Marcel Guillaume — Wikipédia

Marcel Guillaume
Description de cette image, également commentée ci-après
Marcel Guillaume lors d'une déposition en 1932.
Nom de naissance Marcel Ludovic Guillaume
Alias
L'As de la PJ
Naissance
Épernay (Marne)
Décès (à 90 ans)
Bayeux (Calvados)
Nationalité Française
Profession

Marcel Guillaume, né le [1] à Épernay et mort le à Bayeux[2], est un célèbre commissaire de police français.

Le commissaire Guillaume en 1937.

Ses parents tiennent une mercerie à Reims. Peu doué pour les études, Marcel Guillaume devient apprenti épicier, puis tente une carrière dans l'armée où il s'engage quatre ans et enfin dans l'administration. Marcel Guillaume épouse le [3] dans le XVe arrondissement de Paris, Élise Émilie Duponnois, la fille du commissaire de police François, Victor Amédée Duponnois. Ce mariage et les relations de son beau-père vont changer sa situation professionnelle.

En , Marcel Guillaume entre dans la police comme enquêteur-stagiaire, au commissariat du quartier de la Chapelle. Il monte progressivement tous les échelons, passant des concours administratifs et devient commissaire en 1913. En 1928, il est nommé commissaire-divisionnaire au Quai des Orfèvres, où il dirige la célèbre brigade criminelle (appelée alors Brigade spéciale 1)[4] de 1930 jusqu'à sa retraite en 1937. Il conduit la plupart des affaires criminelles parisiennes, comme celle de la bande à Bonnot et de l'entre-deux-guerres : Landru, l'affaire Mestorino, Paul Gorgulov, l'assassin du président Paul Doumer, ou l'affaire Prince après la suspension de l'inspecteur Pierre Bonny. Il s'occupe de l'affaire Violette Nozière dont il est le seul à croire la version des faits. Il est un des rares policiers à être contre la peine de mort.

La presse populaire le surnomme « l'As de la PJ ».

Ami de Georges Simenon

[modifier | modifier le code]

En 1937, Georges Simenon a reconnu s'être inspiré très librement de Marcel Guillaume pour créer le célèbre personnage du commissaire Maigret. Les premiers Maigret sont des succès, mais le directeur de la Police judiciaire Xavier Guichard les trouve entachés d'erreurs : il montre par exemple un commissaire de police parisien qui mène des enquêtes en province (jusqu'en 1966, un policier parisien n'avait aucun droit ni pouvoir, hors du département de la Seine) voire à l'étranger (comme dans Un crime en Hollande ou Le pendu de Saint Pholien), ou qui mène ses filatures seul. Au début des années 1930, Guichard fait visiter à Simenon le quai des Orfèvres et lui présente le commissaire Guillaume[5]. Ce dernier montre alors à l'écrivain ses méthodes d’investigation et notamment sa psychologie fine pour faire avouer les coupables (notamment l'« interrogatoire à la chansonnette » du joaillier Charles Mestorino). Par la suite, ils deviennent même de vrais amis et Simenon tire de nombreux renseignements de leurs conversations. Xavier Guichard apparaît dans les romans de Georges Simenon en tant que supérieur et protecteur de Jules Maigret tandis que l'inspecteur Février, un collaborateur de Guillaume, devient « l'inspecteur Janvier » dans les Maigret[6]. Simenon reconnaît aussi s'être inspiré du successeur de Guillaume, le commissaire Massu[7],[8].

À 65 ans, tout en le regrettant, il doit partir à la retraite et ouvre une agence de détective privé. En 1945, Marcel Guillaume intègre le groupe d'investigateurs chargés de l'enquête sur la mort d'Adolf Hitler à Berlin.

Une fois en retraite définitive, Marcel Guillaume se retire à Tribehou, dans le département de la Manche, et publie ses mémoires sous la forme d'un feuilleton dans le quotidien Paris-Soir (48 articles parus en 1937).

Le commissaire Marcel Guillaume s'éteint dans sa 91e année, le [9] à Bayeux, dans le Calvados.

Publications

[modifier | modifier le code]
  • Mémoires – 37 ans avec la pègre, Éditions de France, 1938.
  • Mes grandes enquêtes criminelles. Mémoires du commissaire Marcel Guillaume - De la bande à Bonnot à l'affaire Stavisky, Éditions des Équateurs, 2005. (ISBN 2-84990-031-1)
  • Mémoires – 37 ans avec la pègre, édition présentée et annotée par Laurent Joly, chargé de recherche au CNRS, Éditions des Équateurs, 2007. (ISBN 978-2-84990-067-3)

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Jean-François Miniac, Les nouvelles affaires criminelles de la Manche, Paris, éd. de Borée, 2012. (Un chapitre consacré à la retraite manchoise du commissaire Guillaume)

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Acte de naissance n°335 à Épernay - Archives départementales de la Marne. Cote 2E 258/93.
  2. René Gautier, Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 4 (ISBN 2914541562).
  3. Acte de mariage n°427 - XVearrondissement de Paris. Archives de Paris. Cote V4E 9928.
  4. La BS 1 est chargée des enquêtes de sang, la BS 2 enquête sur les vols et la BS 3 sur les escroqueries.
  5. Michel Carly, Simenon : la vie d'abord, Éd. du Céfal, 2000, 102 p.
  6. Le Commissaire Guillaume (Maigret) émission L'heure du crime sur RTL avec Laurent Joly, le 7 janvier 2011.
  7. La PJ de l’entre-deux-guerres Blog de Georges Moréas
  8. Matthieu Frachon, 36, quai des Orfèvres : Des hommes, un mythe, Monaco, du Rocher, , 197 p. (ISBN 978-2-268-07098-8).
  9. Mention marginale du décès transcrit dans l'acte de naissance, en date du 26 février 1963.