Organisation commune des régions sahariennes — Wikipédia
L'Organisation commune des régions sahariennes (OCRS) est une collectivité territoriale créée par la France au Sahara en 1957 et qui exista jusqu'en 1963. Elle est instaurée par la loi du [1], et elle a pour but « la mise en valeur, l’expansion économique et la promotion sociale des zones sahariennes de la République française »[2].
Organisation
[modifier | modifier le code]Elle est délimitée dans la loi du de la façon suivante[3]:
- La commune mixte et l'annexe de Colomb-Béchar, la partie de l'annexe de Géryville, située au Sud des monts des Ksours, les communes indigènes et les annexes de la Saoura, du Gourara, du Touat, et de Tindouf, la partie saharienne des cercles de Goundam, de Tombouctou et de Gao;
- Les parties sahariennes des communes mixtes de Laghouat et de Djelfa, les communes indigènes et annexes de Ghardaia, El Goléa et Ouargla, les communes mixtes de Touggourt et d'El Oued,
- Les communes mixtes et annexes du Tidikelt, des Ajjers et du Hoggar ;
- La partie Nord des cercles de Tahoua et d'Agadès, comprenant la totalité de la subdivision de Bilma, la région de Borkou Ennedi Tibesti.
Le ministre du Sahara, en qualité de délégué général de cette organisation, y exerce par délégation les pouvoirs précédemment conférés dans leurs territoires respectifs au gouverneur général de l'Algérie, et aux hauts-commissaires et gouverneurs de l'Afrique équatoriale française et de l'Afrique occidentale française[4].
Son organisation est modifiée par l'ordonnance du qui redéfinit son territoire en le limitant aux départements sahariens, tout en prévoyant des conventions « avec les États et territoires limitrophes qui accepteraient ses objectifs »[5].
L'Organisation commune des régions sahariennes est liquidée par le décret du [6].
Pétition
[modifier | modifier le code]Le territoire Nord Mali au Soudan français qui est une composante de l'Afrique-Occidentale française durant la colonisation française. Le [7], les Touaregs et les Maures de l'Azawad demandent à ne pas faire partie du processus d'indépendance ouest-africain à travers une pétition signée par 300 chefs locaux et portée par le cadi de Tombouctou Mohamed Mahmoud Ould Cheikh[7]. La France est alors en pleine crise institutionnelle qui prend fin avec le retour du général de Gaulle le . Cette pétition est portée à la connaissance des autorités françaises par une lettre adressée au général de Gaulle le [7]. Les responsables touaregs et maures soulignent leur incompatibilité avec les sociétés subsahariennes et demandent à être intégrés au Sahara français (l'Algérie, contrairement à une colonie comme l'Afrique-Occidentale française, étant assimilée alors à un ensemble de départements français). Cette demande est ignorée par le président français.
Léopold Sédar Senghor et Modibo Keïta seront les artisans de la fédération du Mali, regroupant les colonies françaises du Sénégal, du Soudan français (dont l'Azawad), de la Haute-Volta (futur Burkina Faso) et du Dahomey (futur Bénin). La fédération est créée en janvier 1959, mais dès le mois de mars, le Dahomey et la Haute-Volta se retirent. En mai 1959, de Gaulle reçoit Modibo Keïta et reconnaît l’indépendance de la fédération du Mali, qui sera proclamée le . Durant l’été, des dissensions internes entraînent l’éclatement de la fédération du Mali. Le 20 août 1960, le Sénégal proclame son indépendance. Après l'échec de la fédération du Mali, la république du Mali correspondant à l'ancien Soudan français devient indépendante le , l'Azawad est alors intégré dans ce nouvel État indépendant. L'autorité malienne y remplace l'autorité française[8].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000692685
- Article 1 de la loi du 10 janvier 1957
- Article 2 de la loi du 10 janvier 1957
- Décret n° 57-714 du 21 juin 1957 portant délégation de pouvoirs au ministre du Sahara, délégué général de l'Organisation commune des régions sahariennes, JORF du 23 juin 1957, p. 6294. En ligne sur Légifrance
- http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000321880
- http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000870022
- Edmond Bernus, Nomades et commandants : administration et sociétés nomades dans l'ancienne AOF, Éditions Karthala, 1993, page 225 - Lettre du 30 mai 1958 adressé au général de Gaulle par Mohamed Mahmoud Ould Cheikh, cadi de Tombouctou, signé par 300 chefs locaux.
- Antoine d’Evry, L’opération Serval à l’épreuve du doute : Vrais succès et fausses leçons, Institut français des relations internationales, (ISBN 978-2-36567-420-1, lire en ligne), p. 1.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Décret no 63-511 du relatif à la liquidation des services de l'Organisation commune des régions sahariennes, dans Journal officiel de la République française. Lois et décrets, vol. 95e année, no 123, , p. 4778-4779 [fac-similé (page consultée le 29 septembre 2016)].
- Yvan du Jonchay. " L'infrastructure de départ du Sahara et de l'Organisation Commune des Régions Sahariennes (O.C.R.S.)", Géocarrefour, vol. 32 n° 4, 1957, p. 277-292.
- J.M. de Lattre. "Sahara, clé de voûte de l'ensemble eurafricain français", Politique étrangère, vol. 22 n° 4, 1957, p. 345-389.
- André Blanchet. "Une "organisation commune des régions sahariennes" a été approuvée par le gouvernement", Le Monde, 2 août 1958.
- Philippe Decraene. "Afrique noire : les dirigeants des divers États n’ont pas adopté la même attitude vis-à-vis de l’O.C.R.S.", Le Monde diplomatique, mars 1961, p. 10-11.
- Yaël Kouzmine, Jacques Fontaine, Badr-Eddine Yousfi, Tayeb Otmane. "Étapes de la structuration d'un désert : l'espace saharien algérien entre convoitises économiques, projets politiques et aménagement du territoire", Annales de géographie, n° 670, 2009, p. 659-685.