Mosquée de Monemvasia — Wikipédia

Mosquée de Monemvasia
Image illustrative de l’article Mosquée de Monemvasia
La mosquée vue depuis le nord-ouest.
Présentation
Nom local Τζαμί Μονεμβασίας
Culte Musulman
Type Mosquée
Rattachement Ministère de la Culture
Début de la construction Peu après 1541
Autres campagnes de travaux Restauration : années 1990
Style dominant Ottoman
Géographie
Pays Drapeau de la Grèce Grèce
Périphérie Péloponnèse
District régional Laconie
Ville Monemvasia
Coordonnées 36° 41′ 14″ nord, 23° 03′ 19″ est

Carte

Vue de la mosquée, au centre, depuis les hauteurs.
Intérieur de la mosquée et exposition d'un templon en marbre.

La mosquée de Monemvasia (en grec moderne : Τζαμί Μονεμβασίας / Tzamí Monemvasías) est un édifice ottoman situé dans la ville basse de Monemvasia, dans le Péloponnèse, en Grèce. L'ancienne mosquée restaurée abrite depuis 1999 la collection archéologique de la ville.

En novembre 1540, les Ottomans prirent possession de la place forte vénitienne de Monemvasia[1]. Peu après la conquête, une mosquée fut érigée au sud de la place centrale de la ville basse, en face de l'église métropolitaine Elkómenos Christós. Selon la tradition locale, l'édifice fut construit à l'emplacement d'une église vénitienne du XVIe siècle dédiée à saint Pierre[2], évêque de Monemvasia au VIIIe siècle[3],[4]. Cependant, aucune trace ne semble attester la présence initiale d'une église dans l'architecture actuelle des voûtes inférieures du monument. Selon l'historienne Cháris Kalligá, une loggia vénitienne non achevée aurait plus probablement précédée la mosquée[3].

Durant la seconde occupation vénitienne (1690–1713), l'édifice fut transformé en hospice, vraisemblablement à l'initiative de moines capucins[5], ou bien en église dédiée à saint Antoine de Padoue[6]. Reconverti au culte musulman lors de la seconde domination ottomane (1715–1821), le monument devint une prison à l'indépendance de la Grèce, comme l'atteste le diplomate Thomas Wyse[5]. Au début du XXe siècle, lorsque l'architecte et historien Ramsay Traquair visita Monemvasia, le lieu servait de café[5],[7],[8].

Depuis 1999, à la suite de travaux de restauration, l'ancienne mosquée abrite la collection archéologique de la ville ainsi que des bureaux de la 5e Éphorie des antiquités byzantines[9],[10]. Sont notamment exposés les vestiges d'un templon en marbre du XIIe siècle, des éléments sculptés provenant de l'église Sainte-Sophie, de la céramique et des objets du quotidien de la période paléochrétienne à la fin de la domination ottomane[11],[12].

Architecture

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L'architecture du monument est de nos jours difficilement lisible à cause des reconstructions et changements d'usage successifs[13]. Le lieu présente actuellement une salle de prière carrée de 6,5 m de côté intérieur, une extension rectangulaire à l'ouest, tandis que sur le côté nord, un espace à deux étages sert aujourd'hui d'accueil pour les visiteurs et de bureaux pour le service archéologique. Le mihrab et le porche ne sont pas conservés[14]. La coupole, culminant à l'origine à 8,5 m de hauteur, repose sur quatre trompes. Le minaret, aujourd'hui détruit, occupait l'angle sud-ouest[15].

Notes et références

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  1. Haris A. Kalligas 2009, p. 63.
  2. Haris A. Kalligas 2009, p. 166.
  3. a et b Haris A. Kalligas 2009, p. 147.
  4. (en) Haris A. Kalligas, Byzantine Monemvasia (thèse de doctorat au King's College de Londres), Londres, , 445 p. (lire en ligne [PDF]), p. 338.
  5. a b et c Danái Charalámbous 2008, p. 142.
  6. Haris A. Kalligas 2009, p. 79.
  7. (en) Ministère de la Culture et des Sports, « Monemvasia Archaeological Collection | History », sur www.odysseus.culture.gr (consulté le ).
  8. (en) Norbert Schoenauer, « Monemvasia revisited. A long-forgotten island city still has many lessons to teach », Fifth Column, vol. 2, no 2,‎ , p. 27-33 (lire en ligne), p. 31.
  9. (en) Ministère de la Culture et des Sports, « Monemvasia Archaeological Collection | Description », sur www.odysseus.culture.gr (consulté le ).
  10. (el) Louḯza Dimitríou, Πρόταση αποκατάστασης και επανάχρησης κτιριακού συγκροτήματος οθωμανικού λουτρού στην Κάτω Πόλη Μονεμβασίας [« Proposition de restauration et de réutilisation d'un complexe de bains ottomans dans la ville basse de Monemvasia »] (mémoire de master de l'université Aristote de Thessalonique),‎ , 219 p. (lire en ligne), p. 16.
  11. (en) « Monemvasia Archaeological Collection », sur www.monemvasia.gr, (consulté le ).
  12. (en) Directorate of Archaeological Museums, Exhibitions and Educational Programs, « Archaeological Collection of Monemvasia », sur www.archaeologicalmuseums.gr, Ministère de la Culture et des Sports (consulté le ).
  13. Haris A. Kalligas 2009, p. 147 et 150.
  14. Danái Charalámbous 2008, p. 144.
  15. Haris A. Kalligas 2009, p. 146.

Bibliographie

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Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Haris A. Kalligas, Monemvasia: A Byzantine City State, Londres, Routledge, , 224 p. (ISBN 978-1-134-53603-0, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en) Danái Charalámbous (trad. du grec moderne par Elizabeth Key Fowden), « Mosque of the Fortress of Monemvasia », dans Érsi Broúskari (dir.) et al., Ottoman architecture in Greece, Athènes, Ministère de la Culture et des Sports, , 494 p. (ISBN 960-214-792-X), p. 142–144. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Articles connexes

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