Place fortifiée de Strasbourg — Wikipédia

Implantation des forts de la ceinture de Strasbourg. À l'ouest, le fort de Mutzig constitue l'autre extrémité de la Breuschstellung.

La place fortifiée de Strasbourg constitue une ceinture fortifiée autour de la ville de Strasbourg, en Alsace. Elle est construite selon les principes de Hans Alexis von Biehler pendant la période allemande. Ces fortifications sont particulièrement soignées en raison de la position stratégique de cette ville française frontalière de l’Allemagne.

Contexte historique

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Après le traité de Francfort, le système défensif de Strasbourg fut transformé par les ingénieurs militaires allemands, par la construction de plusieurs forts, entre 1871[1] et 1898. Ces forts, construits selon les théories de Hans Alexis von Biehler constituent la ceinture fortifiée de Strasbourg. L'objectif de cette première ceinture était de tenir à distance l’assaillant, l'obligeant à s’établir à une distance telle que la ville, au cœur du dispositif, ne pouvait plus être directement bombardée. Les forts pouvaient en outre appuyer de leurs feux les mouvements des troupes lors des manœuvres à l’extérieur du camp retranché.

Afin de tenir compte des progrès de l'artillerie, la ceinture de forts fut renforcée par un groupe fortifié (le fort de Mutzig) au niveau de la vallée de la Bruche, entre 1899 et 1916. Basés sur de nouveaux concepts défensifs, tels que la dispersion et la dissimulation, le groupe fortifié devait constituer, en cas d’attaque, un barrage infranchissable pour les forces françaises. L’objectif de l’Allemagne était, d'une part, de se protéger contre une attaque française visant à reprendre l’Alsace et la Moselle à l’Empire allemand et d'autre part, de former un poste avancé dans les défenses françaises, capable de servir de base arrière à une offensive allemande.

Paradoxalement, la ville fortifiée sera épargnée par les combats de la Première Guerre mondiale.

Conception d'ensemble

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Les forts sont généralement composés de plusieurs grandes casernes entourées de blockhaus plus petits. Les casernes, enterrées sur trois côtés, tournent le dos aux tirs ennemis, n’offrant aux regards qu’une façade appareillée pour les plus anciennes, ou bétonnée pour les plus récentes. Les casernes ont généralement des murs de plus de deux mètres d’épaisseur et une couverture de plusieurs mètres de terre compactée, souvent renforcée après 1900 par une chape de béton d’un à deux mètres d’épaisseur. Des tunnels souterrains relient parfois les structures entre elles. Les forts les plus anciens sont entourés de larges fossés, véritables douves sèches dont la profondeur atteint par endroits une dizaine de mètres. Ces forts ont souvent été entourés d’un réseau dense de fils de fer barbelés et de pieux antichars après 1914. Les canons de la place forte de Strasbourg avaient une portée de 10 km[2].

Forts composant la ceinture fortifiée

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Carte des environs de Strasbourg de 1883 mentionnant les forts
Dans le fossé de gorge du fort Frère.

Les 14 forts (sans les 5 ouvrages intermédiaires), dans le sens horaire de leurs positions autour de Strasbourg (cf. carte historique)

Nom
français
Nom
allemand
Commune Origine du
nom français
Origine du
nom allemand
Géolocalisation
Fort Rapp Feste Moltke Reichstett Jean Rapp Helmuth von Moltke 48° 38′ 26″ N, 7° 45′ 20″ E
Fort Ney Feste Fransecky Robertsau (Strasbourg) Michel Ney Eduard von Fransecky 48° 38′ 20″ N, 7° 47′ 47″ E
Feste Blumenthal Auenheim (Kehl) Elias Blumenthal (de) 48° 36′ 21,77″ N, 7° 50′ 40,58″ E
Feste Bose Neumühl (Kehl) Julius von Bose 48° 34′ 30,41″ N, 7° 51′ 27,04″ E
Feste Kirchbach Sundheim (Kehl) Hugo von Kirchbach 48° 32′ 50,37″ N, 7° 50′ 25,42″ E
Fort Hoche Feste Schwarzhoff Neuhof (Strasbourg) Lazare Hoche Julius von Groß 48° 29′ 39″ N, 7° 46′ 09″ E
Fort Uhrich Feste Werder Illkirch-Graffenstaden Jean-Jacques Uhrich Famille von Werder (de) 48° 30′ 40″ N, 7° 43′ 22″ E
Fort Lefebvre Feste von der Tann Geispolsheim François Joseph Lefebvre Ludwig von der Tann-Rathsamhausen 48° 31′ 36″ N, 7° 41′ 27″ E
Fort Joffre Feste Kronprinz von Sachsen Holtzheim Joseph Joffre Albert de Saxe 48° 33′ 32″ N, 7° 39′ 55″ E
Fort Kléber Feste Fürst Bismark Wolfisheim Jean-Baptiste Kléber Otto von Bismarck 48° 35′ 23″ N, 7° 39′ 45″ E
Fort Frère Feste Großherzog von Baden Oberhausbergen Aubert Frère Frédéric Ier de Bade 48° 36′ 54″ N, 7° 40′ 50″ E
Fort Foch Feste Kronprinz Niederhausbergen Ferdinand Foch Frédéric III 48° 37′ 38″ N, 7° 41′ 34″ E
Fort Ducrot Feste Podbielski Mundolsheim Auguste-Alexandre Ducrot Theophil von Podbielski 48° 38′ 24″ N, 7° 42′ 16″ E
Fort Desaix Feste Roon Mundolsheim Louis Desaix Albrecht von Roon 48° 38′ 17″ N, 7° 43′ 27″ E
Les 5 ouvrages intermédiaires, construits entre les forts pour diminuer les distances d'une fortification à l'autre
Nom français Nom allemand Commune Géolocalisation
Ouvrage Ney-Rapp Zwischenwerk Fransecky-Molke Reichstett 48° 38′ 22″ N, 7° 46′ 30″ E
Ouvrage Neuf-Empert Zwischenwerk Neu-Empert La Wantzenau 48° 38′ 10,2″ N, 7° 49′ 18,2″ E
Ouvrage Uhrich-Hoche Zwischenwerk Werder-Schwarzhoff Illkirch-Graffenstaden 48° 30′ 02,1″ N, 7° 45′ 02,1″ E
Ouvrage Joffre-Lefebvre Zwischenwerk Sachsen-Tann Lingolsheim 48° 32′ 46,5″ N, 7° 40′ 41,4″ E
Ouvrage Frère-Kléber Zwischenwerk Von Baden-Bismark Oberhausbergen 48° 35′ 55,9″ N, 7° 40′ 30,7″ E

Les ouvrages intermédiaires prirent les noms des deux forts entre lesquels ils furent construits, sauf l'ouvrage Neuf-Empert, situé entre les forts Ney et Blumenthal, qui prit le nom du lieu où il fut érigé.

Notes et références

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  1. Atlas des paysages d’Alsace, « Les fortifications de Strasbourg après l'annexion de 1871 », sur www.paysages.alsace.developpement-durable.gouv.fr, (consulté le )
  2. L’artillerie de la place forte de Strasbourg

Bibliographie

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  • Philippe Burtscher et François Hoff, Les fortifications Allemandes d'Alsace-Lorraine 1870-1918, Paris, Histoire et Collections, , 67 p. (ISBN 978-2-35250-070-4)
  • Société d'Histoire de Mutzig et Environs Cercle d'Etude des fortifications, Les forts de Strasbourg et leur contexte fortifié 1870 à 1918 : Exposition de tableaux originaux d'André Brauch, Wasselonne, Ott imprimeur, , 15 p.
    Fascicule permettant au travers des peintures d'André Brauch, de découvrir les forts et ouvrages intermédiaires de la ceinture des forts de Strasbourg tels qu'ils devaient être à leur création. Document disponible au prêt à la BNU de Strasbourg.

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Articles connexes

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Liens externes

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