Mardin — Wikipédia

Mardin
kurde : Mêrdîn
Administration
Pays Drapeau de la Turquie Turquie
Région Région de l'Anatolie du Sud-Est
Province Mardin
District Mardin
Maire
Mandat
Ahmet Türk
2024
Préfet Mustafa Yaman
Indicatif téléphonique international +(90)
Plaque minéralogique 47
Démographie
Population 65 072 hab.
Géographie
Coordonnées 37° 18′ 00″ nord, 40° 44′ 00″ est
Altitude 1 059 m
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Turquie
Voir sur la carte topographique de Turquie
Mardin
Géolocalisation sur la carte : région de l'Anatolie du Sud-Est
Voir sur la carte administrative de la région de l'Anatolie du Sud-Est
Mardin
Géolocalisation sur la carte : province de Mardin
Voir sur la carte topographique de la province de Mardin
Mardin
Liens
Site de la mairie http://www.mardin.bel.tr
Site de la province http://www.mardin.gov.tr

Mardin (ܡܪܕܝܢ en syriaque, Mêrdîn en kurde, ماردين en arabe) est une ville de Turquie, préfecture de la province du même nom. Les ruelles de sa citadelle (Xe siècle), jalonnée d'interminables escaliers, s'élèvent devant les plaines de Mésopotamie. De nombreuses églises à l'exemple de Mar Behnam Kilesi sont présentes. Sont aussi présentes une dizaine de mosquées dont l'Ulu Camii au minaret sculpté (ancienne église Saint-Thomas) et la Latifiye Camii aux portes monumentales décorées. Mardin est une ville d’origine assyrienne habitée par plusieurs peuples notamment les Kurdes qui se sont installés il y a des milliers d’années. Mardin était la seule ville de Turquie dirigée par une maire de confession chrétienne jusqu'à fin 2016[1], Februniye Akyol[2],[3].

Mardin a été colonisée pour la première fois vers le XVIIe siècle av. J.-C., stratégiquement située au sommet d'une colline escarpée qui surplombe une grande vallée, ainsi que le Tigre. Ce point de vue stratégique a conduit à nommer la ville à l'époque romaine sous le nom de "Marida", un nom assyrien signifiant "forteresse".

Le minaret de la grande mosquée de Mardin s'élève devant les plaines de Mésopotamie.

Démographie

[modifier | modifier le code]

La population de la ville est de 65 072 habitants.

Plusieurs religions cohabitent à Mardin, tels que le christianisme, l'islam, le judaïsme, le yézidisme, etc[4]. La ville est majoritairement habitée par des Assyriens, des Kurdes[5], des Arabes et des Turcs.

Mardin a une place très importante dans l'histoire. Au IIIe siècle, elle est habitée par des Assyriens syriaques chrétiens, jusqu'en 640, année où la ville et la région (Djezireh, Gzîrta, al-Jazîra) sont conquises par les Arabes[5].

Au XIIe siècle, les Seldjoukides conquièrent le Caucase puis l'Est anatolien. Mardin tombe en 1104. En 1394, la ville est sous domination mongole[6]. En 1516, elle fait partie de l'Empire ottoman[5].

Au début du XIXe siècle, la ville subit de nombreux dommages au cours de la répression des révoltes kurdes, puis de son occupation par les troupes arrivées d'Égypte en 1839. Dès lors, Mardin perd son statut de centre régional incontournable[5].

À la fin du XIXe siècle, environ la moitié des habitants de Mardin sont chrétiens[7] (araméens-assyriens-chaldéens et arméniens). Durant la Première Guerre mondiale, dans le cadre du génocide de 1915 (appelé Seyfo par les assyriens de la ville) environ 12 000 sont déportés ou massacrés[8],[9] ainsi que les autres minorités chrétiennes comme les 8 000 Arméniens de la ville par des tribus kurdes[10], avec l'appui du gouvernement[11]. D'autres sont enlevés ou victimes de conversion forcées à l'islam. On compte au total, avec les villages alentour (Midyat, Kerbûran, Kerjaous, Djézireh, Nisibe, etc.) environ 75 000 victimes[12]. Parmi les victimes s'illustre la grande figure de Mgr Ignace Maloyan, archevêque arménien catholique, et P. Léonard Melki de Baabdath (Liban), missionnaire Capucin, tués ensemble dans une même caravane, le .

Grâce à son riche patrimoine la ville attire de plus en plus de touristes, elle espère être classée au patrimoine mondial en 2012.

Syriaque orthodoxe

[modifier | modifier le code]

Syriaque catholique

[modifier | modifier le code]

Arménienne catholique

[modifier | modifier le code]
  • Église Saint-Georges des Arméniens catholiques

Chaldéenne catholique

[modifier | modifier le code]
Panorama de Mardin, avec la plaine de Mésopotamie s'ouvrant sur la droite

Personnalités nées à Mardin

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Sébastien de Courtois, « Courtois - Comme Akyol, les modérés n'ont plus leur place en Turquie », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  2. lefigaro.fr, « Turquie : dans les pas des derniers syriaques », sur Le Figaro (consulté le ).
  3. Le Point, magazine, « Februniye Akyol, 26 ans, seule maire chrétienne de Turquie », sur Le Point, (consulté le ).
  4. Engin Sarı, Mardin'de Kültürlerarasılık,İstanbul, İletişim, 2010
  5. a b c et d « Encyclopédie de l'Orient : Mardin » (consulté le ).
  6. Berthet Ali, « Mardin, le fetwa d'Ibn Taymiyya. », SaphirNews.com, 26 avril 2005
  7. « leonardmelki.org/web/?page_id=… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  8. Raymond H. Kevorkian, Paul B. Paboudjian, Les Arméniens dans l'Empire ottoman à la veille du génocide, Arhis, Paris, 1992 (ISBN 2906755095), p. 413.
  9. (en) Rafael de Nogales, Four Years Beneath the Crescent, Taderon Press, 2003 (ISBN 978-1903656198), p. 135, 146.
  10. Yves Ternon, « L'impossible sauvetage des Arméniens de Mardin » [lire en ligne (page consultée le 4 mars 2011)], dans Jacques Sémelin, Claire Andrieu, Sarah Gensburger (dir.), La Résistance aux génocides. De la pluralité des actes de sauvetage, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 2008 (ISBN 978-2724610895), p. 403.
  11. Yves Ternon, Mardin 1915 : Anatomie pathologique d’une destruction, Livre I, quatrième partie, « L'élimination des Chrétiens du Sandjak de Mardin », Chapitre II, « Massacres dans le Tur Abdin » [lire en ligne (page consultée le 4 mars 2011)].
  12. « Les Assyro-Chaldéens au dix-neuvième siècle », sur sanate.free.fr (consulté le ).

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Rosie Ayliffe, et al., The Rough Guide to Turkey, Rough Guides, London, 2000.
  • George Grigore, L'arabe parlé à Mardin. Monographie d'un parler arabe périphérique, Editura Universitatii din Bucuresti, Bucarest, 2007 (ISBN 978-973-737-249-9).
  • Otto Jastrow, « Arabische Textproben aus Mardin und Asex », dans Zeitschrift der Deutschen Morgenländischen Gesellschaft (ZDMG), 119 : 29-59 (1969).
  • Otto Jastrow, « Lehrbuch der Turoyo-Sprache », dans Semitica Viva – Series Didactica, Otto Harrassowitz, Wiesbaden, 1992.
  • Hugo Makas, Kurdische Texte im Kurmanji-Dialekte aus der Gegend von Mardin, Petersburg-Leningrad, 1926.
  • V. Minorsky, « Mārdīn », dans The Encyclopaedia of Islam, E. J. Brill, Leiden, 1991 [1]
  • Carsten Niebuhr, Reisebeschreibung, Copenhagen, II:391-8, 1778.
  • Jean-Baptiste Tavernier, Les six voyages, I:187, 1692.
  • Yves Ternon, Mardin 1915. Anatomie pathologique d'une destruction, Geuthner, Paris, 2002 (ISBN 978-2-7053-3777-3) (BNF 41061619).
  • Hans-Jürgen Sasse, Linguistische Analyse des Arabischen Dialekts der Mhallamīye in der Provinz Mardin (Südossttürkei), Berlin, 1971.
  • Hasan Shumaysani, Madinat Mardin min al-fath al-'arabi ila sanat 1515, 'Ālam al-kutub, Beyrouth, 1987.
  • Albert Socin, Der Arabische Dialekt von Mōsul und Märdīn, Leipzig, 1904.
  • Pietro della Valle, Viaggi, Brighton, I:515, 1843.
  • Michaela Wittich, Der arabische Dialekt von Azex, Harrassowitz, Wiesbaden, 2001.

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes

[modifier | modifier le code]