Palina Charenda-Panassiouk — Wikipédia

Palina Charenda-Panassiouk
Palina Charenda-Panassiouk en 2020.
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Palina Siarhieïewna Panassiouk
Nationalité
Domicile
Formation
Activité
Activiste sociale
Personnalité politique
Conjoint
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Malady Front
Zubr
Biélorussie européenne (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Croix Petro-Kalnychevsky pour la dignité en captivité (d) ()
Stories of Injustice Award ()
Médaille de l'Ordre du Pahonie ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Palina Siarhieïewna Charenda-Panassiouk (en biélorusse : Паліна Сяргееўна Шарэнда-Панасюк), née le à Minsk, est une militante et femme politique biélorusse. Dirigeante du mouvement de jeunesse Malady Front à Brest et coordinatrice de l'organisation Zubr dans la voblast de Brest, elle est candidate aux élections législatives biélorusses de 2019 sous la bannière du mouvement civique « Biélorussie européenne ». Arrêtée durant la répression du mouvement démocratique biélorusse de 2020-2021, elle est condamnée et incarcérée en . Après deux alourdissements successifs de sa peine, elle se voit refuser sa libération prévue le en raison de nouvelles poursuites pour « désobéissance à l'administration carcérale ». Svetlana Tikhanovskaïa dénonce sa détention illégale lors de la conférence sur la Biélorussie à Stockholm, le , et appelle la communauté internationale à s'y arrêter.

Éléments biographiques

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Palina Panassiouk naît le à Minsk. Après avoir obtenu un diplôme en histoire à l'université d'État de Brest, elle décroche une maîtrise en sciences politiques à Varsovie. Elle travaille un temps pour l'Institut de la mémoire nationale en Pologne[1].

Dans les années 2000, Palina Panassiouk dirige l'antenne du Malady Front à Brest et exerce les fonctions de coordinatrice du mouvement de jeunesse Zubr pour la voblast de Brest. Lors de l'élection présidentielle biélorusse de 2006, elle intègre l'équipe de campagne du candidat Alexandre Milinkevitch, puis prend part aux manifestations dites de la « révolution en jean » en . En 2008, elle épouse Andreï Charenda[1].

Lors de l'élection présidentielle biélorusse de 2010, elle s'investit dans la campagne électorale d'Andreï Sannikov[2].

En 2017, la famille Charenda s'oppose activement au décret dit « sur l'oisiveté » , à la suite de quoi Andreï Charenda est arrêté à deux reprises. Palina Charenda-Panassiouk est également arrêtée, mais en raison de la présence de son fils mineur, le tribunal ne lui inflige qu'une amende.

Lors des élections législatives biélorusses de 2019, Palina Charenda-Panassiouk est candidate à la députation pour le mouvement « Biélorussie européenne ». Les autorités l'empêchent néanmoins de mener sa campagne à son terme après qu'elle a qualifié Alexandre Loukachenko de « dictateur » dans un discours télévisé[3],[4],[5].

Persécution politique

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Le , Palina Charenda-Panassiouk est arrêtée à Brest. Placée dans un centre de détention provisoire, elle est inculpée en vertu de l'article 364 du Code pénal relatif aux violences contre des policiers : elle est accusée d'avoir griffé l'un des policiers venus l'arrêter chez elle. Par la suite, elle est également accusée d'avoir insulté le président de la république de Biélorussie (article 368 du Code pénal) et un représentant du gouvernement (article 369 du Code pénal)[6],[7].

Le , Palina Charenda-Panassiouk est condamnée par le tribunal du raïon Maskowski (ru) de Brest. Le juge Ievgueni Anatolievitch Bregan confirme la peine demandée par le procureur Pavel Guennadievitch Kroupenitch : deux ans d'emprisonnement dans une colonie pénale à régime général[8]. Le même jour, elle est reconnue prisonnière politique par un certain nombre d'organisations biélorusses de défense des droits de l'homme, notamment le Centre des droits de l'homme « Viasna » , le Comité Helsinki biélorusse et le Centre PEN biélorusse[9],[10].

Le , l'eurodéputée Isabel Santos devient la marraine symbolique de Palina Charenda-Panassiouk. Elle déclare :

« Je soutiens Palina Charenda-Panassiouk. Personne ne devrait être emprisonné pour avoir défendu la liberté. Chacun devrait pouvoir exprimer son opinion et avoir le droit d'être en désaccord avec les gouvernements oppressifs. L'arrestation, le procès et l'emprisonnement de Palina Charenda-Panassiouk, comme elle l'a déclaré lors du procès, « ne sont pas légaux : je ne les reconnais pas ». M. Loukachenko, libérez Palina et tous les autres prisonniers politiques ![11] »

En ,Palina Charenda-Panassiouk est transférée à la colonie pénitentiaire pour femmes de Homiel. Elle y subit la pression de l'administration, qui la prive notamment de certains droits prévus par la loi tels que ceux de recevoir des appels téléphoniques, des visites (y compris celles d'un avocat), des colis ou de l'aide alimentaire. Sa correspondance est limitée et il ne lui est pas permis d'acheter des produits à l'intérieur de la colonie. Elle est également placée à plusieurs reprises en cellule disciplinaire[12],[13],[14],[15].

Fin , Andreï Charenda, mari de Palina Charenda-Panassiouk, signale le lancement de nouvelles poursuites contre son épouse en vertu de la partie 2 de l'article 411 du Code pénal, portant sur la « désobéissance malveillante aux exigences de l'administration de l'établissement correctionnel ». Ceci débouche sur une puis deux prolongations de sa peine.

Palina Charenda-Panassiouk est alors censée être libérée le , ayant purgé ses deux années de peine et ses prolongations, mais elle est maintenue en détention en raison d'une troisième procédure judiciaire, toujours pour le même motif[6].

Le , lors de la seconde journée de la conférence sur la Biélorussie se déroulant à Stockholm, Svetlana Tikhanovskaïa, cheffe de file du mouvement pour une transition démocratique en Biélorussie, dénonce la détention illégale de Palina Charenda-Panassiouk et appelle la communauté internationale à s'y arrêter :

« Hier, l'intrépide Palina Charenda-Panassiouk, qui a purgé sa peine illégale de quatre ans, n'a pas été libérée comme elle aurait dû l'être. En prison, elle a été torturée et maltraitée. J'appelle la communauté internationale à ne pas laisser cela passer inaperçu. Chaque prisonnier politique est un symbole d'espoir et de courage. Je pense que chaque participant biélorusse présent dans cette salle a un ami ou un parent derrière les barreaux. Et ils ne doivent pas se sentir abandonnés. Nous devons lutter — chaque jour — pour leur libération. J'attends avec impatience le débat d'aujourd'hui sur les prisonniers politiques. Nous devons soutenir ceux qui sont derrière les barreaux, leurs familles et ceux qui ont déjà purgé leur peine. C'est pourquoi je me permets de réitérer mon appel à contribuer au Fonds humanitaire international pour les prisonniers politiques, comme l'ont déjà fait la Suède et la Norvège. Au moins 1 600 personnes ont déjà purgé leur peine et ont besoin d'une aide urgente[16]. »

Notes et références

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Références

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  1. a et b (en) « There has been no information about the whereabouts of political prisoner Palina Sharenda-Panasyuk for more than a month » (interview de son mari, Andreï Charenda), sur stranafund.org, (consulté le ).
  2. (ru) « На берасцейскую Жанну Д'Арк завялі крымінальную справу. А яе мужа ў любы дзень могуць забраць на суткі] », sur Nasha Niva,‎ (consulté le ).
  3. (be) « «Маму захапілі чорныя дзядзькі». Гісторыя берасьцейскіх актывістаў Паліны і Андрэя Шарэндаў », sur svaboda.org,‎ (consulté le ).
  4. (be) Алесь Петрович, « Кого в Бресте сравнивают с Жанной д'Арк и за что судят », sur dw.com,‎ (consulté le ).
  5. (be) « Паліну Шарэнда-Панасюк пазбавілі рэгістрацыі кандыдатам у дэпутаты », sur vitebskspring.org,‎ (consulté le ).
  6. a et b (en) « Palina Sharenda-Panasyuk », sur spring96.org (consulté le ).
  7. (be) « Цэлы год у палоне: роўна год таму маці дваіх дзяцей Паліну Шарэнду-Панасюк выкралі з дому », sur Belsat,‎ (consulté le ).
  8. (be) « Палітзьняволеную Паліну Шарэнду-Панасюк пазбаўляюць лістоў і перадач. У яе няма цёплых рэчаў », sur svaboda.org,‎ (consulté le ).
  9. (be) « Заява праваабарончай супольнасці Беларусі аб прызнанні Паліны Шарэнда-Панасюк палітзняволенай », sur belhelcom.org,‎ (consulté le ).
  10. (be) « Заява праваабарончай супольнасці Беларусі аб прызнанні Паліны Шарэнда-Панасюк палітзняволенай », sur spring96.org,‎ (consulté le ).
  11. (be) « “Неадкладна і безумоўна вызваліць усіх палітвязняў”. Еўрапейскія парламентарыі працягваюць падтрымліваць палітвязняў Беларусі », sur spring96.org,‎ (consulté le ).
  12. (ru) « Политзаключенную Полину Шарендо-Панасюк 4-й раз отправили в ШИЗО », sur reform.by, (version du sur Internet Archive).
  13. (be) « Паліна Шарэнда-Панасюк выйшла з карцара і даслала ліст родным », sur Belsat,‎ (consulté le ).
  14. (be) « Паліну Шарэнду-Панасюк у калоніі пазбавілі цёплых рэчаў і харчовых пасылак », sur Belsat,‎ (consulté le ).
  15. (be) « Паліна Шарэнда-Панасюк: Беларусь неўзабаве стане вольнай », sur charter97.org,‎ (consulté le ).
  16. (en) « Sviatlana Tsikhanouskaya called for solidarity with Palina Sharenda-Panasiuk and advocacy for her release », sur tsikhanouskaya.org, (consulté le ).

Liens externes

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