N'Gaous — Wikipédia
N'Gaous | ||||
N'Gaous | ||||
Noms | ||||
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Nom arabe | نڨاوس | |||
Nom amazigh | ⵏⴳⴰⵡⴻⵙ | |||
Administration | ||||
Pays | Algérie | |||
Région | Aurès | |||
Wilaya | Batna | |||
Daïra | N'Gaous | |||
Code postal | 05004 | |||
Code ONS | 0509 | |||
Indicatif | 033 | |||
Démographie | ||||
Gentilé | N'Gaoussi | |||
Population | 29 504 hab. (2008[1]) | |||
Densité | 367 hab./km2 | |||
Géographie | ||||
Coordonnées | 35° 33′ 43″ nord, 5° 36′ 39″ est | |||
Altitude | Min. 480 m Max. 980 m | |||
Superficie | 80,45 km2 | |||
Localisation | ||||
Localisation de la commune de N'gaous dans la wilaya de Batna. | ||||
Géolocalisation sur la carte : Algérie Géolocalisation sur la carte : Algérie Géolocalisation sur la carte : Algérie (nord) | ||||
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N'Gaous est une commune de la wilaya de Batna, en Algérie, située à 31 km au nord-est de Barika et à 80 km environ à l'ouest de Batna.
Toponymie
[modifier | modifier le code]- Anciennement appelée Nicives[2], selon Gsell, et désigne la population qui vivait à cet endroit.
- Nicives, selon Pline.
- Necaus ou Nicosium ou Nicivibus ou Nicius ou Castra à l'époque romaine.
- Nakaous, selon Ibn Hawqal.
- Nigaous, selon Al Bakri
- Nicaous, selon Al Idrissi.
- Ptolémée l'a décrite et la transcrite en caractère grec ancien.
- On retrouve aussi M'gaous.
- Nippis, selon Yves Modéran
Géographie
[modifier | modifier le code]Relief
[modifier | modifier le code]La ville de N'Gaous se situe dans une région montagneuse, à 770 m d'altitude, proche du massif montagneux de Belezma.
Situation
[modifier | modifier le code]Le territoire de la commune de N'Gaous est situé au centre de la wilaya de Batna.
Transports
[modifier | modifier le code]La commune abrite deux gares routières, la nouvelle est mise en service depuis le [3].
Localités de la commune
[modifier | modifier le code]La commune de N'Gaous est composée de quatorze localités[4] :
- Béni Ifrène
- Gherarda
- Lebrakta
- Leghbèche
- Lemdabisse
- Mengoussa Nord
- N'Gaous
- N'Gaous Centre
- Ouled Menaa
- Ouled R'Hab
- Ouled Messaoud
- Ouled Ali M'Hamed
- Ouled Belhadi
- Ouled Nouail
Histoire
[modifier | modifier le code]Préhistoire et Antiquité
[modifier | modifier le code]Des traces de huttes préhistoriques de quelques mètres de diamètre ont été découvertes à N'Gaous[5]. Des vestiges acheuléens y ont été signalés[6]
À l'époque romaine, la ville fut un centre urbain de la tribu des Nicives qui sont des Gétules[7], s'appelle Niciuibus[8]. Plusieurs stèles antiques y ont été retrouvées par les archéologues (Molchornor, « sacrifice d'un agneau »[9] ou stèles de Saturne d'Afrique avec mention d'un sacrifice spécifique[10]).
Deux évêques y sont attestés au Ve siècle : en 411 et en 484 ; un siècle plus tard, en 581, un certain Colombus est « évêque de l'église de Nicivibus » (episcopus ecclesiae Nicivensis[11]). À 14 kilomètres au nord de la ville, sur le site archéologique de Henchir Akhrib, ont été retrouvées les ruines d'une chapelle chrétienne[12].
Période islamique
[modifier | modifier le code]Au Moyen Âge, la région est peuplée par les tribus Amazigh chaouis (Banou Ifren, les Ouled Soltane, les Ouled Soufiane, les Ouled Fatma)[13]. Les Banou Ifren habitent la ville de N'Gaous et ont des parcelles de terres aux alentours pour la culture du blé, de l'orge et de l'abricot. Au Xe siècle, en 947, Abu Yezid (l'homme à l'âne) des Banou Ifren s'est réfugié à N'Gaous pour combattre les Fatimides avant d'aller à Belezma son dernier refuge avant sa mort[14].
La ville est prise par les Hammadides, Al Nasir nommera un gouverneur pour N'Gaous de 1062 à 1088[15]. À l'arrivée des tribus hilaliennes ou les Riahs au XIe siècle, la région est dominée par eux jusqu'à la conquête française. Plusieurs Cheikhs et chefs de tribus vont influencer la région des Aurès par leurs savoirs. Parmi les Riahs célèbres, Yacoub Ibn Ali, fut un ami d'Ibn Khaldoun[16]. Son père aussi a été un savant, versé dans les sciences religieuses.
À l'époque des Almoravides, Ibn Rania se réfugie à N'Gaous, puis il se sauve vers le Zab à l'approche des souverains Almohades[17]. N'Gaous devient par la suite le théâtre d'affrontement entre les deux dynasties : les Hafsides et les Zianides.
Pendant l'ère musulmane, les deux mosquées célèbres, Sidi Kassam ben Djennan et les Sept dormants ont été construites par Sidi Kessam. La première date du début du XVIIe siècle. Cette mosquée est un vestige national[18]. Sidi Kacem fut un marabout (saint) très respecté par les habitants de la ville, il est venu de la Hodna et fut enterré en 1628 près de la mosquée.
Léon l'Africain décrit les terres fertiles de N'Gaous. Les fruits de cette ville étaient les meilleurs du Royaume de Tunis. Les habitants de N'Gaous disent que c'est la ville des cent et une fontaines.
Période ottomane
[modifier | modifier le code]Marmol déclare que les Ottomans ont déchu les habitants de la ville ce qui a emmené une dégradation de la ville[19]. La mère d'Ahmed Bey est enterrée à N'Gaous. Ahmed Bey s'est réfugié dans cette ville lorsqu'il était traqué par l'Armée française[20].
Période de la colonisation française
[modifier | modifier le code]L'armée française prend la ville et les Aurès[Quand ?]. Les Ouled Sotane vont se soulever avec d'autres tribus, mais l'Armée française arrête les meneurs. Une révolte en 1916 des tribus a été lancée à partir de la mosquée de N'Gaous, mais l'armée française a mis en échec cette rébellion.
Population
[modifier | modifier le code]La population de N'Gaous était principalement constituée de membres des Ouled Rehab et des Banou Ifren[Qui ?] [réf. nécessaire].
Pyramide des âges
[modifier | modifier le code]Évolution démographique
[modifier | modifier le code]1987 | 1998 | 2008 |
---|---|---|
15 100 | 25 700 | 29 504 |
Économie
[modifier | modifier le code]La culture de l'abricot est la principale ressource économique de la région de N’Gaous. Une unité de transformation des fruits et de production d'eaux fruitées, de boissons et conserves est installée dans la commune depuis 1980 implantée sur un terrain de 6 hectares[24]. Les produits agroalimentaires issus de l'unité de N'Gaous du groupe ENAJUC, desservent le marché national algérien et mondial notamment vers la France, l'Angleterre et le Canada[24]. L'usine de production a obtenu la certification du système de management ISO 9001, version 2000[24].
Vie quotidienne
[modifier | modifier le code]Sport
[modifier | modifier le code]Football, l'équipe CRBN'Gaous, le club joue en division honneur de l'est de l'Algérie.
Patrimoine
[modifier | modifier le code]Fêtes et festivals
[modifier | modifier le code]La fête annuelle de l'abricot est une fête locale qui dure trois jours et qui commence avec le lancement de la campagne de récolte (aux alentours de la troisième semaine de juin). Cet évènement réunit des producteurs d'abricots de toutes les communes nord-ouest de la wilaya de Batna, qui exposent leurs produits et leurs études sur les abricots (maladies, amélioration de la qualité du fruit...)[25].
Cultes
[modifier | modifier le code]La mosquée des «Sept dormants» date du XIe siècle et abrite la tombe des Sept dormants où selon la légende locale, sept jeunes hommes disparus mystérieusement ont plongé dans un profond sommeil; et également la tombe de Rokia, la mère d'Ahmed Bey, morte le à N’Gaous[26].
Légende
[modifier | modifier le code]Lounis Mahfoud rapporte la tradition orale de la légende des Sept dormants[27]; les faits se passent au temps de l'empereur Dioclétien, et se déroulent comme celle rapportée par la légende des sept Dormants d'Éphèse. D'après cette légende, la ville de N'Gaous fut édifiée au moment où le roi décrète de construire un monument près de la caverne.
Personnalités liées à la commune
[modifier | modifier le code]- Mériem Bouatoura, combattante indépendantiste de la guerre d'Algérie, originaire de N'Gaous.
- Houamel Abdelkhader, artiste-peintre, révolutionnaire, né à N'Gaous.
- Salima Souakri, judoka, catégorie 52 kg, sa famille est originaire de la ville.
- Amraoui Hassane, artiste-peintre, né à Tifrent, N'Gaous.
- Nadi Bouguechal, est lôun artiste peintre né le à N’Gaous[28]
- Djahida Houadef, artiste peintre.
- Linda Bougherara, artiste peintre , native d'Alger , mais a vécu à N’Gaous, là où elle a peint ses premières toiles[29]
- Abdelmalek Boudiaf , ministre de la santé dans le gouvernement algérien depuis 2013.
- Omar Belhouchet, directeur du quotidien El Watan
- Ziad Bounab journaliste à la télévision algérienne à la retraite.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Wilaya de Batna : répartition de la population résidente des ménages ordinaires et collectifs, selon la commune de résidence et la dispersion ». Données du recensement général de la population et de l'habitat de 2008 sur le site de l'ONS.
- « Louis Antoine de Gondrin de Pardaillan de Montespan Antin (Société des sciences naturelles de Tunisie) », Mémoires de la Société nationale des antiquaires de France, Klincksieck, 1906, p. 130.
- Nouri Nesrouche, « N’Gaous : « La nouvelle gare a-t-elle été bien étudiée ? » », El Watan, no 6084, , p. 12 (ISSN 1111-0333, lire en ligne).
- Journal officiel de la République Algérienne, 19 décembre 1984. Décret n° 84-365, fixant la composition, la consistance et les limites territoriale des communes. Wilaya de Batna, page 1488.
- Ginette Aumassip, Préhistoire du Sahara et de ses abords, [2004-2019] (ISBN 978-2-7068-1713-7, 2-7068-1713-5 et 978-2-343-17452-5, OCLC 54881080, lire en ligne), p. 112
- Collogue de Sétif, 26-28 octobre 2009
- Revue africaine Journal des travaux de la Société historique algérienne, vol. 101-102, 1957-1958, p. 22.
- Jean-Pierre Laporte, 2006, p. 90, note 3.
- Michel, agrégé d'histoire Gras et Javier Teixidor, L'univers phénicien, Arthaud, (ISBN 2-7003-0732-1 et 978-2-7003-0732-0, OCLC 21328537, lire en ligne), p. 178
- Laporte, 2006, p. 94.
- Laporte, 2006, p. 91.
- Stéphane Gsell, « Chapelle chrétienne d'Henchir Akhrib (Algérie) », Mélanges de l'Ecole française de Rome, vol. 23, 1903, pp. 3-25.
- El Waten, M Bourki, 2006 , Sefiane souffre en silence Djazaires.com
- Ernest Mercier, Histoire de l'Afrique Septentrionale (Berbérie) Depuis les Temps les Plus Reculés Jusqu'à la Conquête Française (1830), Adegi Graphics LLC, (ISBN 978-1-4212-5345-9, lire en ligne), p. 348
- Dominique Valérian, Bougie, port maghrébin, 1067-1510, École française de Rome, (ISBN 2-7283-0748-2 et 978-2-7283-0748-7, OCLC 71306347, lire en ligne), p. 130
- Ibn Khaldoun, Les prolégomènes.
- Société archéologique, historique, et géographique du Département de Constantine, Recueil des notices et mémoires de la Société archéologique, historique, et géographique du département de Constantine, (lire en ligne), p. 387
- Louis Piesse, Itinéraire de l'Algérie.
- L. Féraud, « Entre Sétif et Biskara », Revue Africaine, 1860, pp. 187-197.
- Jean Louis et Geneviéve Guyon, Voyage d'Alger aux Ziban, Imprimerie du gouvernement, 1852, p. 294.
- Wilaya de Batna — Population résidente par age et par sexe. Consulté le 23 juin 2012.
- Wilaya de Batna — Population résidente par age et par sexe. Consulté le 23 juin 2012.
- (en) Historical and demographical data of the urban centers Consulté le 16 décembre 2011
- Nora Boudedja, « Unité N'gaous du groupe Enajuc : « Les travailleurs veulent reprendre l'usine » », El Watan, (ISSN 1111-0333, lire en ligne).
- D. B., « Batna : « La région de N’gaous fête la récolte de l’abricot » », Le Maghreb, (lire en ligne).
- Nasreddine Bakha, « Batna : « Urgente protection de la mosquée des 7 Dormants de N’Gaous » », Le Soir d'Algérie, no 4472, , p. 6 (ISSN 1111-0074, lire en ligne).
- François Jourdan, La tradition des Sept Dormants: une rencontre entre chrétiens et musulmans, Maisonneuve & Larose, 2001 [ (ISBN 2-7068-1500-0)], pp. 148-149.
- Présentation de Nadi Bouguechal sur artactif.com, consulté le 23 juin 2012
- [1] sur chouf-chouf.com, consulté le 23 mai 2015
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères, traduit par Slane, Alger, Berti, 2003
- Stéphane Gsell, Atlas archéologique de l'Algérie, Paris, 1911, f. 26, notice 161
- Jean-Pierre Laporte, « N'Gaous (Numidie) : deux inscriptions nouvelles », dans Ségolène Demougin et alii, H.-G. Pflaum, un historien du XXe siècle, Droz, coll. « EPHE Hautes études du monde gréco-romain », 2006 (ISBN 2600010998), p. 89-109