Ouen Toro — Wikipédia
Ouen Toro | |||
La baie de Sainte-Marie vue depuis le Ouen Toro, vers le sud-est. | |||
Géographie | |||
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Altitude | 132 m[1] | ||
Coordonnées | 22° 18′ 19″ sud, 166° 27′ 17″ est[1] | ||
Administration | |||
Pays | France | ||
Collectivité d'outre-mer | Nouvelle-Calédonie | ||
Province | Sud | ||
Géologie | |||
Roches | Schiste, calcaire, grès | ||
Type | Colline | ||
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Calédonie Géolocalisation sur la carte : Nouméa | |||
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Le Ouen Toro est une colline située à l'extrême sud de la péninsule de Nouméa en Nouvelle-Calédonie. Elle culmine à 132 mètres d'altitude et s'étend sur 63 hectares[2]. Sur son domaine s'étend un parc naturel, le parc municipal du Ouen Toro – Albert Etuvé et Lucien Audet.
Toponymie
[modifier | modifier le code]Le nom de Ouen Toro provient de la langue nââ drubéa et signifie « colline aux bois de fer »[3].
Géographie
[modifier | modifier le code]Géologie
[modifier | modifier le code]Le sous-sol du Ouen Toro est composé de schistes, de calcaires, de grès, de silices de phtanites. Il est pauvre, friable et sensible à l'érosion. Sur la Côte Blanche, qui correspond au bord sud-est de la colline, de profondes crevasses peuvent être constatées[4].
Végétation
[modifier | modifier le code]Composition générale
[modifier | modifier le code]Le parc du Ouen Toro est recouvert de végétation anthropisée ainsi que d'une forêt sclérophylle[5] plus ou moins dégradée, dont environ 3 hectares de forêt sèche. Quelques zones sont engazonnées, à savoir les trois sommets de la colline et le talweg qui sépare les deux sommets les plus au sud, et constituent une voie d'accès depuis le parking de la Côte Blanche[5].
Espèces envahissantes
[modifier | modifier le code]Des espèces envahissantes sont présentes sur l'ensemble du Ouen Toro, notamment Leucaena leucocephala (faux mimosa), Schinus terebinthifolius (faux poivrier) et Passiflora suberosa[6].
- Leucaena leucocephala.
- Passiflora suberosa.
- Schinus terebinthifolius.
Forêt sèche
[modifier | modifier le code]Les portions de forêt sèche présentes sur le Ouen Toro sont composées de 35 espèces dont 18 sont endémiques et 4 menacées d’extinction d'après la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN)[2]. Son taux d'endémisme est de 36,5 %[6]. Le Ouen Toro abrite notamment les espèces rares et menacées Albizia guillainii et Ancistrachne numaeensis, ainsi qu'Emmenosperma pancherianum[7].
La fréquentation humaine intensive participe à la dégradation de la forêt[6].
Histoire
[modifier | modifier le code]Une base militaire s'est installée au Ouen Toro en 1891. Une batterie s'y est installée un an plus tard[3].
Une mine de silice a été mise en place et a permis notamment de construire en 1933 la promenade Pierre Vernier[8].
Le Ouen Toro a également abrité une base militaire pendant la Seconde Guerre mondiale, comme en témoigne la présence des canons situés à son sommet le plus élevé. Ils y furent installés en 1941 par l'armée australienne[3].
À partir de 1964, des constructions immobilières ont commencé à empiéter sur des zones au nord et à l'est de la colline[9].
En décembre 2019, le Ouen Toro subit plusieurs incendies criminels[10],[11].
Activités
[modifier | modifier le code]Activités sportives
[modifier | modifier le code]La forêt du Ouen Toro est investi par les promeneurs, les joggeurs et les parapentistes[12]. Des courses d'orientation y sont parfois organisées[13].
Les routes entourant et traversant le Ouen Toro sont investies par les cyclistes. Une course contre la montre a été organisée en 2020, le kilomètre du Ouen Toro[14].
Au pied de son versant ouest se trouve la piscine olympique du Ouen Toro, construite pour les Jeux du Pacifique de 1966.
Fonctions résidentielles
[modifier | modifier le code]Le Ouen Toro est en partie construit de résidences collectives ou habitats individuels, surtout sur ses flancs nord et est.
Protection environnementale et sensibilisation
[modifier | modifier le code]D'un point de vue environnemental, le domaine du Ouen Toro fait l'objet de mesures de protection depuis 1988[2]. En 1989, il est classé comme parc provincial[5].
Depuis au moins 2005 ont lieu des actions d’éradication d’espèces envahissantes[6].
Depuis 2007, on compte également des chantiers de reboisement avec des essences de forêt sèche. Elles sont menées par la ville de Nouméa et différents partenaires institutionnels et associatifs, comme la province Sud, le Programme de conservation de la forêt sèche (PCFS), la fondation WWF et l'association Mocamana[2],[5]. Outre les opérations ponctuelles de reboisement, des parrainages à long terme de parcelles sont organisés par l'antenne calédonienne du WWF. Les parcelles sont attribuées à des groupes de personnes, comme par exemple une classe de collégiens[15] ou des membres de l'aviation civile[16].
En 2009, le nom d'Albert Etuvé et Lucien Audet est attribué au parc en hommage à leurs travaux pour l'environnement[2].
Depuis 2018, le Ouen Toro accueille la fête de la Forêt, qui met à l'honneur aussi bien la faune que la flore[17],[18].
Références
[modifier | modifier le code]- « Carte IGN classique » sur Géoportail.
- « Parc municipal du Ouen Toro - Albert Etuvé et Lucien Audet », sur province-sud.nc (consulté le ).
- « Parc naturel du Ouen Toro », sur mobi.noumea.nc (consulté le ).
- « Géologie du Ouen Toro », sur mobi.noumea.nc (consulté le ).
- Frédéric Desmoulins, Compte rendu d'étude de l'inventaire ornithologique - Parc provincial du Ouen Toro, Études consultations et communication en environnements terrestres, , 25 p. (lire en ligne)
- C. Grignon, G. Dagostini, F. Rigault, et J. Munzinger, Recensement du patrimoine botanique des aires protégées terrestres de la Province Sud - Caractérisation et cartographie des formations végétales de 8 aies protégées terrestres de la Province Sud, Nouméa, Laboratoire de Botanique et d’Écologie Végétale Appliquées, , 130 p. (lire en ligne), p. 11, p. 27, p. 32
- Tanguy Jaffré, Jean-Marie Veillon, La forêt sclérophylle de la Province Sud de la Nouvelle Calédonie, ORSTOM, (lire en ligne), p. 34, p. 36
- « Ancienne carrière de silice », sur mobi.noumea.nc (consulté le ).
- Anaïs Oddi, Inventaire floristique et élaboration d'un plan de restauration de la forêt sclérophylle du Parc provincial du Ouen-Toro. Master Science et Technique, Environnement 2, Université de Rouen, , 40 p.
- « Le Ouen-Toro en feu », sur la1ere.francetvinfo.fr, (consulté le ).
- « Nouvel incendie au Ouen-Toro », sur la1ere.francetvinfo.fr, (consulté le ).
- « Parcs et espaces verts », sur noumea.nc (consulté le ).
- « Ils ont couru dans la nuit, et pour une bonne cause », sur la1ere.francetvinfo.fr, (consulté le ).
- « Le kilomètre du Ouen-Toro a fait chauffer les mollets des cyclistes Calédoniens », sur la1ere.francetvinfo.fr, (consulté le ).
- « Des collégiens ont créé leur parcelle de forêt sèche », sur lnc.nc, (consulté le ).
- « La forêt sèche a des parrains », sur la1ere.francetvinfo.fr, (consulté le ).
- « Fête de la forêt au Ouen-Toro ! - Brèves », sur cen.nc, (consulté le ).
- « Plantation, oiseaux, histoires : le Ouen Toro, écrin de la 4ème fête de la forêt », sur la1ere.francetvinfo.fr, (consulté le ).
Liens externes
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