Moussa Abou Marzouk — Wikipédia

Moussa Abou Marzouk
موسى محمد أبو مرزوق
Illustration.
Moussa Abou Marzouk en 2022 à Moscou
Fonctions
Chef adjoint du bureau politique du Hamas

(17 ans et 8 jours)
Successeur Ismaël Haniyeh
Chef du bureau politique du Hamas

(~ 4 ans)
Successeur Khaled Mechaal
Biographie
Nom de naissance Moussa Mohamed Mohamed Abou Marzouk
Date de naissance (73 ans)
Lieu de naissance Rafah (Protectorat de toute la Palestine (en))
Nationalité Palestinien
Parti politique Hamas
Diplômé de Université de Helwan
Université d'État du Colorado
Université de Louisiana Tech

Moussa Abou Marzouk ou Abu Marzook (en arabe: موسى محمد أبو مرزوق), né le , est le numéro 2 du Hamas, selon l'Associated Press[1], vice-président de son bureau politique[2] et chef du bureau des relations internationales[3].

Abu Marzook en 2006 à Damas

Après la guerre israélo-arabe de 1948, les parents de Moussa Abou Marzouk, déplacés de force de leur village d'Yibna (en), se réfugient dans le camp de Rafah, au sud-ouest de la bande de Gaza. Moussa Abou Marzouk y est né le . Il a terminé l'école secondaire à Gaza, étudié l'ingénierie au Caire jusqu'en 1976 puis poursuivi ses études aux États-Unis en obtenant une maîtrise en gestion de la construction de l'université d'État du Colorado[4]. En 1996, il a été mis en examen aux États-Unis pour participation à une conspiration visant à financer une « organisation terroriste », le Hamas.

Implication au sein du Hamas

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Moussa Abou Marzouk a joué un rôle important dans la réorganisation du Hamas après l'arrestation massive de ses membres en 1989. Il a été élu chef du bureau politique du Hamas en 1992, Khaled Mechaal lui succédera en 1996 après sa mise en examen[5].

Arrestation et tentative d'extradition

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Au milieu des années 1990, Moussa Abou Marzouka été arrêté à l'aéroport JFK soupçonné d'être impliqué dans l'attentat du World Trade Center en 1993. Deux mois après son arrestation, Israël dépose une demande d'extradition auprès des États-Unis. Avec son avocat Stanley L. Cohen, il s'y oppose[6]. Yasser Arafat aurait personnellement demandé aux États-Unis de ne pas extrader Mousa Abou Marzouk. Marwan Kanafani, le porte-parole de Yasser Arafat, a affirmé que « Moussa Abou Marzouk doit être libéré car aucune charge n'a été retenue contre lui. Les États-Unis peuvent l'expulser vers les territoires palestiniens ou un pays de son choix mais ne doivent pas l'extrader »[7]. En 2002, un grand jury fédéral à Dallas a rendu un acte d'accusation contre Marzouk pour avoir conspiré en vue de violer les lois américaines interdisant les transactions dans des fonds terroristes. L'acte d'accusation alléguait qu'il avait conspiré avec InfoCom Corporation, basée à Richardson, au Texas, et cinq de ses employés pour cacher ses transactions financières avec la société informatique. Il aurait investi 250 000 $ dans la société pour pouvoir prélever des sommes en fonction des bénéfices ou pertes nets de l'entreprise[8].

En 2004, Ismail Elbarasse a été arrêté par la police dans le Maryland, à l'ouest du pont de la Baie de Chesapeake, après que des policiers du comté de Baltimore aient déclaré avoir vu une femme (en l'occurrence sa femme) filmer le pont depuis son véhicule, y compris les câbles et des supports supérieurs de la travée principale. Elbarasse était assistant de Mousa Mohammed Abou Marzouk et a été déclaré co-conspirateur non inculpé par un grand jury à Chicago après que les autorités aient fouillé la maison et le véhicule d'Elbarasse et trouvé des documents bancaires appartenant à Marzouk, chef adjoint de l'aile politique du Hamas. Un acte d'accusation fédéral a inculpé Marzouk pour complot présumé qui, selon les autorités, avait déjà levé des millions de dollars pour le Hamas[9].

En 2004, un tribunal américain l'a inculpé par contumace pour avoir coordonné et financé les activités du Hamas[10].

Opération Pilier de la Défense

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À la suite de l'Opération Pilier de défense qui a donné lieu à des affrontements de huit jours entre Israël et le Hamas en novembre 2012, Moussa Abou Marzouk a déclaré que le Hamas ne cesserait pas de fabriquer des armes à Gaza ou de les introduire en contrebande sur le territoire.

Notes et références

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  1. (en) « AP Interview: Hamas No. 2 rejects Gaza arms halt », sur SFGate, (version du sur Internet Archive).
  2. « Gaza: le Hamas accuse l'Iran de ne pas l'avoir aidé financièrement », sur i24news.tv (consulté le ).
  3. [1]
  4. (en) « Senior Hamas leader: Israel exists », sur Ynetnews, (consulté le ).
  5. Hélène Sallon, « Khaled Mechaal, chef du Hamas, homme aux multiples vies », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. Mario Calabresi, « STANLEY COHEN. Un avocat pour Ben Laden », Courrier international,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. Franck Weil-Rabaud, « L'extradition d'Abou Marzouk embarrasse Washington.Les Palestiniens mettent en garde contre une expulsion vers Israël », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. (en) « Senior leader of Hamas and Texas computer company indicted for conspiracy to violate U.U. ban on financial dealings with terrorists », sur Département of Justice, 12-18-02 (consulté le ).
  9. (en-US) Eric Rich et Jerry Markon, « Va. Man Tied to Hamas Held as Witness : Annandale Resident Detained After Wife Allegedly Filmed Bay Bridge », The Washington Post,‎ (lire en ligne).
  10. « No. 03 CR 978 » [PDF], sur le site de l'US Department of Justice, (version du sur Internet Archive).