Mastodon (réseau social) — Wikipédia

Mastodon
Description de l'image Mastodon logotype (simple) new hue.svg.
Description de cette image, également commentée ci-après
Capture d'écran de l'interface en mode sombre de Mastodon dans sa version 2.9.
Informations
Développé par Eugen Rochko et Mastodon gGmbH (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Première version [1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Dernière version 4.3.2 ()[2]Voir et modifier les données sur Wikidata
Dépôt https://github.com/mastodon/mastodon
Écrit en Ruby on Rails, React et Node.jsVoir et modifier les données sur Wikidata
Langues MultilingueVoir et modifier les données sur Wikidata
Type Service web
Réseau social distribué
Fediverse server software (d)
Communauté en ligneVoir et modifier les données sur Wikidata
Licence AGPL-3.0Voir et modifier les données sur Wikidata
Documentation docs.joinmastodon.org
Site web joinmastodon.org

Mastodon est un réseau social et logiciel de microblogage auto-hébergé, libre, distribué et décentralisé via ActivityPub au sein du Fediverse. Il permet de partager des messages (ou « pouets » en français, posts ou toots dans d'autres langues, dont l'anglais), images, médias et autres contenus. C'est une alternative à Twitter. Des instances sont publiquement mises à disposition afin de faciliter son utilisation. Il a été créé en par l'Allemand Eugen Rochko, alors âgé de 23 ans. En 2022, l’organisation à but non-lucratif Mastodon gGmbH est créée, ainsi que des applications mobiles officielles pour le réseau.

Mastodon est une plateforme de microblogage alternative à Twitter créée en par Eugen Rochko, un jeune développeur allemand récemment sorti de l'université[3]. Elle est fondée face au risque de rachat de Twitter par « un autre milliardaire controversé »[4]. Le fonctionnement de Mastodon se base sur l'interconnexion de serveurs, nommés instances, qui permettent à des comptes de chaque instance de communiquer entre eux[3].

En , le serveur mastodon.social, créé et géré par Eugen Rochko, ne peut plus gérer le nombre important de nouveaux comptes créés quotidiennement, et de nouvelles instances sont mises en place, par localisation (Canada, France, Belgique, etc.) ou par thème (Minecraft[Information douteuse], défenseurs des droits des animaux, etc.)[3].

En , Eugen Rochko développe une application mobile officielle pour accéder à Mastodon[4]

Description

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Instances et modèle économique

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Mastodon consiste en un réseau d'instances. Une instance désigne un serveur (qui stocke les données postées sur Mastodon) entretenu par un ou plusieurs administrateurs. Les instances sont capables de communiquer entre elles et sont en général reliées entre elles. Chaque compte d'utilisateur est lié à une instance choisie par l'utilisateur au moment de son inscription, comme pour les autres protocoles fédérés (tels que les adresses de courriel) et les autres réseaux sociaux utilisant ActivityPub. Chaque utilisateur dispose ainsi d'une adresse unique sous la forme @utilisateur@instance. Chaque instance possède sa propre équipe de modération et ses propres règles, que l'utilisateur est invité à lire avant de s'inscrire (par exemple, chaque instance peut poser aux discours haineux des limites plus strictes que la législation, et choisir d'interdire ou non le contenu sexuel explicite). Il existe parfois de légères différences au niveau des fonctionnalités, par exemple la limite du nombre de caractères par message. Si une instance ferme, il faut déménager le compte vers une autre instance.

En termes économiques, l'existence de nombreuses instances permet de répartir le coût de l'entretien des serveurs entre davantage de personnes (en général via une page de dons), ce qui s'accorde avec le fonctionnement open source et non commercial du réseau[5]. En effet, contrairement à Twitter et à la plupart des réseaux sociaux commerciaux, il n'y a aucun affichage publicitaire sur Mastodon : le réseau ne repose pas sur la publicité, mais sur les dons des utilisateurs, pour payer les frais d'entretien des serveurs[6]. Le réseau est d'ailleurs souvent présenté dans les médias comme une alternative à Twitter mue par une philosophie différente[7].

L'importance du choix de l'instance reste limitée, car la plupart des instances sont fédérées entre elles, ce qui signifie que les utilisateurs des différentes instances peuvent communiquer entre eux. Cependant, une instance peut choisir de rester isolée (ce qui revient à créer un réseau social local, par exemple interne à une institution ou à une entreprise). Une instance peut aussi bloquer l'accès à d'autres instances : une instance dont les utilisateurs postent massivement des messages à contenu illégal ou haineux peut ainsi se retrouver bloquée et isolée par les autres[8].

Pour suivre un compte situé sur une autre instance, il faut confirmer qu'on souhaite "le suivre à distance" en s'identifiant (avec l'adresse @utilisateur@instance)[5]. Cette formalité, ainsi que le partage de messages d'une instance à l'autre, sont simplifiés avec la version 4.2 de Mastodon, déployée en septembre 2023[9].

Un utilisateur peut transférer son compte vers une autre instance s'il souhaite en changer[10].

En , Eugen Rochko annonce avoir reçu 5 offres d'investissements en capital-risque de la Silicon Valley souhaitant investir « des centaines de milliers de dollars » les mois précédents, qu'il a refusées pour préserver le statut d’entreprise à but non lucratif du réseau social, assurant que ce statut est « non négociable », ajoutant que l’indépendance et les modes de modération de sa plateforme en sont des atouts essentiels[11].

Au moment du lancement de Mastodon, un message était appelé un « pouet » (en anglais : toot)[3]. Depuis la version 4.0.0, le bouton servant à poster un message est simplement intitulé « Publier ».

Les messages peuvent atteindre 500 caractères sur Mastodon (ou plus selon la configuration de l'instance)[12], alors que sur Twitter, les messages sont limités à 280 caractères (140 lors de la création de Mastodon), pour permettre plus de nuance que sur Twitter[3]. Une bibliothèque d'emojis est disponible dans le formulaire de message et ces derniers peuvent être personnalisés par les administrateurs des instances.

Il est possible de joindre une pièce jointe à un message : un fichier d'image (formats PNG, JPG ou GIF, d'une taille maximale de 8 Mo), de vidéo (aux formats MP4, M4V, MOV, WebM, d'une taille maximale de 40 Mo) ou de son (aux formats MP3, OGG, WAV, FLAC, OPUS, AAC, M4A ou 3GP, d'une taille maximale de 40 Mo)[10]. Pour les images et les vidéos, on est encouragé à ajouter une alternative textuelle (par un champ de texte) à destination des personnes aveugles ou malvoyantes. Pour les sons et les vidéos, on est encouragé à ajouter une description alternative aux sons à l'attention des personnes sourdes ou malentendantes[13].

Les paramètres de confidentialité peuvent être différents dans chaque message : on peut préciser si l'on souhaite qu'il soit visible uniquement par la ou les personnes qu'on y mentionne, ou bien visible uniquement par les abonnés (qui suivent le compte qui poste le message), ou bien non listé (il est visible par les abonnés et par toute personne qui consulte le profil, mais n'apparaît pas dans les résultats du moteur de recherche), ou encore entièrement public[5].

On peut ajouter un avertissement de contenu dans un message. Son contenu est alors masqué par défaut et chaque personne qui le voit peut décider si elle souhaite cliquer pour voir le contenu. Une courte description (qui peut se résumer à un ou deux mots-clés) indique ce que le message contient. Cette fonctionnalité est utilisée aussi bien pour ménager un avertissement au public sur du contenu sensible (violence, sexualité) que pour des raisons plus légères (éviter de divulgâcher l'intrigue d'un film, ou même masquer la réponse à une devinette). Les messages font un usage fréquent des mots clés, en anglais hashtags, qui facilitent grandement les recherches par thèmes.

Il est possible de répondre à un message (cliquer sur un message permet d'afficher les éventuelles réponses qu'il a entraînées) ou de le relayer, ce que le réseau appelle "booster"[5]. En revanche, Mastodon ne permet pas de citer un message, le créateur du réseau considérant que cette fonctionnalité encourage des comportements toxiques sur le réseau en favorisant les effets de rameutage lorsque deux utilisateurs se contredisent et que chacun cite l'autre en invitant ses abonnés à venir renchérir dans son sens contre l'autre sur la conversation[14].

Pour réagir à un message autrement qu'avec une réponse, on peut l'ajouter à ses favoris (en anglais favourites en cliquant sur l'étoile qui figure sous le message ; c'est l'équivalent d'un "J'aime" sur d'autres réseaux). La personne qui a posté le message reçoit une notification quand des gens l'ajoutent à leurs favoris. Le lien "Favoris", sur la page d'accueil, permet d'accéder à tous les messages qu'on a ajouté à ses favoris jusqu'à présent[10].

Le nombre de "J'aime" qu'a obtenu un message n'est pas comptabilisé sous le message, pas plus que son nombre de partages. Seul le nombre de réponses est indiqué.

Il existe également des marque-pages (en anglais : bookmarks). À la différence des favoris, les marque-pages sont privés et ne donnent pas lieu à des notifications. Ils constituent simplement un moyen de garder un message sous la main pour le relire à loisir. On consulte ses marque-pages en cliquant sur le lien "Marque-pages" sur la page d'accueil[10].

Fils d'actualité et listes

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Chaque utilisateur peut en "suivre" d'autres afin de voir s'afficher les messages que ces gens postent. Ces messages s'affichent alors dans des "fils" d'actualité, visibles depuis la page d'accueil.

Il n'y a pas d'algorithme sur Mastodon (contrairement à Twitter et à la plupart des réseaux sociaux commerciaux). Sur Mastodon, lorsqu'on suit un compte, on voit s'afficher sur son fil en page d'accueil (en anglais, la timeline) tous les messages postés par ce compte, dans l'ordre chronologique. Tandis que sur Twitter et sur la plupart des réseaux sociaux commerciaux, on ne voit qu'une sélection opérée par l'algorithme du réseau selon les centres d'intérêts réels ou supposés de l'utilisateur[15].

En plus du fil que chaque utilisateur se compose avec les comptes qu'il suit, Mastodon propose deux fils d'actualités plus généraux : le fil public local, qui présente les messages des utilisateurs de l'instance de l’utilisateur, et le fil public global, qui présente les messages des utilisateurs de toutes les instances fédérées.

Il est également possible de créer des listes, chaque liste regroupant plusieurs utilisateurs que l'on suit (par exemple en fonction d'un thème). Ces listes sont personnelles et non publiques[14].

Mastodon permet de suivre d'autres utilisateurs de Mastodon, mais on peut aussi suivre des utilisateurs d'autres réseaux sociaux libres du Fediverse utilisant le protocole ActivityPub. Un utilisateur de Mastodon peut ainsi suivre des gens qui postent sur le réseau de partage de vidéos Peertube, sur le site de partage d'images Pixelfed, sur le réseau social Friendica, etc.[10] En septembre 2023, Wordpress implémente les fonctionnalités nécessaires pour suivre un blog Wordpress depuis un compte de Mastodon et des autres réseaux du Fediverse[16].

Fonctions de recherche

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À ses débuts, Mastodon ne permet pas la recherche en plein texte dans l'ensemble des messages postés sur le réseau. Ce choix vise à conserver une certaine intimité dans les conversations en empêchant les individus et les entreprises de chercher leur propre nom sur tout le réseau et de s'inviter dans toutes les conversations qui parlent d'elles. Le moteur recherche en revanche parmi les mots-clés (hashtags), ce qui laisse le choix à chaque utilisateur d'inclure ou non des mots-clés dans un message[14]. On peut rechercher des utilisateurs en entrant leur adresse Mastodon (@utilisateur@instance) dans le moteur de recherche[10].

La version 4.2.0 de Mastodon, mise en ligne fin septembre 2023, implémente une fonctionnalité de recherche en plein texte, qui permet d'effectuer des recherches dans l'ensemble du texte des messages et pas seulement dans les mots-clés. Cette fonctionnalité est pensée sur le mode de l'opt-in : chaque internaute disposant d'un compte peut décider, dans ses paramètres de confidentialité, d'autoriser ou non les recherches en plein texte dans ses messages[17]. La fonction de recherche est également améliorée avec l'autocomplétion et une présentation classant les résultats selon qu'il s'agit de messages, de mots-clés ou de comptes[9].

Données personnelles

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Mastodon ne récolte aucune donnée personnelle à des fins commerciales[6]. Le fait de pouvoir créer son instance du service, pouvant se connecter à l'ensemble du réseau, permet également de garder le contrôle de ses données[18],[19].

Communauté

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La mascotte du réseau, un mastodonte.

Mastodon refuse la publicité et collecte ses fonds grâce aux dons. En , son compte Patreon dénombre 9 400 donateurs qui ont généré un revenu mensuel de 31 300 euros[11].

En , le réseau connaît une forte croissance. Un nombre important de Français commencent à s'inscrire à la suite de la sortie de plusieurs articles, dont un premier sur Numerama le [20], date à laquelle le réseau compte 31 000 utilisateurs. Le réseau passe alors de 20 000 comptes fin , à 200 000 le , puis 350 000 le . Le nombre d'instances dépasse alors 1 000[3]. Les tout premiers utilisateurs sont parfois des curieux venus de Twitter qui regrettent l'esprit bon enfant des débuts de ce réseau, mais aussi des partisans des logiciels libres qui en apprécient l'éthique non commerciale, ouverte et plus attentive aux bonnes relations entre utilisateurs (via des fonctionnalités comme la possibilité d'ajouter un avertissement dans un message recelant du contenu sensible)[21].

Le , le serveur historique, mastodon.social hébergé par l'auteur du logiciel, doit clore les inscriptions pour ne pas dépasser ses limites techniques[22].

Rapidement, des instances apparaissent, comme mstdn.jp au Japon, dont l'administrateur, pixiv, ouvre également l'instance Pawoo.net[23]. En France, des instances publiques sont proposées par fournisseurs d'accès à internet alternatifs comme Tetaneutral à Toulouse ou Aquilenet en Aquitaine, l'association de défense des libertés en ligne la Quadrature du Net, ou Framasoft, ainsi que des instances privées, comme celle de Numérama réservée à ses journalistes[3].

Le , la DINSIC (mission Etalab) lance une instance (dont la fermeture est ensuite annoncée pour 2021) réservée aux agents publics de l’État français, créant ainsi la première utilisation du réseau par un gouvernement[24]. Toujours en France, le journal en ligne Mediapart y est présent dès 2017, de même que Le Monde et Le Télégramme[18],[25].

En juin 2018, Mastodon compte 1,2 million d’inscrits, 2000 instances actives et 134 millions de messages échangés. Les trois instances comptant le plus de membres sont deux instances japonaises, Pawoo.net avec 375 000 membres et Mstdn.jp avec 161 000 membres, suivies par la plus ancienne instance du réseau, mastodon.social, instance allemande qui compte alors 162 000 membres. La toute première instance française, Mastodon.xyz, compte à ce moment 15 800 membres[26]. En octobre 2018, le réseau compte 1 627 557 utilisateurs enregistrés sur 3,460 instances et celles qui comptent le plus grand nombre d'utilisateurs sont mastodon.social, mstdn.jp, switter.at, pawoo.net et friends.nico[27].

En 2019, Mastodon connaît une très forte croissance en Inde à la suite de la suppression du compte Twitter du juriste Sanjay Hegde, qui a suscité la polémique, ainsi que par des révélations selon lesquelles Twitter modérerait uniquement les comptes de castes inférieures[28].

La structure fondatrice de Mastodon est enregistrée par son fondateur Eugen Roshko en tant qu'organisation non-lucrative en Allemagne, sous le nom « Mastodon gGmbH », en août 2021[29].

Fin 2021, Mastodon compte 2,7 millions d'utilisateurs, dont environ 930 700 inscrits cette année-là, le tout réparti sur 2551 instances actives[30].

Une application Mastodon officielle pour iOS est lancée en janvier 2022, puis une version pour Android en février[31].

En 2022, le rachat de Twitter par Elon Musk suscite des inquiétudes quant à l'avenir de la politique de modération et pousse certains utilisateurs à migrer sur Mastodon[32],[33],[34]. Plus de 80 000 nouveaux utilisateurs s'y inscrivent durant les 48 heures après l'annonce du rachat, à un moment où Mastodon compte environ 2 millions d'utilisateurs[35]. Un nouveau pic d'inscriptions se produit à partir du 27 octobre, date de la confirmation du rachat de Twitter par Musk. Mastodon compte alors 3 millions d'utilisateurs[36]. En huit jours, le réseau enregistre 230 000 créations de comptes[37]. Entre le 27 octobre et le 7 novembre, plus de 487 000 nouveaux comptes sont créés, ce qui porte le nombre d'utilisateurs de Mastodon à 6,3 millions (il en comptait 4,5 millions le 22 octobre)[38]. Le 16 décembre 2022, après avoir suspendu des comptes de journalistes, Twitter suspend le compte Mastodon et supprime les liens Mastodon dans les tweets[39].

La même année, l'Union européenne (UE) crée sa propre instance Mastodon[40]. La Cour de justice de l'Union européenne est la première institution de l'UE à y créer un compte publiant du contenu spécifiquement en français[41].

Au Canada, l'Autorité canadienne pour les enregistrements Internet (Canadian Internet Registration Authority, CIRA) annonce en novembre 2022 un partenariat avec l'instance Mastodon Canada, qui était passée de 60 à 22 000 utilisateurs inscrits au cours du mois. La CIRA apporte un soutien financier à l'instance pour faire face aux coûts de maintenance croissants liés à sa forte croissance[42].

Entre octobre et novembre 2022, Mastodon passe d'environ 300 000 utilisateurs actifs mensuels à 2,5 millions[43]. La croissance de Mastodon suscite l'intérêt des entreprises. Le 21 décembre 2022, l'instance Mastodon Pawoo, qui est alors la deuxième instance la plus fréquentée avec plus de 800 000 utilisateurs (principalement basés au Japon), est achetée par l'entreprise Social Coop Ltd, filiale de Mask Network, qui en prend en charge la maintenance technique et la modération[44]. Durant ce même mois de décembre, Eugen Rochko indique avoir reçu plus de cinq offres d’investissement de la part de sociétés de capital-risque localisées dans la Silicon Valley, qui proposaient des investissements massifs en échange d'une prise de participation dans la société Mastodon. Eugen Rochko refuse toutes les offres afin que Mastodon reste indépendant d'éventuels actionnaires[45],[46].

Les applications tierces permettant de naviguer sur Mastodon se multiplient fin janvier 2023 après l'interdiction subite par Twitter des applications tierces : les développeurs s'intéressent alors à Mastodon[47]. La plate-forme de blogs Medium se crée une instance Mastodon en janvier[48] puis, en avril, ajoute une fonctionnalité permettant d'intégrer des pouets de Mastodon dans des billets sur les blogs Medium[49]. En février, l'agrégateur d'actualités et de réseaux sociaux Flipboard se crée une instance et inclut Mastodon dans ses fonctionnalités[50].

La fondation Mozilla annonce en décembre 2022 la création d'une instance Mastodon mozilla.social[51]. Cette instance lance une phase bêta privée en mai 2023, en attendant d'être rendue accessible au public[52].

En , un article est publié dans la revue Nature en même temps que sur le site Zenodo du CERN appelle à l'usage de Mastodon, qui permet selon leurs auteurs une meilleure liberté de parole que Twitter. Ces derniers rappellent que la communauté scientifique avaient quitté FriendFeed en , après son rachat par Facebook. Ils font aussi le parallèle avec la publication scientifique, en rapprochant la propriété privée des entreprises qui détiennent les réseaux sociaux et celles qui détiennent les publications scientifiques, et proposent de « protéger l'ensemble des documents scientifiques des caprices des entreprises ». Ils appellent les sociétés savantes à ouvrir leur propre instance, comme international Neuromatch, du European Laboratory for Learning and Intelligent Systems, du Dutch Centre for Science and Technology Studies, du Irish Dublin Institute for Advanced Studies, du German Helmholtz Centers, du Max Planck society et de la Society for Digital Humanities[53].

En , l'entreprise américaine Meta lance le réseau social Threads, conçu pour être compatible avec le standard ouvert ActivityPub utilisé par de nombreux projets du Fediverse, dont Mastodon. Cependant, en quelques jours, plus de 500 administrateurs et administratrices d'instances Mastodon décident de bloquer l'instance Threads par défiance envers la politique d'entreprise de Meta, notamment en matière de prévention du cyberharcèlement et de protection des données personnelles des internautes[54].

Début octobre 2023, la rectification d'une erreur de codage dans le comptage des utilisateurs actifs de Mastodon montre que le réseau possède 407 814 utilisateurs actifs de plus, et 2,34 millions d'utilisateurs enregistrés de plus, que ce que les statistiques indiquaient précédemment. Cela porte Mastodon à 1,8 million d'utilisateurs actifs mensuels et 10 000 instances (serveurs) début octobre 2023[55].

Début 2024, Mozilla annonce, dans un mémo interne, réduire considérablement ses investissements sur mozilla.social, lancé un an plus tôt[56].

Technologie

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La partie serveur utilise le framework Ruby on Rails. L’interface web est écrite en JavaScript (React.js et Redux). Les données sont stockées dans Redis et PostgreSQL[57]. La recherche plein texte nécessite Elasticsearch[58].

L’ensemble est disponible sous licence AGPL 3-0[59].

Autres logiciels clients

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En plus de l'interface web par défaut, des logiciels clients, pour des systèmes tels que Android et iOS, interagissant avec l'API de Mastodon, sont également disponibles[60].

Notes et références

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  1. « Release v.0.1.0 », (consulté le )
  2. « https://github.com/mastodon/mastodon/releases/tag/v4.3.2 », (consulté le )
  3. a b c d e f et g Amaelle Guiton, « Mastodon : un autre Twitter est possible », Libération,‎ , p. 11
  4. a et b Elise Viniacourt, « Qu’est-ce que Mastodon, l’anti-Twitter vers lequel les Twittos fuient ? » Accès libre, sur Libération, (consulté le ) : « Le rachat de Musk donnera-t-il des ailes au mammouth ? Eugen Rochko semble avoir eu du nez en lançant son appli Android sur Google Play Store, quelques jours seulement avant le coup d’éclat du milliardaire. »
  5. a b c et d Bye, Twitter. All the cool kids are migrating to Mastodon, article de Jack Morse sur Mashable le 4 avril 2017. Page consultée le 30 octobre 2022.
  6. a et b Paolo Garoscio, « Mastodon : le nouveau réseau social, libre et sans pub », Clubic,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. William Audureau, « Le réseau social Mastodon, un « Twitter plus proche de l’esprit originel » », Le Monde,‎ (lire en ligne).
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  9. a et b « Mastodon 4.2 », sur Mastodon Blog, (consulté le )
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  23. (ja) 井上輝一, « 「Pawooは創作活動の街」 世界最大級となったマストドンを立てたピクシブの思い (1/2) », sur itmedia.co.jp,‎ .
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  36. Depuis le rachat de Twitter par Elon Musk, les internautes se ruent sur un autre réseau social : Mastodon, article de Pascal Bollekens sur la RTBF.be le 29 octobre 2022. Page consultée le 30 octobre 2022.
  37. With Twitter in chaos, Mastodon is on fire, article de Rachel Metz sur CNN Business le 5 novembre 2022. Page consultée le 5 novembre 2022.
  38. Comment fonctionne Mastodon, présenté comme alternative « libre » à Twitter ?, article de Louis Adam sur Le Monde le 9 novembre 2022. Page consultée le 12 novembre 2022.
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  49. Now, you can embed Mastodon posts in Medium stories, article de Chris Stiteler sur le blog officiel de Medium le 17 avril 2023. Page consultée le 19 avril 2023.
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  52. The internet deserves a better answer to social, article de Steve Teixeira sur le blog officiel de Mozilla le 4 mai 2023. Page consultée le 4 mai 2023.
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  60. Maxime Lancelin-Golbery, « Mastodon : 5 choses à savoir pour comprendre et maîtriser le réseau social », sur www.phonandroid.com, .

Bibliographie

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  • (en) Lucio La Cava, Sergio Greco et Andrea Tagarelli, « Information consumption and boundary spanning in Decentralized Online Social Networks: The case of Mastodon users », Online Social Networks and Media, vol. 30,‎ , p. 100220 (ISSN 2468-6964, DOI 10.1016/j.osnem.2022.100220, lire en ligne, consulté le )
  • (en) Lucio La Cava, Luca Maria Aiello et Andrea Tagarelli, « Drivers of social influence in the Twitter migration to Mastodon », Scientific Reports, vol. 13, no 1,‎ , p. 21626 (ISSN 2045-2322, DOI 10.1038/s41598-023-48200-7, lire en ligne, consulté le )
  • (en) Chris Minnick et Michael Mccallister, Mastodon For Dummies, Numilog, , 160 p. (EAN 9781394193387)

Articles connexes

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Liens externes

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