Maurício Grabois — Wikipédia

Maurício Grabois
Fonction
Député fédéral
-
Biographie
Naissance
Disparition
(Xambioá)Voir et modifier les données sur Wikidata (à 61 ans)
Décès
Pseudonymes
Mário, Velho, Chico, Mário PeritasVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Père
Agustin Grabois (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Dora Grabois (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Alzira Costa (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Parti politique
Partido Comunista - Seção Brasileira da Internacional Comunista (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Lieu de détention

Maurício Grabois, né le [1] et mort le , est un militant communiste brésilien. Durant sa vie militante, il eut plusieurs surnoms - Mário, Abel, Chico, Velho - pour échapper aux repérages policiers systématiques contre les communistes qu'ont pratiqués les différents régimes brésiliens jusqu'en 1985. Élu député à l'Assemblée Constituante de 1945-1946, il siège jusqu'en 1948. Il est cofondateur du Parti communiste du Brésil en 1962.

Jusqu'à la Seconde guerre mondiale

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Il est le fils du commerçant Agostim Grabois et de Dora Grabois, tous deux Juifs de nationalité russe.

Il intègre le Parti Communiste du Brésil (à l'époque, encore sous le sigle PCB) en 1930 après s'être installé à Rio de Janeiro. Il entre à l'École Militaire de Realengo[1] en 1931, mais ne termina pas la formation, car il en est expulsé. Plus tard, en 1933, il entre à l'École d'Agronomie, mais il abandonne deux années plus tard les études pour se consacrer uniquement à la lutte politique révolutionnaire[1]. Il devient responsable du secteur agitprop de la Jeunesse Communiste du Brésil en 1934. Il a participé activement à la formation du Front antifasciste, l'Aliança Nacional Libertadora (ANL), qui vit son apogée lors des soulèvements de novembre 1935.

En 1940, durant l'Estado Novo, période de répression et de persécution des communistes, il est condamné par contumace, se faisant arrêter en 1941. Il retrouve sa liberté en 1942, et, avec d'autres camarades, participe à la réorganisation du PCB et à la formation de sa Commission Nationale d'Organisation Provisoire (CNOP), dont il devient un des dirigeants nationaux.

Après 1945

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En 1945, avec la victoire de l'URSS et des forces alliées sur les nazis, s'ouvrit au monde une nouvelle conjoncture pour les luttes populaires. À ce moment, les communistes sont reconnus pour leur participation décisive dans la défaite de l'Axe et ceci a une forte répercussion sur leur travail politique et l'augmentation du nombre de militants. Au Brésil, l'Estado Novo prend fin et le PCB entre dans la légalité. Aux élections pour l'Assemblée constituante de 1945, le Parti voit l'élection d'un sénateur - Luiz Carlos Prestes - et de quatorze députés, dont Maurício Grabois[1] qui fut choisi comme représentant du groupe communiste.

Mais la période légale du PCB fut de courte durée et dès le début de 1948 ses membres voient leurs mandats cassés. Avec les nouvelles persécutions, Grabois et plusieurs de ses camarades retournent à la clandestinité. Au début et au milieu des années 1950, de nombreuses grèves urbaines et luttes paysannes armées se déroulent dans lesquelles le PCB est fortement impliqué[2].

Les décisions prises lors de la réunion du XXe Congrès du Parti Communiste d'Union Soviétique ont été considérées comme un « virage à droite » parmi certains communistes. En 1962, Maurício Grabois et d'autres dirigeants, parmi lesquels Pedro Pomar, João Amazonas, Diógenes Arruda et Carlos Danielli, firent une évaluation critique de positions qu'ils jugeaient réformistes et que le PCB acceptait. Faisant sécession, ils créent un parti dissident, le Parti Communiste du Brésil[3]. Le PCdoB était né, et le PCB devenait le Parti communiste brésilien[2].

La dictature

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Grabois passe de nouveau dans la clandestinité après le coup d'État de 1964, qui voit le maréchal Castelo Branco renverser le gouvernement de João Goulart. Le , il voit ses droits politiques cassés par l'Acte institutionnel nº 2 (AI2) et fut condamné à plusieurs peines de prison.

D'autres dirigeants critiquaient les positions du PCB qu'ils jugeaient réformistes et pacifistes et quittèrent le PCB. Quelques organisations révolutionnaires se formèrent avec le but de mener un affrontement armée contre la dictature. Grabois contribua à cette période aux reformulations marxistes-léninistes théoriques du PCdoB et à la stratégie de « guerre populaire prolongée » au Brésil. Le PCdoB déplaça des dizaines de militants vers les zones rurales du pays, dans sa tentative d'organiser la lutte armée guérilla dans la région de l'Araguaia. Grabois fut détaché du PCdoB pour diriger la Commission Militaire et commander les forces guérilleras et transféré dans la région, où il arriva à Marabá en 1967.

Le mouvement est détecté par l'appareil répressif de la dictature qui mène une première campagne militaire en contre les militants du PCdoB, mais ne réussit pas à les vaincre. La violence s'intensifie dans la région avec un énorme appareillage de bombes, d'hélicoptères et avions contre les Forces Guérilleras de l'Araguaia. Ce fut lors de la troisième campagne, lancée en octobre 1973, avec le déplacement de milliers de soldats et un travail d'infiltration intense, que l'Armée et les autres forces de répression réussirent à abattre la guérilla à la moitié de l'année 1974[4].

Maurício Grabois tombe au combat le [1], peu de temps après la mort de son fils André Grabois lors de cette troisième campagne[4],[2].

Post mortem

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Maurício Grabois et tous les guérilleros qui décédèrent sur l'Araguaia intégrèrent la liste des disparus politiques de la dictature militaire qui, à une exception près, ne virent jamais leurs corps rendus à leurs proches pour être enterrés. En , le gouvernement annonça que sa dépouille pouvait se trouver dans une fosse de Brejo Grande do Araguaia, à 90 km de Marabá, où on aurait également trouvé les restes d'Antônio Teodoro de Castro[5].

En 1979, il est amnistié avec 28 autres, dont João Amazonas[6], des crimes dont il avait été accusé[7].

Bibliographie

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  • Osvaldo Bertolino, Maurício Grabois, uma vida de combates : da batalha de idéias ao comando da Guerrilha do Araguaia, São Paulo, Anita Garibaldi, Instituto Maurício Grabois, 2004, 216 p. (ISBN 9788572770453)[8].
  • Jorge Amado, Memória de Maurício Grabois[9]
  • Vitória Grabois, Maurício Grabois: Meu Pai, São Paulo, Hexis Editora, 2013, 180. (ISBN 9788562987106).

Références

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  1. a b c d et e « Mortos e Desaparecidos Políticos », sur www.desaparecidospoliticos.org.br (consulté le )
  2. a b et c (pt-BR) « Maurício Grabois, o centenário de um herói do povo brasileiro », Portal Vermelho,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Rene De La Pedraja, Wars of Latin America, 1948-1982: The Rise of the Guerrillas, McFarland, (lire en ligne), p. 174
  4. a et b (pt) « Maurício Grabois: O comandante da Guerrilha do Araguaia (por Osvaldo Bertolino) », sur waltersorrentino.com.br, .
  5. (pt) MPF/PA: encontrados restos mortais que podem ser da guerrilha do Araguaia, procureur général de la République, 17 mars 2010
  6. João Amazonas de Souza Pedroso, avec qui il avait fondé le PCdoB
  7. (pt) « Auditoria paulista recolhe 29 mandados », Jornal do Brasil, , p. 4
  8. http://www.worldcat.org/title/mauricio-grabois-uma-vida-de-combates-da-batalha-de-ideias-ao-comando-da-guerrilha-do-araguaia/oclc/58836694
  9. (pt-BR) « Memória de Maurício Grabois », sur www.marxists.org (consulté le )

Articles connexes

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Liens externes

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