Pays tchèques — Wikipédia

Pays tchèques historiques par rapport aux régions administratives actuelles.

Les Pays tchèques (en tchèque : České země prononcé : [ˈtʃɛskɛː ˈzɛmɲɛ]) sont les trois régions historiques d'Europe centrale peuplées majoritairement par des Tchèques : la Bohême, la Moravie et la Silésie tchèque, qui ont successivement été, ensemble :

Pendant la plus grande partie de leur histoire, les pays tchèques ont formé un royaume créé par les Přemyslides au XIIe siècle et nommé « Couronne de Bohême » (země Koruny české), intégré dans le Saint-Empire romain germanique, reconnu par l'empereur Charles IV au XIVe siècle, et comptant, selon les époques, le duché de Bohême, le margraviat de Moravie, la Basse-Silésie, la Haute-Silésie, la Basse-Lusace et la Haute-Lusace. Après les Přemyslides, les souverains de Bohême ont été des Luxembourg, des Jagellon, des Corvinides et finalement des Habsbourg qui ont régné jusqu'en 1918.

Dénominations

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La traduction officielle du terme Česko est « Tchéquie »[1]. Sous les première et seconde républiques tchécoslovaques, les Pays tchèques sont couramment appelés « régions historiques », notamment au regard de la Slovaquie (qui ne constituait pas une région historique autonome au sein du royaume de Hongrie).

Au Xe siècle et au XIe siècle, alors que décline le royaume de Grande-Moravie pendant les invasions hongroises de l'Europe (en), la dynastie tchèque des Přemyslides fonde le duché de Bohême. S'alliant avec les rois de Francie orientale, les Přemyslides vainquent la noblesse tchèque réticente et étendent leur domination vers l'Est, sur la Moravie voisine. En 1198, le duc Ottokar Ier de Bohême reçoit le titre de roi par l'antiroi germanique Philippe de Souabe. À son royaume de Bohême, se rattache le margraviat de Moravie, fondé en 1182, ainsi que le territoire de Kłodzko (en) (futur comté de Glatz). À partir de la seconde moitié du XIIIe siècle, à l'invitation du roi, des Allemands viennent coloniser les montagnes de la zone frontalière ; certains s'installent à Prague à partir du XIVe siècle et vivent aux côtés des Tchèques. Pendant les siècles suivants, alors que la Couronne de Bohême (Bohême-Moravie, Silésie, Lusace) fait partie du Saint Empire romain germanique, la noblesse tchèque (joupans, voïvodes, boyards, knèzes) se germanise et, lorsque la Couronne échoit aux Habsbourg au XVIe siècle, finit par devenir autrichienne (barons, marquis, comtes, princes)[2]. À partir de la seconde moité du XVIIIe siècle, le mouvement de la renaissance tchèque, initialement inclus dans l'austroslavisme, réhabilite la culture tchèque et finit par obtenir, à la faveur de la dislocation de l'empire austro-hongrois, l'indépendance de la Tchécoslovaquie[3].

Les anciens pays de Moravie et de Silésie tchèque ont été fusionnés dans les années 1920 en une province commune, la Moravie-Silésie (zeme Moravskoslezska). En 1960, avec la création des 10 régions tchécoslovaques, la Silésie tchèque n'avait plus d'existence administrative. Aujourd'hui la plus grande partie de la Silésie tchèque est incluse dans la région de Moravie-Silésie (Moravskoslezský kraj) dont elle constitue les trois quarts.

  1. Sous la couronne de saint Venceslas entourée de tilleul, de gauche à droite et de haut en bas : aigle de Moravie, aigle de Basse-Silésie, muraille de Haute-Lusace, aigle de Haute-Silésie et bœuf de Basse-Lusace ; au centre : lion de Bohême. Dessin de Hugo Ströhl (1851–1919).
  2. Écartelé au premier et quatrième de Bohême, au second de Moravie et au troisième de Silésie.

Références

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  1. « UNGEGN List of Country Names », New York, United States, United Nations, p. 27
  2. Pavel Bĕlina, Petr C̆ornej et Jir̆í. Pokorný, Histoire des Pays tchèques, Seuil, (ISBN 2-02-020810-5 et 978-2-02-020810-9, OCLC 33220378, lire en ligne).
  3. Jan Bažant, Nina Bažantová et Frances Starn, The Czech reader : history, culture, politics, Duke University Press, Durham, N.C., 548 p., (ISBN 978-0-8223-4794-1 et 978-0-8223-4794-1).
  4. Christopher M. Clark, 'Les Somnambules : été 1914, comment l'Europe a marché vers la guerre, Flammarion 2013 (ISBN 978-2-08-121648-8), p. 120.

Articles connexes

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Bibliographie

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