Nicolas Blasset — Wikipédia
Naissance | |
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Décès | |
Période d'activité | - |
Nationalité | |
Autres activités | couvreur, maître-maçon |
Formation | père, oncles et cousins |
Influencé par | sculpteurs français de la Renaissance, Jean Goujon, Germain Pilon et sculpteurs des Pays-Bas méridionaux |
Nicolas Blasset, né à Amiens en 1600 et mort en 1659, est un sculpteur français auteur de plusieurs œuvres dans la cathédrale d'Amiens.
Biographie
[modifier | modifier le code]Famille et formation
[modifier | modifier le code]Fils de Philippe Blasset[1], Nicolas Blasset est issu d'une lignée de tailleurs d'images et de sculpteurs amiénois; ses oncles, ses cousins, son père étaient sculpteurs. Il apprit d'eux l'art de la sculpture mais étudia également l’œuvre des grands maîtres de la Renaissance, Jean Goujon, Germain Pilon... il connaissait également les œuvres de sculpteurs des Pays-Bas méridionaux, de Gand, Malines ou Anvers[2].
Carrière artistique
[modifier | modifier le code]Il vécut toute sa vie à Amiens, devint un notable de la ville et y créa la quasi-totalité de son œuvre d'inspiration religieuse presque exclusivement.
Il fut reçu maître sculpteur et membre de la Confrérie du Puy Notre-Dame d'Amiens en 1625. La ville d'Amiens le chargea la même année du décor installé pour l'entrée solennelle de la reine Henriette d'Angleterre, ce fut là sa première d'importance[3].
Nicolas Blasset fut également architecte, couvreur et plombier. On lui doit en 1628, la couverture en plomb de la flèche de la cathédrale d'Amiens. Il dirigea également certains travaux à la citadelle de la ville. Il fut également chargé de la construction du couvent des dames de Moréaucourt installées à Amiens à la suite des invasions espagnoles[2].
En 1637 il fut nommé architecte et sculpteur ordinaire du roi.
Il mourut de maladie en 1659[2].
On reconnaissait dans les statues de Blasset, l'élégance et la légèreté des draperies mais on trouvait qu'elles manquaient parfois de sentiment religieux[4].
Œuvres
[modifier | modifier le code]Cathédrale Notre-Dame
[modifier | modifier le code]- Statue de Judith levant la tête d'Holopherne (1627), dans la chapelle du Pilier rouge[5].
- Statue de la Vierge à l'enfant
- Statues de David et de Salomon assis
- Statue de Saint-Louis (1634), dans la chapelle Saint Sébastien[5].
- Monument funéraire de Jean de Sachy et de Marie de Revelois.
- Tombeau d'Antoine Niquet.
- Retable de l'Annonciation (1655) dans la chapelle de l'Annonciation.
- Statue de l'Assomption de la Vierge (1637)
- Tombeau du chanoine Guilain Lucas[6] avec la statue de l'Ange pleureur (1636), œuvre la plus célèbre du sculpteur. Il a l'apparence d'un enfant ailé pleurant et s'appuyant sur un crâne. Six ans après l'exécution du monument funéraire du chanoine philanthrope Guilain Lucas, installé au revers du maître-autel de la cathédrale Notre-Dame d'Amiens, Blasset l'ajoute entre la statue priante du chanoine et la Vierge à l'Enfant[7].
Les représentations de cet angelot ont fait le tour du monde lors de la Première Guerre mondiale par l'envoi de cartes postales à son effigie, par des soldats britanniques du Commonwealth ou américains à leur famille.
Église Saint-Rémi
[modifier | modifier le code]- Monument funéraire de Nicolas de Lannoy et de Magdelaine de Mutterel (1631)[8],[Note 1], il fut restauré en 1847 (feuillage des chapiteaux et des pilastres, ornement de la frise de l'enfeu) et fut démonté en 1889 pour être remonté dans la nouvelle église Saint Rémi. Les ornements en bronze doré ont disparu à la Révolution. Le tombeau fut élevé du vivant des commanditaires, seul le cœur de François de Lannoy y fut porté en 1631[9],[Note 2]
- Une inscription précise que le monument est offert aux religieux cordeliers en 1631 dans le chœur de l'église, largement financée par les membres de la famille de Lannoy, depuis 1484. L'artiste emprunte au modèle des tombeaux royaux, les priants, les transis et les vertus cardinales pour produire une œuvre unique dans le Nord de la France, le tombeau à double représentation. Très proche des tombeaux parisiens contemporains pour les priants. C'est l'œuvre la plus aboutie de l'artiste qui nous soit parvenue[2].
- La Vierge de Rocroi, offert par le Grand Condé après la Bataille de Rocroi[10],[Note 3]. De son véritable nom, Notre-Dame de la Victoire, cette statue fut placée à la demande du prince de Condé dans la chapelle de l'Abbaye Saint-Jean-des-Prémontrés d'Amiens, comme ex-voto après la Bataille de Rocroi, un des religieux de cette abbaye lui ayant prédit la victoire. L'entrepreneur Bruno Vasseur acquit cette œuvre à la Révolution française et la revendit, en 1832, au curé de la paroisse Saint-Rémi[4].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Le monument était initialement placé dans le chœur de l'ancienne église conventuelle du couvent des cordeliers.
- Il fut classé monument historique le 25 mai 1904, au titre d'objet.
- Elle est classée monument historique, depuis le 21 mars 1904, au titre d'objet
Références
[modifier | modifier le code]- Alexis-Auguste Dubois, L'Oeuvre de Nicolas Blasset ou plutôt Blassel, célèbre sculpteur amiénois, 1600-1659, A. Douillet et Cie, 1889
- Debrie 1985.
- Calonne 1899, p. 322.
- Calonne 1899, p. 323.
- Jean-Luc Bouilleret, Amiens, La Nuée Bleue, coll. « La Grâce d'une cathédrale », (ISBN 9 782 716 507 820).
- « Tombeau du chanoine Guilain Lucas et de ses neveux Guillin Lucas et Honoré Gabriel Brunel et ancien enfeu présumé de l'évêque Arnould de la Pierre », notice no IM80000937, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- Georges Durand, Monographie de l'église cathédrale Notre-Dame d'Amiens (2 vol. et vol. de planches), Amiens et Paris
- « Umonument funéraire de Nicolas de Lannoy et de sa femme, Madeleine de Mutterel », notice no PM80000168, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- Roger Rodière, « Epitaphier de Picardie » in Mémoires de la société des Antiquaires de Picardie, tome 21, Amiens, Yvert et Tellier, 1925. p. 337-338
- « statue : Vierge à l'Enfant dite Notre-Dame des Victoires », notice no PM80000167, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Albéric de Calonne, Histoire de la ville d'Amiens, t. 1, Amiens, Piteux Frères, . (Réédition, Bruxelles, Éditions culture et civilisation, 1976.
- Christine Debrie, Nicolas Blasset, Architecte et sculpteur ordinaire du Roi 1600-1659, Paris, Nouvelles Éditions latines, . , ', , 1985.
- Auguste Dubois, L’œuvre de Blasset ou plutôt Blassel, célèbre sculpteur amiénois, Amiens, 1862.
- Roger Rodière, « Le voyage de Jean-Marie Roland de La Platière en Normandie et en Picardie » in Bulletin de la Société d'émulation d'Abbeville, 1919. p. 176
- Roger Rodière, « Epitaphier de Picardie » in Mémoires de la Société des Antiquaires de Picardie, tome 21, Amiens, Yvert et Tellier, 1925. p. 337-338
- Edmond Soyez, Églises Saint-Leu et Saint-Rémi in Société des antiquaires de Picardie. Fondation Edmond Soyez, La Picardie historique et monumentale. tome 1.arrondissement d'Amiens, Amiens, Imprimerie Yvert et Tellier, 1893-1899, 60 p. (lire en ligne), p. 110-147
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Nicolas Blasset.
- L'Œuvre de Blasset ou plutôt Blassel, célèbre sculpteur amiénois (1600 à 1659), de Alexis-Auguste Dubois (Amiens 1862).
- Christine Debrie, Nicolas Blasset, architecte et sculpteur ordinaire du roi, 1600-1659, éd. Nouvelles Éditions Latines, 1985 (510 pages)