Martinet (oiseau) — Wikipédia
l'appellation « Martinet » s'applique en français à plusieurs taxons distincts.
Taxons concernés
Plusieurs espèces de la famille des Apodidae
parmi les genres
Martinet est le nom vernaculaire donné en français à plusieurs espèces d'oiseaux migrateurs de la famille des Apodidae. La famille des Apodidae regroupe les martinets et les salanganes. Ils sont souvent confondus avec l'hirondelle.
La faiblesse de leurs pattes, la taille de leurs ailes et le fait qu'on ne les voit qu'en vol ont contribué à répandre la croyance selon laquelle ils ne peuvent s'envoler une fois à terre. En réalité, seul un oiseau malade ou blessé est incapable de s'envoler[1].
Le martinet est capable de rester en vol pendant une très longue durée. Une étude de la station ornithologique suisse de Sempach a enregistré un spécimen qui est resté plus de six mois sans se poser[2]. Le martinet noir (Apus apus) peut quant à lui voler plus de 99 % du temps en dehors des périodes de reproduction, ce qui peut représenter un vol continu de dix mois[3].
En France, trois espèces présentes sur le territoire disposent de ce nom vernaculaire :
- Le martinet noir (Apus apus), l'espèce la plus commune, visible dans toute l'Europe.
- Le martinet pâle (Apus pallidus), se trouvant à l'extrême sud de la France et de l'Europe.
- Le martinet à ventre blanc (Apus melba), de l'Europe méridionale, est visible dans les régions montagneuses et dans les villes.
Ces espèces sont protégées en France et en Suisse.
Autrefois, les martins-pêcheurs étaient appelés martinet pescheur[4]. Il en est de même pour les martins chasseurs. La confusion s'est également produite en anglais à partir du normand puisque les martins y sont des hirondelles. À noter qu'en catalan, le terme martinet désigne les échassiers du genre Nycticorax dont fait partie le bihoreau gris.
Alimentation
[modifier | modifier le code]Les martinets ne se nourrissent qu'en vol[5]. Le régime alimentaire des martinets est presque exclusivement composé d'insectes volants[6].
Pressions, état des populations
[modifier | modifier le code]Comme tous les insectivores, le martinet subit l'impact de l'usage croissant des insecticides, qui déciment une partie de ses proies et qui peuvent poser des problèmes de bioaccumulation dans le réseau trophique.
Cinquante ans après la publication (en 1962) par Rachel Carson de son livre Printemps silencieux (Silent Spring) accusant le DDT d'être cancérigène et reprotoxique (il empêche la bonne reproduction des oiseaux en amincissant la coquille de leurs œufs[7]), une étude d'histoire environnementale a analysé au Canada une couche de guano de martinets accumulé dans un dortoir utilisé par ces oiseaux de 1940 à nos jours, prouvant que le DDT a effectivement eu un impact considérable sur les oiseaux insectivores en général et sur les martinets en particulier, en détruisant un grand nombre des insectes dont ils se nourrissent (coléoptères notamment, leurs proies les plus grosses et nourrissantes) [8],[9]. En Ontario où s'est faite cette étude, la population de martinets a chuté de plus de 90 % en quelques décennies.
La présence et l'abondance du martinet Apus apus est d'ailleurs considérée comme bioindicatrice d'une faible contamination de l'environnement par les polluants organiques persistants (POP)[10].
Liste des espèces
[modifier | modifier le code]- Martinet à collier blanc – Streptoprocne zonaris
- Martinet à collier interrompu – Streptoprocne biscutata
- Martinet à collier roux – Streptoprocne rutila
- Martinet à croupion gris – Chaetura cinereiventris
- Martinet à gorge blanche – Aeronautes saxatalis
- Martinet à menton blanc – Cypseloides cryptus
- Martinet à nuque blanche – Streptoprocne semicollaris
- Martinet à plastron blanc – Cypseloides lemosi
- Martinet à points blancs – Cypseloides cherriei
- Martinet à tête grise – Cypseloides senex
- Martinet à ventre blanc – Tachymarptis melba
- Martinet batassia – Cypsiurus balasiensis
- Martinet cafre – Apus caffer
- Martinet chiquesol – Chaetura martinica
- Martinet claudia – Tachornis squamata
- Martinet d'Amazonie – Chaetura viridipennis
- Martinet d'Assam – Apus acuticauda
- Martinet d'Ussher – Telacanthura ussheri
- Martinet de Bates – Apus batesi
- Martinet de Berlioz – Apus berliozi
- Martinet de Böhm – Neafrapus boehmi
- Martinet de Bolivie – Chaetura egregia
- Martinet de Bradfield – Apus bradfieldi
- Martinet de Cassin – Neafrapus cassini
- Martinet de Cayenne – Panyptila cayennensis
- Martinet de Chapin – Telacanthura melanopygia
- Martinet de Chapman – Chaetura chapmani
- Martinet de Cochinchine – Hirundapus cochinchinensis
- Martinet de Fernando Po – Apus sladeniae
- Martinet de Grandidier – Zoonavena grandidieri
- Martinet de Rothschild – Cypseloides rothschildi
- Martinet de Sabine – Rhaphidura sabini
- Martinet de San Geronimo – Panyptila sanctihieronymi
- Martinet de Sao Tomé – Zoonavena thomensis
- Martinet de Schouteden – Schoutedenapus schoutedeni
- Martinet de Shoa – Schoutedenapus myoptilus
- Martinet de Sibérie – Apus pacificus
- Martinet de Sick – Chaetura meridionalis
- Martinet de Storer – Cypseloides storeri
- Martinet de Vaux – Chaetura vauxi
- Martinet des Andes – Aeronautes andecolus
- Martinet des Célèbes – Hirundapus celebensis
- Martinet des maisons – Apus affinis
- Martinet des palmes – Cypsiurus parvus
- Martinet des Philippines – Mearnsia picina
- Martinet des tépuis – Streptoprocne phelpsi
- Martinet du Cap-Vert – Apus alexandri
- Martinet du Cap – Apus barbatus
- Martinet du Costa Rica – Chaetura fumosa
- Martinet du Nyanza – Apus niansae
- Martinet épineux – Hirundapus caudacutus
- Martinet fuligineux – Cypseloides fumigatus
- Martinet géant – Hirundapus giganteus
- Martinet horus – Apus horus
- Martinet indien – Zoonavena sylvatica
- Martinet leucopyge – Rhaphidura leucopygialis
- Martinet malais – Apus nipalensis
- Martinet malgache – Apus balstoni
- Martinet marbré – Tachymarptis aequatorialis
- Martinet montagnard – Aeronautes montivagus
- Martinet noir – Apus apus
- Martinet pâle – Apus pallidus
- Martinet papou – Mearnsia novaeguineae
- Martinet petit-rollé – Tachornis phoenicobia
- Martinet polioure – Chaetura brachyura
- Martinet pygmée – Tachornis furcata
- Martinet ramoneur – Chaetura pelagica
- Martinet sombre – Cypseloides niger
- Martinet spinicaude – Chaetura spinicaudus
- Martinet unicolore – Apus unicolor
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Burton et Burton, La Grande Histoire du Monde Animal, vol. 7, p. 2055
- « ces 11 oiseaux vont vous étonner », sur Sciences et Avenir,
- (en) Anders Hedenström, Gabriel Norevik, Kajsa Warfvinge et Arne Andersson, « Annual 10-Month Aerial Life Phase in the Common Swift Apus apus », Current Biology, vol. 26, no 22, , p. 3066–3070 (ISSN 0960-9822, DOI 10.1016/j.cub.2016.09.014, lire en ligne, consulté le )
- Informations lexicographiques et étymologiques de « martin-pêcheur » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
- Angelika Iang (trad. de l'allemand), Le petit guide hachette des oiseaux, Paris, Hachette, , 256 p. (ISBN 978-2-01-238182-7, lire en ligne), p. 117
- Samia Daoudi, Jean-Francois Voisin et Salaheddine Doumandji,, « Spectre alimentaire d'une colonie suburbaine de l'hirondelle de fenêtre Delichon urbica linné, 1758 (aves, hirundinidés) en Algérie », Revue d'écologie, (ISSN 2429-6422, lire en ligne, consulté le )
- Rachel Louise Carson, trad. Jean-François Gravrand, Printemps silencieux, Plon, Paris, 1963, p. 287, (BNF 32941434)
- (en) Joseph J. Nocera, Jules M. Blais, David V. Beresford, Leah K. Finity, Christopher Grooms,Lynda E. Kimpe, Kurt Kyser, Neal Michelutti, Matthew W. Reudink et John P. Smol (2012) « Historical pesticide applications coincided with an altered diet of aerially foraging insectivorous chimney swifts »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?); en ligne le 18 avril 2012 doi: 10.1098/rspb.2012.0445 Proc. R. Soc. B 7 August 2012 vol. 279 no. 1740 3114-3120 (résumé)
- Yves Miserey (2012) La preuve des ravages du DDT sur les oiseaux « Copie archivée » (version du sur Internet Archive), Le Figaro, 1er janvier 1970, mis à jour 18 avril 2012
- (en) R. Miniero & al. (2008), The use of common swift (Apus apus), an aerial feeder bird, as a bioindicator of persistent organic microcontaminants ; Istituto superiore di sanita, Roma ; vol.44, no 2, p. 187-194 (http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=20519654 résumé avec cat.inist]
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Bernard Genton, Marcel S. Jacquat, Martinet noir: entre ciel et terre (Cahiers du Musée d'histoire naturelle de La Chaux-de-Fonds, n° 15), Éditions de la Girafe, La Chaux-de-Fonds 2014, 191 p.