Pastèque (symbole palestinien) — Wikipédia

Peinture murale à Barcelone ().
Pancarte lors de la National March on Washington: Free Palestine (en), en opposition à la guerre contre Gaza, le .

La pastèque est un symbole de l'expression publique des Palestiniens dans les manifestations et les œuvres d'art représentant la lutte contre l'occupation israélienne dans les territoires palestiniens.

En , lors de la guerre des Six Jours, Israël interdit d'afficher le drapeau de la Palestine constitué de quatre couleurs : vert, rouge, noir et blanc. Pour contourner cette interdiction, la pastèque devient un des symboles de l’identité palestinienne à partir de [1]. L'artiste Sliman Mansour explique que dans les années , alors qu'il expose ses œuvres à Ramallah, l'exposition est fermée car il utilisait les couleurs du drapeau. Ainsi peindre une fleur avec ces quatre couleurs ou une pastèque est alors condamnable[2].

La pastèque devient populaire lors de la première intifada de à , quand Israël interdit aux agriculteurs de planter certaines cultures, dont les pastèques. Un article du New York Times de évoque brièvement des arrestations liées au transport du fruit. Puis le drapeau palestinien sera de nouveau autorisé en après les accords d'Oslo[3],[2].

L'artiste Khaled Hourani (en) peint en une tranche de pastèque pour illustrer le livre Subjective Atlas of Palestine. Cette peinture intitulée The Story of the Watermelon (L'histoire de la pastèque), fait le tour du monde et devient encore plus significative lors de la crise israélo-palestinienne de [4].

La pastèque est devenue un moyen d'afficher un soutien à la cause palestinienne. L'émoji de la pastèque (« 🍉 », U+1F349)[5], créée en , permet aux internautes de contourner les algorithmes qui censurent le soutien aux palestiniens sur les réseaux sociaux[1],[6].

En , le ministre israélien Itamar Ben-Gvir décide de faire retirer le drapeau palestinien des espaces publics considérant qu'il s'agit d'un « soutien au terrorisme ». Des représentations de pastèques sont alors utilisées lors des manifestations de l'opposition israélienne[4],[2].

Les artistes palestiniens utilisent la représentation de la pastèque comme une métaphore du drapeau palestinien et ainsi tentent d'échapper à la censure israélienne[7].

Autre symbolique

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Les Ukrainiens ont repris l'usage symbolique de la pastèque lors de la seconde bataille de Kherson en car la ville est considérée en Ukraine comme « la capitale de la pastèque » avec une importante production de ce fruit[8].

Références

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  1. a et b Léa Masseguin, « Contournement. Comment la pastèque est devenue un symbole de solidarité avec les Palestiniens », Libération, (consulté le ).
  2. a b et c Julie Marty, « Comment la pastèque est devenue un symbole pro-palestinien », Radio télévision suisse, (consulté le ).
  3. (en) Alejandra Chaves, « How the watermelon became a symbol of Palestinian resistance », The National, Abou Dabi, (consulté le ).
  4. a et b Selin Girit, « Confilt israélo-palestinien : comment les pastèques sont devenues un symbole palestinien ? », BBC News Afrique, (consulté le ).
  5. (en) « Watermelon Emoji », sur Emojipedia (en).
  6. Kızmaz Öztürk 2024.
  7. (en) Miriam Berger, « Why Palestinians are uniting around watermelon emoji », The Washington Post, (consulté le ).
  8. « Après la reprise de Kherson, la pastèque est devenue le symbole de la victoire », The Washington Post, (consulté le ).

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Bibliographie

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  • (en) Nuran Kızmaz Öztürk, « Meta's Challenge with Olives and Watermelon : The Case of Blocking Posts About Gaza », Medya ve Din Araştırmaları Dergisi (MEDIAD) — Journal of Media and Religion Studies, vol. 7, no 2,‎ , p. 101–121 (DOI 10.47951/mediad.1526043, S2CID 275181392).

Articles connexes

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