Þykkvabæjarklaustur — Wikipédia

Þykkvabæjarklaustur, toponyme islandais signifiant littéralement en français « le monastère de Þykkvabær », est une localité et un ancien monastère augustinien du Sud de l'Islande.

Fondé en 1168[1], il dépendait de l'évêché de Skálholt[2]. Peu après sa création, le futur évêque de Skálholt et futur saint, Þorlákr Þórhallsson, y fut prieur puis abbé[3]. Le monastère fut fermé au moment de la Réforme et il n'en reste rien aujourd'hui.

Avec celui de Þingeyrar, le monastère de Þykkvabær a « joué un rôle déterminant dans la naissance et l'essor des lettres islandaises »[2]. Des textes de plusieurs abbés ou moines de ce couvent nous sont parvenus. Gamli kanóki, qui composa la Harmsól et une Jóansdrápa, y fut chanoine au XIIe siècle[4]. Brandr Jónsson, l'auteur de l’Alexanders saga, en a été l'abbé de 1247 à 1262[4]. Rúnólfr Sigmundarson, qui rédigea l’Augustinus saga, lui succéda de 1263 à sa mort en 1306[4]. Enfin, Eysteinn Ásgrímsson, l'auteur du poème Lilja, généralement considéré comme le chef-d'œuvre de la poésie religieuse islandaise du Moyen Âge, y a été moine. Il fut emprisonné en 1343 pour avoir battu son abbé, et l'hypothèse est parfois avancée que c'est en prison qu'il aurait composé son œuvre[5].

  1. (de) Vries, Jan de. Altnordische Literaturgeschichte. Mit einem Vorw. von Stefanie Würth. 3., unveränd. Aufl. in einem Bd. Berlin : de Gruyter, 1999. (Grundriss der germanischen Philologie ; 15/16). Bd. II, p. 10. (ISBN 3-11-016330-6).
  2. a et b Régis Boyer, L'Islande médiévale, Paris, Les Belles lettres, 2001. (Guide Belles lettres des civilisations). P. 155. (ISBN 2-251-41014-7).
  3. (en) The Árni Magnússon Institute in Iceland. The Rythmic Office of St Þorlákur and Other Medieval Manuscripts from the See of Skálholt. Consulté le 24 juin 2007.
  4. a b et c (de) Simek, Rudolf ; Hermann Pálsson. Lexikon der altnordischen Literatur : die mittelalterliche Literatur Norwegens und Islands. 2., wesentlich vermehrte und überarbeitete Aufl. von Rudolf Simek. Stuttgart : Kröner, 2007. (Kröners Taschenausgabe ; 490). (ISBN 978-3-520-49002-5).
  5. (de) Vries. Op. cit. Bd. II, p. 522.