antilibéralisme reposerait sur un malentendu qui assimile le libéralisme au libre-échangisme dogmatique[21]. On pourrait dépasser cette question en insistant sur les valeurs et aspirations communes qui réunissent libéraux et antilibéraux.

Il fait campagne en faveur du non au traité européen en 2005[22]. Il voit dans l’inflation du mot populisme dans les débats publics une forme d’élitisme[23]. Il est opposé à l’intervention en Libye, soulignant les risques de contrecoups internes[24] et de propagation à des zones sahéliennes comme le Mali[25].

À la mort de Ben Laden[26], il estime que « le déclin d’Al-Qaida ne signifie pas celui du terrorisme islamiste[27] ». Il pense que les « révolutions [arabes] ne font que commencer » et que c’est « l’inattendu qui surgit en histoire »[28]. En dépit de revers transitoires, les révolutions arabes peuvent réussir une « longue marche vers la démocratie ».

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Fiche sur Marc Crapez sur le site du Sophiapol (Université Paris Nanterre)
  2. a et b « Biographie de Marc Crapez », sur franceculture.fr (consulté le ).
  3. « De quand date le clivage gauche/droite en France ? », sur persee.fr (consulté le ).
  4. cf. Sommaire du n° 85.
  5. Sylvain Allemand, « La gauche et la droite, depuis quand ? », rubrique « Échos des recherches », Revue Sciences humaines, n°85, juillet 1998 (article mis à jour en ligne le 15 juin 2011).
  6. « Marc Crapez. Naissance de la gauche… », présentation succincte de l'ouvrage, section « Bibliographie », International Review of Social History, 46-1, 2001.
  7. J. Imbert, Revue historique du droit français et étranger, 76 (4), octobre 1998
  8. A la recherche du clivage perdu
  9. Éric Conan, « Gauche-droite/A la recherche du clivage perdu »
  10. Livre accueilli favorablement par Philippe Cohen et Joseph Macé-Scaron mais aussi critiqué par Daniel Bensaïd, Marianne, 30/10/98 et Gilles Candar, L'Office Universitaire de Recherche Socialiste. Mensuel socialiste de critique littéraire, culturelle, artistique, 283, décembre 1998
  11. P.-F. Paoli, Le Figaro littéraire, 11 juin 2004.
  12. B. de Cessole, Valeurs actuelles, 11 juin 2004.
  13. Éric Conan, « Question de bon sens », L'Express, 19 avril 2004.
  14. D. Bidussa, Passato e presente. Rivista di storia contemporanea, 48, dicembre 1999 ; et C. Boutin, Revue française d'histoire des idées politiques, 9, 1er semestre 1999
  15. J. Imbert, Revue historique du droit français et étranger, 75 (2), juin 1997
  16. Pierre Vallin, Études, juin 1997, p. 852-853 en ligne sur Gallica.
  17. Henri Godard considère que Marc Crapez minimise la littérature « en réduisant Céline à ses ‘idées’ », Le Monde, 16 mai 1997, repris dans L’Infini, n° 60, hiver 1997
  18. Marc Crapez, « Extraits des comptes-rendus », site personnel.
  19. Marc Crapez, citations des publications sur Google Scholar.
  20. Le futur du libéralisme
  21. Marc Crapez, « Réformer avec le soutien de l'opinion n'a rien d'une chimère », Marianne, 4 septembre 2012.
  22. Marc Crapez, « Le oui culpabilisant », Métro, 18/05/05 ; « Les infortunes d’une rhétorique », Le Figaro, 01/06/05
  23. Marc Crapez, « En fait, le populisme, qu'est ce que c'est ? », ‘‘Marianne, 10 mars 2012.
  24. Marc Crapez, Contre l'intervention en Libye, site participatif Le Cercle Les Échos
  25. Marc Crapez, « Le terrorisme islamiste », atlantico, 19 mai 2011.
  26. Marc Crapez, « Al-Qaeda se nourrit du paternalisme occidental », Libération, 22/02/11]
  27. Les Échos, 10 mai 2011
  28. Marc Crapez, « Le printemps arabe est une bonne chose », Marianne, 17 septembre 2012.

Liens externes

[modifier | modifier le code]