Maxime Ben Haïm — Wikipédia
Maxime Ben Haïm, né en 1941 à Meknès (Maroc), est un peintre marocain, qui vit et travaille à Montréal. Il est considéré comme un « peintre de l'exil[1] ; le souvenir du Maroc est une de ses principales sources d'inspiration.
Biographie
[modifier | modifier le code]Maxime Ben Haïm, né dans une famille juive marocaine, a vécu à Meknès jusqu'à l'âge de dix-neuf ans. Il obtient une bourse qui lui permet d'entreprendre des études à Paris à l'Ecole Supérieure d'Arts Graphiques et de Publicité[1]. De retour au Maroc il ouvre un studio à Casablanca et travaille comme publicitaire pour des clients comme le Royal Air Maroc, ou l'Office national du tourisme.
Après la guerre de 1967, c'était « un peu inconfortable pour nous là-bas », explique-t-il, « pas vraiment effrayant, mais nous avons pensé qu'il était peut-être temps de bouger, c'était notre perception »[2]. Il émigre à Paris où il participe à des expositions avec d'autres peintres marocains[1].
En 1979 il s'établit à Montréal où il fonde un studio de graphisme (édition et illustration) mais avec le temps la peinture prend le pas sur ses autres activités.
Peinture
[modifier | modifier le code]Il revendique l'influence de l'Ecole de Paris, et notamment de maîtres tels que Pierre Bonnard, Picasso et Matisse[3].
Ses tableaux ont une dimension narrative même lorsqu'ils représentent des bâtiments ou l'image d'un individu[3] ; Mohamed Boutada précise cependant que l'oeuvre de Maxime Benhaïm rejette le folklore et l'anecdote pour composer une peinture poétique dans laquelle une chaise désertée, des ruelles solitaires sont l'occasion d'une résurrection de la mémoire[4]. Selon Serge Ouaknine, M. Ben Haïm est « un illustrateur, certes, mais de notre âme endeuillée de ces femmes lointaines qui sont notre première mémoire et le souvenir imaginé de l'amour[5] ».
Maxime Ben Haïm a recours surtout à la peinture à l'huile, qu'il associe à d'autres techniques ; il pratique ainsi des mélanges d'acrylique, de peinture à l'huile et de crayon[1].
Le mellah, quartier juif marocain, est un des lieux récurrents dans ses tableaux[6],[7] ; on le retrouve par exemple dans ses tableaux intitulés « Mellah onirique », « Mellah forteresse », « Maison, porte et fenêtre »[5] etc..
Expositions[4]
[modifier | modifier le code]- 1964 : Deux mille ans d'art au Maroc Galerie Carpentier à Paris
- 1965 : Rencontres internationales Rabat et Marrakech
- 1966 : Festival d'Art nègre Dakar Sénégal
- 1967 : Exposition Universelle Montréal
- 1968 : Biennale de Paris à Paris
- 1969 : Hommage à Cherkaoui Casablanca Maroc
- 1978 : Regards sur la peinture à la Maison du Maroc à Paris
- 1978 : Cinq peintres sépharades Saidye Bronfman Montréal
- 1984 : Quinzaine sépharade Saidye Bronfman Montréal
- 1988 : Festival sépharade Saidye Bronfman Montréal
- 1990 : Galerie Sylverstone Montréal
- 1991 : Femmes et lieux de mémoire Galerie Stavit Paris
- 1992 : Exposition 92 Saidye Bronfman Montréal
- 1992 : Mythologie de la mémoire Maison de la culture Mercier Montréal
- 1994 : Le nu dans l'atelier Galerie Pink Montréal
- 1995 : Maroc, Galerie Nadar à Casablanca et Arcanes à Rabat Maroc
- 1996 : La peinture marocaine dans les collections françaises à Paris
- 1997 : Maroc, la mémoire illustrée au Centre Boulogne Billancourt Paris
- 1998 : Peintres du Maroc Arts en Cambrésis. France
- 1999 : La mémoire de Salomon au Musée du Judaïsme Marocain Casablanca.
- 2000 : Etudes Paranoïaques Galerie Naturellement Paris
- 2004 : Quinzaine sépharade Centre Saidye Bronfman Montréal
- 2006 : Figures de l'abstraction au Maroc B.I.E. Paris
- 2006 : Glob'Art Villa des Arts à Rabat Maroc
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- « Maxime Ben Haïm ou le devoir de mémoire», La Voix Sépharade, mai 2004, p.10, lire en ligne
- Mohamed Boutada, « Maxime Ben Haïm : un Marocain résidant au Canada qui rêve le pays », yawatani.com, 7 septembre 2011, lire en ligne
- «Maxime Ben Haim, peintre», Tribune juive, De l'Orient à l'Occident, 1988, lire en ligne.
- Chana Pollack, « Maxime Ben Haïm. From Meknes to Montreal, a life recalled through paintings», The Yiddish Forverts. Dec.19 .2004, lire en ligne
Lien externe
[modifier | modifier le code]
Références
[modifier | modifier le code]- « Un peintre de l'exil qui rêve le Maroc : Maxime Ben Haïm, chapardeur de techniques », sur L'Economiste, (consulté le ) »
- « After the 1967 war, it was "a little bit uncomfortable for us there" he says,"not really scary, but we thought it was perhaps time to move, that was our perception», and so he immigrated to Paris », Chana Pollack, « Maxime Ben Haïm. From Meknes to Montreal, a life recalled through paintings», The Yiddish Forverts. Dec.19 .2004, lire en ligne
- Chana Pollack, The Yiddish Forverts. Dec.19 .2004, lire en ligne
- yawatani.com, « Maxime Ben Haïm : Un marocain résidant au Canada qui rêve le pays », sur Yawatani.com, (consulté le )
- Serge Ouaknine, « La mémoire de la peau. Le labyrinthe pictural de Maxime Ben Haïm », Perspectives judéo-arabes, 3ème trimestre 1988, n°9, Mémoires et territoires, p.69-71
- «M. Ben Haïm a élevé le mellah ainsi que les figures ancestrales, de l'existence ordinaire qui est la leur, au rang de transcendance archétypale, grâce à un style à la fois expressionniste et réaliste » écrit le peintre juif marocain Marc Eliany : «Ben Haim elevates the Moroccan Jewish quarter (Melah) as well as ancestral figures from common existence to archetypal transcendence in a somewhat expressionistic/realistic style», http://artengine.ca/eliany/html/artinmorocco/jmartists.htm
- Les tableaux de Ben Haïm monrent des femmes juives d’un temps révolu, des ruelles sombres, les terrasses ensoleillées du mellah de Meknès où il a grandi ; « il semble que le thème principal de sa peinture soit l’exaltation du souvenir de ce monde disparu », « Maxime Ben Haïm ou le devoir de mémoire », La Voix Sépharade, mai 2004, p.10, lire en ligne