Monument à Gavarni — Wikipédia
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Remplace | Fontaine Saint-Georges (d) |
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Le Monument à Gavarni est un monument réalisé par le sculpteur Denys Puech et l'architecte Henri Guillaume, érigé en 1904 au centre de la place Saint-Georges dans le 9e arrondissement de Paris, à la mémoire du dessinateur satirique Paul Gavarni.
Historique
[modifier | modifier le code]Première fontaine
[modifier | modifier le code]Une première fontaine est installée au centre de la place Saint-Georges en 1824, à la requête des filles de monsieur Dosne, le lotisseur de la place, afin de procurer un abreuvoir pour chevaux. Elle est alors constituée de deux bassins superposés autour d'une colonne centrale, suivant un modèle courant.
- Edmond Grandjean (1879).
- Gustave Caillebotte (1880).
Monument à Gavarni
[modifier | modifier le code]En 1901, la Société des peintres-lithographes souhaite élever à cet endroit un monument à la mémoire de Paul Gavarni, dessinateur satirique mort en 1866 qui habitait le quartier, rue Fontaine.
Un comité est donc formé pour mener à bien l'érection de ce monument, notamment organiser la souscription publique visant à recueillir les fonds nécessaires. Les peintres Jean-Léon Gérôme et Maurice Neumont en assurent respectivement la présidence et le secrétariat[1]. Ce comité, qui se réunit pour la première fois chez Gérôme le [2], organise une fête au Moulin-Rouge le [2],[3], puis une matinée à l'Opéra Comique initialement prévue le [4],[5],[6] et reportée au , avec un prologue d'Émile Blémont dit par Marie Leconte[4],[7]. Ces événements rapportent respectivement 11 000 francs et 12 000 francs[2]. Plusieurs subventions sont également accordées au comité, notamment 1 000 francs par arrêté du , portés à 2 000 francs par arrêté du [8].
La conception du monument est confiée au sculpteur Denys Puech et à l'architecte Henri Guillaume. Tenu par les obligations contractuelles de son histoire, la fonction de fontaine est maintenue.
Le monument est inauguré le [9] en présence notamment de[10] :
- Henry Marcel, directeur des Beaux-Arts ;
- Henri Bouchot, directeur du département des estampes à la Bibliothèque nationale et vice-président du comité chargé de l'érection du monument (le président Gérôme étant mort en ) ;
- Léonce Bénédite, conservateur du musée du Luxembourg et président de la Société des peintres-lithographes ;
- Georges Desplas, président du conseil municipal de Paris.
En 1907, le monument est temporairement transféré au Dépôt des marbres, le temps que la Société du chemin de fer électrique souterrain Nord-Sud[11] construise la station Saint-Georges sur la ligne A (actuelle ligne 12) du métro de Paris.
En 2020, le monument à Gavarni est restauré dans le cadre du Budget participatif de la ville de Paris[12].
Description
[modifier | modifier le code]Le monument est constitué d'une colonne au sommet de laquelle se trouve un buste de Gavarni, représenté en train de dessiner sur un carnet de croquis[13].
Gavarni s'étant fait une spécialité de dessiner le Carnaval de Paris et ses personnages, Puech en représente quatre en haut-relief à la base de la colonne : un Débardeur, une Lorette[a], un Rapin et un Arlequin. C'est à Paris le seul endroit où est évoqué le Carnaval de Paris qui disparaît en 1950 après avoir été une très importante manifestation depuis des siècles.
Sur les quatre faces du piédestal, des mascarons de bronze, représentant des figures typiques de personnages du XIXe siècle, sont destinées à déverser un filet d'eau, mais la fontaine est très rarement en fonction. L'ensemble est entouré d'une grille.
- Vue d'ensemble du monument.
- Détail des personnages du Carnaval de Paris à la base de la colonne.
- Détail du buste de Gavarni au sommet de la colonne.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Gavarni semble avoir été le premier à populariser le terme de lorette pour désigner une jeune femme un peu légère (une midinette) dans ses gravures pour Le Charivari à partir de 1845. En 1852, les frères Goncourt publiaient La Lorette, feuilleton illustré par des dessins de Gavarni qui eut un immense succès. Par la suite, le terme prit une connotation plus évidente de grisette (prostituée). Voir cet article sur le site Frères Goncourt.fr.
Références
[modifier | modifier le code]- Henri Bouchot, « Gavarni (fin) », Le Bulletin de l'art ancien et moderne, vol. 7, no 242, , p. 6–7 (lire en ligne).
- Léonce Bénédite, « Peintres-graveurs et peintres-lithographes (deuxième et dernier article) : II. La « Société des peintres-lithographes » », Gazette des beaux-arts, 4e période, vol. 51, t. 2, no 6 (630e livraison), , p. 483–491 (490) (DOI 10.11588/diglit.24872.41, lire en ligne).
- H. C., « Les Fêtes Gavarni données au Moulin-Rouge, le , et dont le produit doit être affecté à l'érection d'un monument à Gavarni, sur la place Saint-Georges, à Paris », Revue universelle : Recueil documentaire universel et illustré, t. 2, no 61, , p. 229–230 (lire en ligne).
- Émile Blémont, Gavarni, prologue dit au théâtre national de l'Opéra-Comique, par Mlle Marie Lecomte, pour la représentation du au bénéfice du monument de Gavarni, Paris, A. Lemerre, , 14 p. (BNF 31825617).
- « Nouvelles diverses : Paris et département », Le Ménestrel, vol. 69, no 9 (3753), , p. 71 (lire en ligne).
- « Actualités rétrospectives : Gavarni et les médecins », La Chronique médicale, vol. 10, no 8, , p. 254 (lire en ligne).
- Fernand Clerget, Émile Blémont : Littérateurs et artistes, Paris, Bibliothèque de l'Association, , 336 p. (BNF 34150403), p. 261–262 [lire en ligne].
- « Monument à la mémoire de Gavarni », notice no AR461190, base Arcade, ministère français de la Culture.
- (en) June Ellen Hargrove, The Statues of Paris : An Open Air Pantheon, New York, Vendome Press, , 382 p. (ISBN 0-86565-121-3) [trad. Marie-Thérèse Barrett, Les Statues de Paris : La représentation des grands hommes dans les rues et sur les places de Paris, Anvers, Fonds Mercator (ISBN 90-6153-208-6), et Paris, Albin Michel (ISBN 2-226-03811-6)], p. 347.
- « La vie et l'image : Le monument de Gavarni, à Paris », Revue universelle : Recueil documentaire universel et illustré, t. 4, no 124, , p. 702–703 (lire en ligne).
- Fernand Bournon, La voie publique et son décor : Colonnes, tours, portes, obélisques, fontaines, statues, etc., Paris, Henri Laurens, coll. « Les richesses d'art de la ville de Paris », , 226 p., p. 203 [lire en ligne].
- « Rénover le monument de Gavarni place Saint-Georges », sur Budget participatif de la ville de Paris (consulté le ).
- Bertrand Tillier, À la charge ! : La caricature en France de 1789 à 2000 (texte en partie issu d'un séminaire de maîtrise en histoire de l'art animé par l'auteur à l'Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne durant l'année 2004-2005, publié à l'occasion de l'exposition présentée de à au Musée d'art et d'histoire Paul-Éluard de Saint-Denis), Paris, L'Amateur, , 255 p. (ISBN 2-85917-423-0), p. 101.
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Marie-Hélène Levadé (photogr. Hughes Marcouyeau), Les Fontaines de Paris : L'eau pour le plaisir, Paris et Bruxelles, Éditions Chapitre Douze, , 592 p. (ISBN 978-2-915345-05-6).
- Dominique Massounie (dir.), Pauline Prévost-Marcilhacy (dir.) et Daniel Rabreau (dir.), Paris et ses fontaines : De la Renaissance à nos jours, Paris, Délégation à l'action artistique de la ville de Paris, coll. « Paris et son patrimoine », , 318 p. (ISBN 2-905-118-80-6).
Liens externes
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- Ressource relative aux beaux-arts :