Ministère (christianisme) — Wikipédia
Le ministère dans le christianisme est le service qu'un croyant ou une croyante accomplit selon un appel particulier de Dieu pour l'Église et la mission.
Origine
[modifier | modifier le code]Le mot ministre est utilisé comme synonyme de diacre ou serviteur. Dans le grec ancien διάκονος / diákonos, utilisé dans le Nouveau Testament, est traduit par ministre dans le sens de « serviteur »[1].
Dans l'Épître aux Éphésiens, chapitre 4, verset 11, Paul de Tarse relate cinq ministères; celui d'apôtre, prophète, évangéliste, pasteur, enseignant. Dans la première épître à Timothée (chapitre 3, verset 1-13), il précise les qualifications pour le ministère[2].
Usage actuel
[modifier | modifier le code]Catholicisme
[modifier | modifier le code]Ministère ordonné
[modifier | modifier le code]Dans le catholicisme, les ministères ordonnés sont le diaconat, le presbytérat, l'épiscopat, c'est-à-dire ceux du diacre, du prêtre et de l'évêque[3].
Ministère institué
[modifier | modifier le code]Le ministère institué[4] est un ministère créée par Paul VI en 1973 pour remplacer les ordres mineurs (lecteur, acolyte). Le 10 janvier 2021, par le motu proprio Spiritus Domini (en)[5], le pape François a ouvert ces ministères institués aux femmes. En mars 2021, le pape François ajoute à ces ministères institués celui de catéchiste avec Antiquum ministerium[6].
Christianisme orthodoxe
[modifier | modifier le code]Protestantisme
[modifier | modifier le code]Dans les Églises protestantes, et notamment réformées, il désigne les fidèles appelés à exercer un ministère, c'est-à-dire une fonction reconnue au service de l'Église locale ou nationale[7].
Le ministère d'évêque avec des fonctions de surveillance sur un groupe de pasteurs est présent dans certaines dénominations chrétiennes protestantes[8].
Christianisme évangélique
[modifier | modifier le code]Dans le christianisme évangélique, le ministère s'adresse à tout croyant né de nouveau qui a un appel de Dieu. Il y a les ministères institués du pasteur, du diacre, du conducteur de louange et de l'évangéliste[9]. D’autres ministères peuvent également être présents, tel que celui d’ancien avec des fonctions similaires à celles du pasteur[10]. Dans un certain nombre de communautés, l'église est dirigée par un conseil d’anciens, avec une insistance très forte sur la collégialité[11]. Quand il y a un pasteur, celui-ci n’est que l’un des membres du conseil, sans autorité supérieure. Le ministère d’évêque avec une fonction de surveillance sur des églises à l’échelle régionale ou nationale est présent dans toutes les dénominations chrétiennes évangéliques, même si les titres de président du conseil ou de surveillant général sont majoritairement utilisés pour cette fonction[12],[13]. Le terme évêque est explicitement utilisé dans certaines dénominations[14]. Dans certaines églises du mouvement de la nouvelle réforme apostolique, il y a la présence de cinq ministères; ceux d'apôtre, prophète, évangéliste, pasteur, enseignant[15].
La formation des ministres s’effectue dans un institut de théologie évangélique pour une durée d’une année (certificat) à quatre années (licence, master) en théologie évangélique[16]. Les ministres peuvent se marier et avoir des enfants[17]. Le pasteur est généralement ordonné lors d’une cérémonie appelée consécration pastorale[18],[19],[20].
Ministères féminins
[modifier | modifier le code]Protestantisme
[modifier | modifier le code]Certains mouvements protestants autorisent les femmes à être pasteures[21]. Chez les protestants français, c'est le cas depuis 1965[22]. Emmanuelle Seyboldt est ainsi pasteure depuis 1994 et à la tête de l'église protestante unie depuis mai 2017[22].
Évangélisme
[modifier | modifier le code]Certaines dénominations chrétiennes évangéliques autorisent officiellement le ministère des femmes dans les églises[23]. La première femme baptiste qui a été consacré pasteur est l’Américaine Clarissa Danforth d’une église baptiste libre en 1815[24]. D’autres premières ordinations de femmes pasteures ont également eu lieu dans diverses dénominations. En 1882, dans les Églises baptistes américaines USA [25]. Dans les Assemblées de Dieu des États-Unis, en 1927[26]. En 1965, dans la Convention baptiste nationale, USA [27]. En 1969, dans la Convention baptiste nationale progressiste[28]. En 1975, dans l’Église Foursquare[29].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) David M. Hay, Deacon, Bruce M. Metzger, Michael David Coogan, The Oxford Companion to the Bible, Oxford University Press, UK, 1993, p. 158
- (en) Erwin Fahlbusch, Geoffrey William Bromiley, The Encyclopedia of Christianity, Volume 4, Wm. B. Eerdmans Publishing, USA, 2005, p. 78
- « Ministères ordonnés », sur Conférence des évêques de France (consulté le )
- « Ministères institués », sur Conférence des évêques de France (consulté le )
- « Lettre apostolique sous forme de « motu proprio » Spiritus Domini du Souverain pontife François », sur vatican.va, (consulté le )
- « Tout savoir sur le nouveau ministère laïc de catéchiste », sur Le site de l'Eglise Catholique en Belgique, (consulté le )
- Hans J. Hillerbrand, Encyclopedia of Protestantism: 4-volume Set, Routledge, Abingdon-on-Thames, 2016, p. 1825
- J. Gordon Melton, Encyclopedia of Protestantism, Infobase Publishing, USA, 2005, p. 91
- Walter A. Elwell, Evangelical Dictionary of Theology, Baker Academic, USA, 2001, p. 778
- Walter A. Elwell, Evangelical Dictionary of Theology, Baker Academic, USA, 2001, p. 370
- Richard Alex Neff, Évangéliques en réseau: Trajectoires identitaires entre la France et les États-Unis, Editions L'Harmattan, France, 2016, p. 20
- John H. Y. Briggs, A Dictionary of European Baptist Life and Thought, Wipf and Stock Publishers, USA, 2009, p. 53
- William K. Kay, Pentecostalism: A Very Short Introduction, OUP Oxford, UK, 2011, p. 81
- Elwell 2001, p. 171.
- Karl Inge Tangen, Ecclesial Identification beyond Late Modern Individualism?: A Case Study of Life Strategies in Growing Late Modern Churches, BRILL, Leyde, 2012, p. 27
- Michel Deneken, Francis Messner, Frank Alvarez-Pereyre, La théologie à l'Université: statut, programmes et évolutions, Editions Labor et Fides, Genève, 2009, p. 61
- Sébastien Fath, Du ghetto au réseau: Le protestantisme évangélique en France, 1800-2005, Édition Labor et Fides, Genève, 2005, p. 55
- Sébastien Fath, Une autre manière d'être chrétien en France: socio-histoire de l'implantation baptiste, 1810-1950, Editions Labor et Fides, Genève, 2001, p. 578
- William H. Brackney, Historical Dictionary of the Baptists, Scarecrow Press, USA, 2009, p. 431
- Shane Clifton, Pentecostal Churches in Transition: Analysing the Developing Ecclesiology of the Assemblies of God in Australia, BRILL, Leyde, 2009, p. 134
- Jean-Paul Willaime, « Les pasteures et les mutations contemporaines du rôle du clerc », Clio. Femmes, Genre, Histoire, no 15, , p. 69–83 (ISSN 1252-7017, DOI 10.4000/clio.60, lire en ligne, consulté le )
- « Emmanuelle Seyboldt, une femme à la tête de l’Église protestante unie », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
- Brian Stiller, Evangelicals Around the World: A Global Handbook for the 21st Century, Thomas Nelson, USA, 2015, p. 117
- Rosemary Skinner Keller, Rosemary Radford Ruether, Marie Cantlon, Encyclopedia of Women and Religion in North America, Volume 1, Indiana University Press, USA, 2006, p. 294
- Erich Geldbach, Baptists Worldwide: Origins, Expansions, Emerging Realities, Wipf and Stock Publishers, USA, 2022, p. 110
- Lisa Stephenson, Dismantling the Dualisms for American Pentecostal Women in Ministry, BRILL, Leyde, 2011, p. 46
- Larry G. Murphy, J. Gordon Melton, Gary L. Ward, Encyclopedia of African American Religions, Routledge, Abingdon-on-Thames, 2013, p. LXXIV
- Erich Geldbach, Baptists Worldwide: Origins, Expansions, Emerging Realities, Wipf and Stock Publishers, USA, 2022, p. 111
- Lisa Stephenson, Dismantling the Dualisms for American Pentecostal Women in Ministry, BRILL, Leyde, 2011, p. 55