Maternité des Lilas — Wikipédia

Maternité des Lilas
Présentation
Coordonnées 48° 52′ 43″ nord, 2° 24′ 52″ est
Pays Drapeau de la France France
Ville Les Lilas
Adresse 12 - 14 rue du coq Français
Site web www.maternitedeslilas.frVoir et modifier les données sur Wikidata
Organisation
Type Établissement privé d’intérêt collectif
Services
Spécialité(s) maternité

Carte

La maternité des Lilas est une maternité française qui a le statut établissement privé d’intérêt collectif.

Elle est située aux Lilas dans la Seine-Saint-Denis au 12 - 14 rue du coq Français.

Cette maternité fait figure de pionnière pour son rôle dans les droits des femmes[1]: l'accouchement sans douleur, la pratique d'avortements clandestins avant l’arrivée de la loi Veil, et les assauts des commandos anti-IVG jusqu’à l'adoption en 1993 de la loi Neiertz pour les rendre illégaux mais aussi pour la façon dont les accouchements sont gérés à ce jour[2],[3].

Outre les services de maternité, l’établissement est centre référent pour les interruptions volontaires de grossesse (IVG) et centre de planification familiale et d'orthogénie[4],[5].

Entre 900 et 1200 IVG y sont pratiquées chaque année[5],[6]. 1 278 femmes y accouchent en 2020[6],[7] et 15 000 consultations prennent place[4].

En 2021, 1 107 accouchements et 600 IVG ont lieu[1].

Les parturientes restent en moyenne plus longtemps dans la maternité que dans les hôpitaux publics (4,7 jours, contre 2,7)[2]. Les taux de naissance par césarienne sont plus faibles que l’hôpital voisin de Livry-Gargan[7].

Le modèle de cette maternité repose sur la présence constante de sage-femmes ce qui double le coût d'un accouchement selon l'agence régionale de santé (ARS)[1].

La maternité des Lilas est fondée en 1964 par la comtesse de Charnière[8],[9] et a le statut de clinique privée[5]. L'objectif de cette création est d'introduire la méthode d'accouchement sans douleur rapportée d'URSS en France par Fernand Lamaze[5].

Cet établissement pratique des avortements clandestins avant l’entrée en vigueur de la loi Veil en 1975[2].

En 1976, la maternité des Lilas risque la fermeture à cause de sa faible rentabilité mais est sauvée par son personnel[5].

En 1977, le statut de la maternité change et elle devient un hôpital privé à but non lucratif[9].

En 1980, l’établissement devient une association à but non lucratif[9] puis un établissement privé d’intérêt collectif quelques années plus tard[10].

En 1990 le mouvement américain pro-life est à l'origine de la première attaque d’un « commando anti-IVG » qui prend place à la maternité des Lilas. Les assauts de ces commandos sont nombreux[2]. Ainsi Xavier Dor est condamné le 30 mai 1994 (1 mois de prison avec sursis et 5000 F d'amende) pour entrave à l'interruption volontaire de grossesse lors d'une intervention sur la maternité le 16 mai 1992[11],[12].

En 2014, l'Agence Régionale de Santé prévoit le déménagement de la maternité au centre hospitalier intercommunal de Montreuil. Marie-Laure Brival, cheffe de service, intervient[13]. Catherine Ringer, chanteuse des Rita Mitsuko, qui connaît cet établissement[14], s'oppose au projet. D'autres personnalités telles que Jean-Luc Mélenchon, Philippe Poutou, Marie-Georges Buffet et Stéphane Troussel se mobilisent[3].

En 2022, la fermeture menace encore la maternité et une pétition pour la sauver recueille 34000 signatures[7]. Karine Viard apporte d'ailleurs son soutien[15]. Cette même année, le projet de fusion avec la clinique Vauban de Livry-Gargan est abandonné mais une fusion avec l’hôpital de Montreuil ou la maternité des Bluets est à l'étude[16].

Carole Trébor réalise un documentaire Un p'tit bout d'Humanité, consacré aux sages-femmes de la maternité des Lilas qui est sélectionné au 23e Festival international du premier film d'Annonay[17] en 2006.

Références

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  1. a b et c Elsa Sabado, « La maternité des Lilas, histoire d’une « gabegie financière » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. a b c et d Charlotte Rotman, « Baby-blues à la maternité des Lilas », sur Libération, (consulté le )
  3. a et b « Manifestation pour "sauver" la maternité des Lilas », sur Le Point, (consulté le )
  4. a et b Christelle Thomas, « La Maternité des Lilas restera aux Lilas », sur Libération, (consulté le )
  5. a b c d et e « Une pionnière de l'accouchement sans douleur », sur leparisien.fr, (consulté le )
  6. a et b Anne-Laure Pineau, « Les Lilas, la célèbre maternité de nouveau sur la sellette », sur Actu-Juridique, (consulté le )
  7. a b et c Virginie Ballet, « La maternité des Lilas encore menacée : «Il faut sauver ce conservatoire d’humanité» », sur Libération, (consulté le )
  8. Joëlle Guimier, « LA MATERNITÉ DES LILAS - Dictionnaire créatrices », sur www.dictionnaire-creatrices.com (consulté le )
  9. a b et c « Aux origines de la maternité - Maternité des Lilas », (consulté le )
  10. « Information tarifaires - Maternité des Lilas », (consulté le )
  11. Aline Andrea, « Xavier Dor évite la prison » L'Humanité, le .
  12. Xavier Dor, chef d'un commando anti-IVG, ira dormir en prison. Vendredi, il a été condamné en appel pour une occupation à Clamart, Libération, .
  13. Le Quotidien du médecin, « Dr Marie-Laure Brival : « Nous avons gagné une bataille, pas la guerre » » Accès limité, (consulté le )
  14. « Un "Happy" avec Catherine Ringer pour la maternité des Lilas », sur Franceinfo, (consulté le )
  15. Rachida Bettioui, « La maternité des Lilas, symbole des droits des femmes, menacée de fermeture en juin prochain », sur France 3 Paris Ile-de-France, (consulté le )
  16. Elsa Marnette à 15h01, « Soulagement en Seine-Saint-Denis : la fusion entre la maternité des Lilas et la clinique Vauban n’aura pas lieu », sur leparisien.fr, (consulté le )
  17. « annonaypremierfilm.org/2006/nv… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).

Articles connexes

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Liens externes

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