Paul Iské — Wikipédia

Paul Iské
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Décès
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Edmond Paul Iské, né le à Strasbourg (Bas-Rhin) et mort le au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), est un peintre français, d'origine alsacienne[1].

On l'a surnommé le « Van Gogh alsacien », en raison du rythme et de la couleur qui se dégagent de la plupart de ses œuvres, et peut-être également car il eut une vie difficile, parfois malheureuse, et il était réfractaire aux compromissions[2],[3],[4].

Paul Iské est né le à Strasbourg, ville où il a grandi. Son père, Eugène Iské, est typographe. Sa mère s'appelle Sophie Augustine Pauline Werner.

Le , il se marie à Strasbourg avec Marceline Lucienne Marie Devaux[4].

Il habite sa ville natale jusqu'en 1932 au 16, rue Joffre, puis il quitte Strasbourg pour s'installer, l'année suivante, définitivement à Paris. Il va également peindre périodiquement sur la Côte d'Azur.

Le fils unique de Marceline et Paul Iské, Bernard, peintre lui aussi, fut tué à Lubine (Vosges) le , dans la Résistance[4] ; ce décès a fortement éprouvé son père. Paul Iské a habité au 21 avenue Payret-Dortail, au Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine), où il a fini sa vie. Il meurt à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre le [4].

Scolarité et formation

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Iské est élève à l'École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg dans les ateliers de Georges Daubner et Carl Jordan[4].

Il effectue dans la suite de grands voyages de formation, à Munich, où les toiles d'Auguste Renoir exposées à la Pinacothèque influencent considérablement son art. Il fait aussi un bref séjour à Dresde. Puis il séjourne 3 ans en Italie, notamment à Florence, Rome et Naples, source de la belle et intense luminosité de ses œuvres[4].

Après sa formation, il aborde à son retour à Strasbourg, tous les genres picturaux : portraits, paysages, compositions, toujours sur le motif, et il peint également des fresques.

Il s'associe en 1930 aux groupes de l'Arc[5] et de la Barque à Strasbourg, composés de Daniel Schoen (1873-1955), Georges-Daniel Krebs (1894-1982), Armand Ingenbleek (1896-1971), Richard Brunck de Freundeck (1899-1949), Robert Heitz (1895-1984), Albert Thomas (1892-1960), qui en avait pris l'initiative et inventé le nom, et Alfred Pauli (né en 1898). Ces deux derniers ne restèrent pas longtemps dans ce groupe[2].

La carrière de Paul Iské est tout entière consacrée principalement à la peinture figurative à l'huile ou à l'eau. Il peint des paysages de Strasbourg, des Vosges, de la Provence, de la Corse et Paris, qu'il adora.

L’expression artistique de Paul Iské apparaît comme révolutionnaire dans les années 1930, « conjuguant, non sans violence, une tendance impressionniste à sa réaction expressionniste. Des couleurs qui doivent « hurler » de se retrouver ainsi associées s'harmonisent ici. Ses peintures, d'une violence parfois abrupte, déploient des couleurs flamboyantes et à la façon d'un Van Gogh ou des expressionnistes allemands, Iské pose de grandes taches, rageusement, et imprègne son œuvre d'un sentiment grave »[6].

Lorsque le peintre revient à Strasbourg après sa formation, il aborde tous les genres : paysages naturels ou urbains, portraits, fresques[7]. En ce qui concerne les fresques, l'une devait être réalisée dès 1912 sur l'extérieur du poêle des maréchaux dans la Grand'Rue à Strasbourg, et il en réalisa la maquette qui fut présentée à l’exposition rétrospective en 1963, mais la fresque ne vit pas le jour à cause de la Première Guerre mondiale[4]. En 1929, il est chargé du décor de la salle d'asile des logements populaires rue Jean Dollfus (Strasbourg Neudorf) consacrée aux contes de Perrault, Andersen et Grimm. Celle-ci fut détruite lors des bombardements de . La maquette a été acquise par la suite par la Communauté Urbaine de Strasbourg et est conservée dans deux écoles maternelles de la banlieue de la ville[4].

Expositions

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  • Strasbourg, expositions dans divers lieux de la ville. Importante rétrospective en 1963, deux ans après la disparition de l'artiste.
  • Grand magasin Magmod à Strasbourg, .
  • Maison d'art alsacienne, notamment en 1927 avec Lucien Haffen (1888-1968), Alfred Fischer (1886-1967), ainsi qu'en et en 1932.
  • Librairie des arts, .
  • Librairie de la Mésange, .
  • Aubette, avec le groupe de la Barque.
  • Paris : Salon des Tuileries et Salon des Indépendants

Œuvres acquises par les musées[4]

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Musées de Strasbourg

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Estampes : Bain-Aux Plantes, Ancien pont Saint-Nicolas, Quai de la Bruche, Rue du Bateau à Strasbourg, Le pont des Célestins à Paris.

Toiles : Vue de la Petite France, Matinée au Port de Menton, Nu, Avenue George-V, Printemps à Robinson, Alsacienne, Paysage avec arbres.

Acquises par l’État

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Toiles : Le Brezouard, Port de Cannes, En Alsace près du Climont.

Acquises par le département de la Seine

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Toiles : Sapins des Vosges, La Vallée aux Loups, Paris : Saint Gervais, Allée des Charmes près de Robinson.

Notes et références

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  1. Nouveau Dictionnaire de Biographie Alsacienne n°18, STRASBOURG, Fédération des Sociétés d'Histoire et d'Archéologie d'Alsace, , 91 p., p. 1957
  2. a et b Robert Heitz, « Étapes de l'Art Alsacien », Saisons d'Alsace,‎ , p. 26-31
  3. La vie en Alsace, Strasbourg, La Nuée Bleue, , 296 p., p. 63-66
  4. a b c d e f g h et i Nouveau Dictionnaire de biographie alsacienne/ 18, Hug à Jaeg., Strasbourg, Fédération des sociétés d'histoire et d'archéologie d'Alsace, (ISBN 2-85759-017-2, OCLC 313228856, lire en ligne)
  5. Pascal Jung et Jean-Claude Wey, Couleurs et Lumières d'Alsace, La Broque, Les Petites Vagues, (ISBN 978-2-35965-006-8)
  6. Catherine Hueber-Fonné, Les peintres et l'Alsace : autour de l'impressionnisme, Renaissance du livre, 2003 (ISBN 2804607410).
  7. Wetzig, René, Dictionnaire des signatures des peintres, dessinateurs, lithographes et graveurs alsaciens : dictionnaire des signatures et des monogrammes des artistes peintres, dessinateurs, graveurs et lithographes alsaciens du milieu du XIXe siècle à nos jours, Colmar, Do Bentzinger, 4ème trimestre 2015, 710 p. (ISBN 978-2-84960-526-4), Tome 1 610-611

Bibliographie

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  • Wetzig, René, Dictionnaire des signatures des peintres, dessinateurs, lithographes et graveurs alsaciens : dictionnaire des signatures et des monogrammes des artistes peintres, dessinateurs, graveurs et lithographes alsaciens du milieu du XIXe siècle à nos jours (ISBN 978-2-84960-526-4, OCLC 950995851, lire en ligne).
  • François Lotz, Artistes Peintres alsaciens de jadis et de naguère (1880-1982), 68240 Kaysersberg, Printek, , 383 p., page 169
  • Heitz, Robert, 1895-1984., La Peinture en Alsace : 1050-1950, Strasbourg, Éditions des Dernières nouvelles d'Alsace, , 302 p. (ISBN 2-7165-0012-6).
  • Hueber-Fonné, Catherine, Les peintres et l'Alsace : autour de l'impressionnisme, Renaissance du livre, (ISBN 2-8046-0741-0, OCLC 54857611, lire en ligne).
  • Agnès Acker, Encyclopédie de l'Alsace volume 7, Strasbourg, Publitotal, , 4480 p., p. 4295.

Liens externes

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