Otto Brucks — Wikipédia
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Conjoint | Marie von Wallersee-Larisch (à partir de ) |
Enfant | Otto Brucks (d) |
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Otto Brucks (Brandenburg, [note 1] - Metz, ) est un chanteur lyrique et compositeur allemand[1]. Il épousa Marie von Wallersee-Larisch, une nièce de l'impératrice d'Autriche Élisabeth de Wittelsbach.
Biographie
[modifier | modifier le code]Otto Brucks voit le jour dans le Brandebourg en Allemagne, le [2]. Il se consacre à la musique, recevant sa formation musicale à l'Académie royale de musique de Berlin.
Âgé de 17 ans en 1875, il signe son premier engagement, non pas comme un chanteur, mais comme instrumentiste au pupitre des cuivres, au prestigieux Festival de Bayreuth. Il travaille ensuite au théâtre de la cour impériale et royale de Vienne en Autriche, avant de retourner à Berlin.
Il se forme alors au chant lyrique avec le baryton Franz Betz (1835-1900)[2], et le Kapellmeister Heinrich Kahl (1840-1892)[2], travaillant sa voix de baryton. Il monte sur scène en 1883 à l'opéra de Dresde. Il poursuit sa carrière à Hambourg, puis à Düsseldorf et Prague. En 1890, il est engagé à l'Opéra de Munich. Bouillonnant d'activité, il incarne successivement Hans Sachs, Hans Heiling, Guillaume Tell, Don Juan, Wotan, Le Hollandais[2], ou encore Siegfried, à Vienne[3]. Otto Brucks reçoit le titre prestigieux de Kammersänger du royaume de Bavière.
À Rottach-Egern, en Haute-Bavière, il rencontre Marie von Wallersee-Larisch, une nièce de l'impératrice d'Autriche née Élisabeth de Bavière (Sissi)[4]. Comme Frieda von Richthofen, elle aime la vie et ne s'en cache pas. Il l'épouse à Munich, en 1897. De cette union, naîtra un fils, Otto Brucks Junior (1899–1977). Son mariage avec la comtesse Larisch, au passé sulfureux[note 2], lui vaut l'ostracisme de la haute société austro-hongroise, mais aussi allemande, et finit par briser sa carrière d'artiste[4]. Ne pouvant plus paraître sur scène, Otto Brucks devient directeur de théâtre[4].
En 1906, il est nommé à l'opéra-théâtre de Metz, alors ville allemande du Reichsland Alsace-Lorraine[5], dont la tradition musicale remonte à la Scola Metensis de Charlemagne. Il s'installe St. Marcellenstrasse, non loin de l'opéra. Favorisée par son rôle de place-forte, Metz connaît alors une intense activité festive[6], dont profite l'opéra-théâtre de la ville, mais qui sera peut-être fatale à son directeur. Les officiers et les fonctionnaires allemands, appartenant souvent à l'aristocratie prussienne, sont avides de fêtes et de spectacles de qualité. Installés avec leurs familles, ils aiment se montrer à l'opéra, ou dans les salons, où l'on joue naturellement le répertoire allemand, plutôt que viennois à l’époque d'Otto Brucks[7], mais aussi les répertoires français et italiens. Ainsi, parmi les représentations données par Brucks, le Lothringer Zeitung retient évidemment Der Ring des Nibelungen de Wagner, mais aussi Tiefland d’Eugen d'Albert, Madama Butterfly de Puccini, Königskinder d’Engelbert Humperdinck, La Bohème de Puccini, ou encore la musique instrumentale de Richard Strauss.
Après une riche carrière et une vie bien remplie, Otto Brucks s'éteint prématurément, le [4]. Il laissera à Metz le souvenir d'un homme chaleureux et d'un artiste d'exception[8].
Œuvres
[modifier | modifier le code]- Herzog Reginald, Opéra
- Ingo, Ouverture
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Naissance en 1858 ou 1854 (Notice d'autorité sur Katalog der Deutschen Nationalbibliothek)
- Compromise par son rôle d'intermédiaire dans l'affaire de Mayerling en 1889, la comtesse Larisch fut disgraciée par l'impératrice qui lui interdit de reparaître à la Cour. Son mari demanda le divorce en 1896.
Références
[modifier | modifier le code]- Hans-Michael Körner (dir) : Große Bayerische Biographische Enzyklopädie, 4 tomes, Walter de Gruyter, Berlin, 2005 (p.243)
- notice Brucks, Otto sur Bayerischen Musiker-Lexikon.
- Wiener Staatsoper
- Brigitte Sokop : Jene Gräfin Larisch: Marie Louise Gräfin Larisch-Wallersee. Vertraute der Kaiserin - Verfemte nach Mayerling, Böhlau, Vienne, 1985 (chap. VII, pp. 335-379).
- François Roth : La Lorraine annexée, Serpenoise, 2007.
- Jean-Christophe Diedrich : Un loisir urbain, les cafés-concerts en Lorraine allemande et française 1870-1914, in Divertissements et loisirs dans les sociétés urbaines à l'époque moderne et contemporaine, Tours, Presses universitaires François-Rabelais et Maison des Sciences de l’Homme, 2005 (p. 225-242).
- Jeanne Benay : Une « Kultur » différente ? L'opérette viennoise à Metz 1872-1901/1918, in Austriaca, Presses universitaires de Rouen et du Havre. Cahiers universitaires d'information sur l'Autriche, n°46, juin 1998 (pp.163-195).
- Lothringer Zeitung, 16/01/1914.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Ludwig Eisenberg : Großes biographisches Lexikon der Deutschen Bühne im XIX. Jahrhundert. Verlag Paul List, Leipzig, 1903 (p. 131 et suiv.).
- Hans-Michael Körner (dir) : Große Bayerische Biographische Enzyklopädie, 4 tomes, Walter de Gruyter, Berlin, 2005 (p. 243 )
Liens externes
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- Ressource relative à la musique :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :