Middle East Eye — Wikipédia

Logo de Middle East Eye

Adresse www.middleeasteye.net
Langue Anglais, français
Siège social 1 Sussex Place, Londres (Royaume-Uni)[1]
Drapeau de l'Angleterre Angleterre
Rédacteur en chef David Hearst[2]
Lancement Avril 2014

Middle East Eye (MEE) est un site d'actualité panarabe basé à Londres au Royaume-Uni[3] créé en 2014 qui couvre les événements dans 24 pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord[4].

Il dispose d'une version francophone[5].

Organisation

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Le site internet est lancé en avril 2014 à Londres. Non transparent concernant sa propriété, il est officiellement détenu par une société nommée M.E.E. Limited avec pour directeur Jamal Awn Jamal Bessasso. Ce dernier n’est cependant pas désigné comme propriétaire[6].

Le rédacteur en chef est David Hearst, ex-rédacteur en chef pour les affaires étrangères au Guardian[7]. En 2017, 20 personnes sont employées à temps plein à Londres[8].

D’après The Atlantic, Middle East Eye est créé alors que l’influence islamiste de la chaîne de télévision qatarienne Al Jazeera commence à décliner[9]. Plusieurs journalistes d’Al Jazeera rejoignent l’équipe[10],[11],[12].

D’après l’avocat et analyste politique Ilan Berman et le chroniqueur émiratien Sultan Sooud Al-Qassemi, MEE est soutenu par le Qatar[13],[14],[15]. Les gouvernements de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, de l’Égypte et du Bahreïn accusent le site de biais pro-fréristes et de recevoir des financements qataris. Ils ont exigé sa fermeture à la suite du blocus du Qatar mené par l’Arabie saoudite[16],[17]. MEE a nié ces accusations, déclarant qu’il s’agit d’un site d’information indépendant qui « n’est pas financé par le Qatar – ni par un quelconque autre État ou groupe » selon David Hearst[18].

Middle East Eye couvre un large éventail de sujets au Moyen-Orient. Le contenu est réparti en différentes catégories sur son site web, notamment les actualités, les reportages, les opinions et les essais.

Depuis sa création, le média a fourni des exclusivités sur un certain nombre d'événements majeurs au Moyen-Orient, qui ont souvent été reprises par d'autres médias dans le monde. En juin 2017, un groupe de pirates informatiques anonymes a commencé à distribuer à de multiples organes de presse des emails qu'ils avaient piratés à partir de la boîte de réception de Yousef Otaiba, ambassadeur des Émirats arabes unis à Washington[19]. Ces informations comprenaient des détails tirés de fuites de messages entre Mohammed ben Salmane et des responsables américains[20]. Selon le New York Times, les emails piratés semblaient bénéficier au Qatar et être l'œuvre de pirates informatiques travaillant pour le Qatar[21].

Le 29 juillet 2016, MEE a publié un article affirmant que le gouvernement des Émirats arabes unis, aidé par l'exilé palestinien Mohammed Dahlan, avait acheminé d'importantes sommes d'argent aux conspirateurs de la tentative de coup d'État turc de 2016, deux semaines plus tôt[22]. En 2017, Dahlan a intenté une action en diffamation contre le MEE devant un tribunal londonien, demandant des dommages et intérêts pouvant aller jusqu'à 250 000 livres sterling. Cependant, Dahlan a abandonné les poursuites peu avant le début du procès[23],[24].

En novembre 2019, le gouvernement turque accuse officiellement Dahlan d’avoir participé à la tentative de coup d’État turc de 2016 et offre 700 000 dollars pour toute information permettant de le capturer[25].

Tensions au Moyen-Orient

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En 2016, les Émirats arabes unis ont bloqué le site Middle East Eye dans le cadre d’une interdiction dans tout le pays. MEE affirme avoir contacté l’ambassade des Émirats arabes unis à Londres pour obtenir une explication, mais n’a jamais reçu de réponse[26]. L’Arabie saoudite a également bloqué le site dans tout le pays en mai 2017. À la suite des manifestations contre le président Abdel Fattah al-Sissi en septembre et octobre 2019, l’Égypte a également bloqué le site[27].

Crise diplomatique du Qatar (2017-2018)

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L’Arabie saoudite a accusé MEE d'être un organe d'information financé par le Qatar (à la fois directement et indirectement)[28]. Le 22 juin 2017, lors de la crise diplomatique au Qatar, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l’Égypte et Bahreïn — dans le cadre d’une liste de 13 demandes — ont exigé que le Qatar ferme Middle East Eye, qu'ils considéraient comme favorable aux Frères musulmans et comme un média financé et aligné sur les intérêts du Qatar [28],[9],[29].

MEE nie recevoir des fonds du Qatar et affirme que cette demande est une tentative pour « éteindre toute voix critique qui ose remettre en question ce qu’ils font »[9]. Dans un communiqué répondant à cette accusation, le rédacteur en chef de la publication a déclaré : « MEE couvre la région sans crainte ni faveur, et nous avons publié des articles critiques à l'égard des autorités qataries, par exemple sur la façon dont les travailleurs venus du sous-continent sont traités dans le cadre des projets de construction pour la Coupe du monde de 2022 »[18],[30].

Cyberattaque

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En avril 2020, MEE a été l’un des 20 sites Web ciblés par des pirates informatiques que des experts en cybersécurité de l’ESET ont associé à une société de surveillance israélienne nommée Candiru. Le site web a été touché par une attaque de type attaque de point d’eau qui envoie un code malveillant à certains visiteurs, ce qui permet aux attaquants de compromettre leurs ordinateurs[31].

Controverses

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Le 20 octobre 2022, MEE a mis fin à ses relations avec la journaliste palestinienne Shatha Hammad après qu’il a été découvert qu’elle avait publié en 2014 sur Facebook un message faisant l’éloge d’Adolf Hitler pour l’Holocauste et « partager la même idéologie ». La Thomson Reuters Foundation lui a retiré le prix Kurt Schork 2022 en journalisme international, après la découverte faite le 18 octobre[32],[33],[34].

Notes et références

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  1. « About – Coverage », Middle East Eye,‎ (lire en ligne [archive])
  2. « David Hearst » [archive du ], Middle East Eye
  3. Sébastien Duhamel, « À la Une: en Tunisie, Kaïs Saïed hyperactif et (visiblement) populaire », sur RFI, .
  4. « Middle East Eye - Londres », sur Courrier international (consulté le )
  5. https://www.middleeasteye.net/fr
  6. (en-US) American Enterprise Institute for Public Policy Research, « Qatar’s Other Covert Media Arm » Accès libre, (consulté le )
  7. (en) « David Hearst » (consulté le )
  8. (en-US) Freddy Mayhew, « UK-based Middle East news outlet also targeted for closure in Saudi-led demands against Qatar », (consulté le )
  9. a b et c (en) Gregg Carlstrom, « What's the Problem With Al Jazeera? », (consulté le )
  10. (en) « The Brotherhood Divided | Hudson », (consulté le )
  11. (en) James Langton, « New London connection to Islamists », (consulté le )
  12. (en) « How Middle East Eye is fake-news central », (consulté le )
  13. « Gulf states have had enough of Qatar’s broken promises » (consulté le )
  14. (en) Ilan Berman, Digital Dictators: Media, Authoritarianism, and America’s New Challenge, Rowman & Littlefield, (ISBN 978-1-5381-1991-4, lire en ligne)
  15. (en) James M. Dorsey, « The Gulf Crisis: Small States Battle it Out », SSRN Electronic Journal,‎ (ISSN 1556-5068, DOI 10.2139/ssrn.3003598, lire en ligne, consulté le )
  16. Radio France, « Qatar sous blocus, le sursaut de la production nationale », (consulté le )
  17. (en) Voice of America, « Neighbors Hand Qatar Their List of Demands », (consulté le )
  18. a et b (en) Middle East Eye, « 'An attack on free thought': Middle East Eye responds to Saudi demands » (consulté le )
  19. (en) HuffPost, « Someone Is Using These Leaked Emails To Embarrass Washington's Most Powerful Ambassador », (consulté le )
  20. (en) Middle East Eye, « EXCLUSIVE: Saudi crown prince wants out of Yemen war, email leak reveals » (consulté le )
  21. (en-US) David D. Kirkpatrick, « Journalist Joins His Jailer’s Side in a Bizarre Persian Gulf Feud », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  22. (en) « EXCLUSIVE: UAE 'funnelled money to Turkish coup plotters' » (consulté le )
  23. (en) Al Jazeera, « Dahlan drops libel case against MEE over article on Turkey coup » (consulté le )
  24. (en-US) Press Gazette, « Middle East Eye journalism ‘vindicated’ after Palestinian politician drops libel case », (consulté le )
  25. (en) Times of Israel, « Turkey to offer $700,000 bounty for exiled Palestinian strongman Dahlan », (consulté le )
  26. « UAE government blocks access to Middle East Eye » (consulté le )
  27. « BBC Monitoring – Essential Media Insight » (consulté le )
  28. a et b (en-GB) Patrick Wintour et Patrick Wintour Diplomatic editor, « Qatar given 10 days to meet 13 sweeping demands by Saudi Arabia », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  29. (en) Shafik Mandhai, « ‘Business as usual’ at Al Jazeera despite Gulf Crisis » (consulté le )
  30. (en) « Unacceptable call for Al Jazeera’s closure in Gulf crisis | RSF », (consulté le )
  31. (en) Forbes, « Blacklisted Israeli Surveillance Company Linked To Middle Eastern Hacks, Denies Knowing Whom Customers Spy On » (consulté le )
  32. (en) The Jerusalem Post, « Reuters retracts award for Palestinian over pro-Hitler, pro-terror comments », (consulté le )
  33. (en) Arab News, « Palestinian journalist stripped of award over antisemitic comments », (consulté le )
  34. (en) Thomson Reuters Foundation, « 2022 Kurt Schork Awards in International Journalism update » Accès libre [PDF], (consulté le )

Liens externes

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