Paula Gans — Wikipédia
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In prayer during the Feast of Tabernacles (d) |
Paula Gans (née le à Hronov en Bohême et morte le à Hambourg) était une artiste peintre tchèque de natures mortes, de portraits et de nus qui a principalement vécu et exercé son art à Hambourg.
Biographie et œuvre
[modifier | modifier le code]Paula Gans est la fille d'Ignaz Gans et Johanna (née Goldberg). Elle émigre en Allemagne avec son frère Richard (1877-1941) et s'installe à Hambourg en 1920. Peu de temps après son arrivée à Hambourg, elle se lie d'amitié avec la peintre Hertha Spielberg (1890-1977) et partage un atelier avec elle dans la Curiohaus au 15 de la Rothenbaumchaussee. Hertha Spielberg a étudié à l'école des métiers d'art et des arts appliqués d'Altona, et pendant trois ans, à partir de 1910 à l'Académie de la Grande-Chaumière à Paris[1].
Ses paysages, ses nus et ses natures mortes montrent que Paula Gans s'est tournée vers les impressionnistes français. Le portrait intitulé En prière lors de la fête des Tabernacles réalisé dès 1920, montre un rabbin en train de prier. « Le visage ascétique à forte barbe, le châle de prière et le livre de prières ouvert soulignent une profonde concentration dans la prière. C'est le seul tableau qui indique les origines juives orthodoxes de Paula Gans[2] ». La peintre Gertrude Schaeffer et la photographe Charlotte Rudolph comptaient ses amies et collègues de Hambourg. En 1932, le petit cercle amical se rend dans le sud de la France et à Paris. Dans sa peinture à l'huile intitulée Paris Montmartre, Place du Tertre (1932, 66 × 50 cm), réalisée à cet endroit, l'influence française est sensible.
Au début des années 1930, Gans a également exercé comme portraitiste. Plusieurs portraits du pianiste Wilhelm Barg et de son père ainsi qu'un portrait de l'artiste Gertrud Schaeffer ont été retrouvés dans sa succession.
Persécution
[modifier | modifier le code]Pour Paula Gans, juive, les conditions de vie à Hambourg sont devenues de plus en plus contraigantes et ses avoirs bancaires ont été gelés. À partir de la mise en place du protectorat de Bohême-Moravie, elle ne bénéficie plus de la protection liée à sa nationalité tchécoslovaque. Le , elle est exclue de la société des artistes de Hambourg en raison de son origine juive. En , Paula et Richard Gans reçoivent un ordre de déportation vers le ghetto de Minsk. Le , à la veille de son départ en déportation, Paula Gans se suicide. Richard est assassiné à Minsk la même année. Devant leur ancienne maison, au 10 Eppendorfer Baum 10, on peut voir deux Stolpersteine à leur nom.
De grands pans de son travail d'artiste ont été retrouvés dans la succession d'Hertha Spielberg en 1977 et ont révélé la portée et la teneur de son œuvre.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Arno Herzig, Saskia Rohde, Les Juifs à Hambourg 1590 à 1990. Contributions scientifiques de l'Université de Hambourg à l'exposition « Quatre cents ans de Juifs à Hambourg », Dölling & Galitz, Hambourg, 1991 (ISBN 978-3-926174-30-7), page 357.
- Maike Bruhns, L'art en crise, tome 2, Dölling et Galitz, Hambourg, 2001 (ISBN 978-3-933374-93-6), p. 148.
- Jürgen Sielemann, Paul Flamme, Les victimes juives du national-socialisme à Hambourg : livre commémoratif, Archives d'État de Hambourg, 1995 (ISBN 978-3-92335671-3), page 120.
Références
[modifier | modifier le code]- (de) Frauenbiografien, Paula Gans.
- Paula Gans auf der Internetseite Stolpersteine Hamburg
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Site Stolpersteine Hambourg
- Paula Gans sur artnet