Novemdiales — Wikipédia

Novemdiales
Lithographie colorisée à la main des funérailles pontificales du pape Pie IX
Lithographie colorisée à la main des funérailles pontificales du pape Pie IX

Autre(s) nom(s) Neuf jours saints
Lieu Basilique Saint-Pierre
Observé par Catholiques
Type Fête religieuse
Signification Dévotion en suffrage pour le repos de l'âme du Pape défunt
Commence après la mort du Pape
Finit dix jours après la mort du Pape et le début du Conclave
Observances Office des morts, litanies de la Vierge Marie, De Profundis
Lié à Liturgie pontificale

Les novemdiales ou un novendiale aussi connu sous l'appellation des neuf jours saints - désignent une dévotion catholique qui consiste d'une période de neuf jours de deuil à la suite de la mort du Souverain Pontife.

Pendant cette période, tout d'abord, des services commémoratifs solennels sont organisés, qui sont exécutés par le collège cardinalice. Selon les directives de la constitution apostolique Universi Dominici Gregis (n. 13 et 27), les cérémonies sont célébrées dans la basilique Saint-Pierre.

Le dernier jour de la sainte neuvaine, tous les cardinaux qui participent aux célébrations à mesure qu'ils arrivent à Rome à la suite de la nouvelle, commencent alors le conclave, où ils éliront le prochain pape.

Le dernier novemdiales a été célébré du 2 au 10 avril 2005 à la suite de la mort du pape Jean-Paul II[1].

Étymologie

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Novemdiale est issu latin : novendiale (sacrum) qui est un substantif composé du numéral noven selon une variation de la règle Mbappé[2] faisant que le -n devient -m puis du suffixe -diale qui est issu du latin dies qui veut dire jour. Un novemdiale est donc une période de neuf jours.

Origine romaine de la neuvaine

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Déjà à l'époque de la civilisation romaine antique, ainsi que pendant l'Empire romain, les anciens Romains observaient une période de deuil de neuf jours après la mort d'une personne selon une tradition que la légende fait remonter à Tullus Hostilius. Le neuvième jour se célébrait un souper de neuf jours (coena novendialis), comme mentionné par Tacite dans Annales, 6, 5, 1 et Pétrone [3] dans son Satyricon, 65. À cette époque, des sacrifices étaient faits afin d'apaiser les dieux, surtout si des signes de mauvais augure avaient été observés lors de la mort du défunt[4].

Une tradition christianisée

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Dans le christianisme, cette tradition conserve son fond païen antérieur, mais acquiert un contenu nouveau. Cette tradition patricienne se maintiendra dans les milieux romains. Encore présente aujourd'hui dans la dévotion catholique, la Neuvaine des Morts était célébrée avec particulièrement de faste en l'honneur des papes et des cardinaux.

Une tradition adaptée au Moyen Âge

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Gravure de l'artiste Charles François Guérard représentant les funérailles pontificales du pape Clément XI en 1721.

Depuis au moins le choix de Grégoire VII en 1073, les novemdiales sont établis comme un moment constitutif d'une succession paisible dans le continuité apostolique du Saint-Siège. Ainsi, depuis cette élection, toutes lettres d'élection papale comportent systématiquement la séquence: mort du prédécesseur, sépulture, élection[5].

Lors du deuxième concile de Lyon en 1274, le Pape Grégoire X fait statuer qu'après la mort du Pape , les cardinaux présents dans la ville où le Pontife était décédé, devaient attendre pendant dix jours. Ce temps est destiné à prier pour l'âme du défunt tout en laissant quelques jours pour permettre aux membres du conclave de voyager afin que le quorum des cardinaux soit atteint[6].

De la désuétude au renouveau

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Cérémonies funéraires de Jean Paul II.

Après la Révolution française, cette tradition était quelque peu tombée dans l'oubli à tel point que les historiens en 1877 parlent des neuf jours de deuil du Vatican qui étaient célébrés "jadis"[7]. Le roi Victor-Emmanuel II qui contribue à redonner sa grandeur à Rome et par la-même à toute l'Italie, approuve un nouveau protocole pour les funérailles du Pape Pie IX[8]. Les neuf jours laissent alors aussi suffisamment de temps aux cardinaux qui contrairement à l'époque romaine, venaient de pays parfois lointains difficiles d'accès malgré les moyens de transport modernes[9]. En 1870, depuis la perte des États pontificaux, c'est le première fois que les troupes italiennes entrent armées dans le Vatican pour garder la dépouille du Pape et éviter les troubles à l'ordre public.

Au XXe siècle, cette tradition est fidèlement respectée, comme après le décès du pape Jean XXIII en 1958 pour lequel "tout le cérémonial ... est en vigueur"[10] ou pour le pape Jean-Paul I malgré la brièveté de son pontificat[11].

Le glas de la Patarina

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L'évènement déclencheur de la neuvaine est le retentissement de la cloche du Capitole, dite la Patarina, qui annonce la mort du Pape régnant laissant le siège pontifical vacant, ou sede vacante[12].

Neuf Requiem

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Gravure représentant les funérailles pontificales du pape Pie IX.

Lors des neuf jours des morts en l'honneur du Souverain pontife, l'Office des Morts ainsi qu'une messe de Requiem solennelle est offerte à Saint-Pierre-de-Rome et dans toutes les basiliques majeures et dans toutes les églises de la Ville éternelle[13].

Six messes sont chantées par le chapitre des chanoines à Saint-Pierre de Rome et trois autres par les cardinaux à la chapelle Sixtine[14]. La dernière messe de la neuvaine revêt tous les ornements pontificaux de grande cérémonie. La préparation des célébrations quotidiennes est confiée chaque jour à un groupe différent selon leur lien avec le Vatican. Par exemple, les rites des neuf jours après les funérailles de Jean-Paul II ont été confiés à divers cardinaux, qui représentaient les fidèles de la Cité du Vatican, de l'Église romaine, aux chanoines des basiliques majeures , de la Chapelle papale, de la Curie romaine, ou encore des Églises orientales.

Lors de ses trois dernières messes, l'absoute est donnée successivement par cinq cardinaux. Le dernier jour, l'honneur revient au secrétaire des lettres latines de prononcer l'oraison funèbre[15].

Catafalque incliné

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Une des spécificités de la neuvaine des morts et des funérailles pontificales est l'usage d'un catafalque incliné[16] pour offrir les pieds du pape à la vénération des fidèles[10].

Le corps embaumé est ainsi exposé pendant trois jours dans la chapelle du Saint-Sacrement de la Basilique Saint-Pierre. Douze cierges brûlent autour du catafalque[17].

Après les novemdiales, une mise en bière solennelle connue sous le nom de tumulation est le dernier honneur rendu à la dépouille du pape défunt[18].

Urne provisoire

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Après la Messe des funérailles, le cortège mortuaire part en procession vers le lieu de la mise au tombeau qui est le lieu où le prédécesseur du pape défunt est enterré. En effet, tut pape défunt reste dans une urne provisoire jusqu'à la mort de son successeur et ils se succèdent ainsi dans la vie comme dans la mort[19].

Ouverture du Conclave

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La Chapelle Sixtine, où se déroule le conclave

Après les neuf jours de deuil, le dixième jour correspond à l'ouverture du Conclave qui commence par une messe votive à l'Esprit Saint[20].

Cette règle d'intention à laquelle l'Eglise est restée fidèle jusqu'à l'élection du pape Pie XI en 1922, est aujourd'hui adaptée souvent adaptée pour permettre de préparer au mieux l'accueil des cardinaux[21].

Notes et références

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  1. Eric Jozsef, « Après la mort du pape, un deuil urbi et orbi », sur Libération (consulté le )
  2. « Pourquoi m et non n devant m, b et p ? | Académie française », sur Site officiel de l'Académie française, (consulté le )
  3. Petronij = Gaius Petronius Arbiter (27-66) – rimski patricij, pisatelj in politik
  4. « Novendiále sácrum (лат. девятидневный) », Simposium (consulté le )
  5. Agostino Paravicini Bagliani, Le corps du pape, Éd. du Seuil, (ISBN 978-2-02-025883-8, lire en ligne), p. 129-133
  6. Les cérémonies des funérailles du Pape: la vacance du St-Siège, le Conclave, Desclée, (lire en ligne), p. 24
  7. W. C. Carturight, De la constitution des conclaves pontificaux, Sandoz et Fischbacher, (lire en ligne), p. 206
  8. Le Magasin litteraire, (lire en ligne), p. 210
  9. Croire aujourd'hui, Croire aujourd'hui, (lire en ligne), p. 343
  10. a et b Problèmes d'histoire des religions, Editions de l'Université de Bruxelles, (ISBN 978-2-8004-1324-2, lire en ligne), p. 259
  11. Pierre Goudreault, Une église pour le monde: Entretiens avec Mgr Jean-Guy Hamelin, Novalis, (ISBN 978-2-89646-686-3, lire en ligne), p. 183
  12. École française de Rome, Les Carrache et les décors profanes: actes du Colloque organisé par l'École française de Rome, Rome, 2-4 octobre, 1986, École française de Rome, (ISBN 978-2-7283-0157-7, lire en ligne), p. 189
  13. Édouard Lecanuet, Pontificat de Léon XIII, 1878-1894, Poussielgue, (lire en ligne), p. 2
  14. A. de Waal, Pie X, Bibliothèque du Foyer, (lire en ligne), p. 33
  15. Paul Poupard, Connaissance du Vatican, Editions Beauchesne, (ISBN 978-2-7010-0392-4, lire en ligne), p. 192
  16. Bernard Berthod et Pierre Blanchard, Trésors inconnus du Vatican: cérémonial et liturgie, Éditions de l'Amateur, (ISBN 978-2-85917-325-8, lire en ligne), p. 126
  17. La vie des peuples: revue synthétique de la pensée & de l'activité françaises & étrangères ..., (lire en ligne)
  18. Paul Poupard, Connaissance du Vatican, Editions Beauchesne, (ISBN 978-2-7010-0392-4, lire en ligne), p. 7
  19. Croire aujourd'hui, Croire aujourd'hui, (lire en ligne), p. 348
  20. Christoph Weber, Archivum Historiae Pontificiae, Gregorian Biblical BookShop, (lire en ligne), p. 333
  21. Carlo Prati, Papes et cardinaux dans la Rome moderne, Plon, (lire en ligne), p. 259

Liens internes

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Liens externes

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