Pont transbordeur de Bordeaux — Wikipédia

Pont transbordeur de Bordeaux
Pylônes du pont transbordeur de Bordeaux avant destruction par les Allemands.
Pylônes du pont transbordeur de Bordeaux avant destruction par les Allemands.
Géographie
Pays France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Gironde
Commune Bordeaux
Coordonnées géographiques 44° 51′ 13″ N, 0° 33′ 42″ O
Fonction
Franchit Garonne
Fonction Pont routier, passerelle
Itinéraire Chartrons - Bastide
Caractéristiques techniques
Type Pont transbordeur
Longueur 400 m
Largeur 10 m
Hauteur Pylônes : 95 m
Matériau(x) Acier
Construction
Construction Débutée le
Abandonnée en
Mise en service abandonné avant mise en service
Démolition 1942
Architecte(s) Ferdinand Arnodin
Géolocalisation sur la carte : Bordeaux
(Voir situation sur carte : Bordeaux)
Pont transbordeur de Bordeaux
Géolocalisation sur la carte : Aquitaine
(Voir situation sur carte : Aquitaine)
Pont transbordeur de Bordeaux
Géolocalisation sur la carte : Gironde
(Voir situation sur carte : Gironde)
Pont transbordeur de Bordeaux
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Pont transbordeur de Bordeaux

Le pont transbordeur de Bordeaux est un projet de pont transbordeur de quatre cents mètres de long, destiné à franchir la Garonne. Conçu par Ferdinand Arnodin, sa construction a commencé le mais il n'a jamais été achevé[1].

Origine du projet

[modifier | modifier le code]
Invitation à la pose de la première pierre.

La construction du pont transbordeur de Bordeaux, œuvre de l’ingénieur-constructeur Ferdinand Arnodin, est décidée en 1909. À cet effet, dès 1893, est fondée par Charles Cazalet la Société anonyme du pont à transbordeur de Bordeaux[2]. En 1910, le ministère des Travaux Publics déclare d’utilité publique la construction d’un pont transbordeur au débouché du cours du Médoc. Le 19 septembre 1910, le président de la République Armand Fallières pose la première pierre[3] de cet édifice presque entièrement métallique.

Le pont transbordeur devait être un ouvrage d'art permettant de relier les deux rives de la Garonne, sans gêner la navigation des navires qui devaient pouvoir aller jusqu’au pont de pierre situé deux kilomètres et demi en amont. Il se situait au droit du cours du Médoc, dans le quartier des Chartrons sur la rive gauche, et sur le quai de Queyries dans le quartier de la Bastide sur la rive droite.

Caractéristiques techniques

[modifier | modifier le code]

S'il avait été achevé, avec ses 400 m de long et son tablier de roulement situé à 45 m au-dessus des plus hautes marées, le pont transbordeur de Bordeaux aurait été, de loin, le plus long du monde[4]. Il devait permettre la traversée des piétons, voitures et wagons pour une charge maximum de 50 tonnes, sur une plate-forme suspendue de 10 mètres de large et 13 mètres de long, se déplaçant au ras de l'eau. La traversée devait durer deux minutes, à la vitesse de 12 km/h, et permettre six voyages aller-retour à l'heure[5].

Plan du pont transbordeur de Bordeaux.

Abandon du projet

[modifier | modifier le code]

Les travaux sont interrompus en 1914, du fait de la guerre, alors que la construction des deux pylônes, d’une hauteur exceptionnelle de 95 mètres, est terminée.

Le 6 octobre 1925, l’aviatrice Maryse Bastié, qui vient d’obtenir son brevet de pilote à Bordeaux, passe avec son avion — un Caudron G.3 — sous les câbles du pont transbordeur[6].

La structure métallique, restée inachevée pendant l’entre-deux guerres faute de réunir les financements nécessaires, se dégrade et en 1938, le maire, Adrien Marquet, abandonne le principe du pont à transbordeur.

Les pylônes sont détruits par les autorités allemandes le 18 août 1942 pour récupérer l’acier et éviter qu’ils ne servent de repère aux avions alliés pour bombarder la base sous-marine toute proche. Certains évoquent des représailles en réaction au fait qu’un drapeau français ait flotté sur un câble du pont[7]. Le pylône de la rive gauche est dynamité le 18 août 1942 à 19h15[8]. Puis le pylône rive droite est découpé au chalumeau[9].

Au début du XXIe siècle, il ne subsiste que les fondations en pierre du pylône de la rive droite de la Garonne et les massifs d’ancrage correspondants.

L'un des massifs d'ancrage de l'ouvrage, quai des Queyries, sur la rive droite du fleuve, va devenir un site d'escalade[10].

Références

[modifier | modifier le code]
  1. « Pont transbordeur de Bordeaux (Bordeaux) », sur Structurae (consulté le )
  2. Alors que les dictionnaires préfèrent l'expression « pont transbordeur », le nom de la société comportait bien un « à » : « Edmond FAURE et le Pont Transbordeur de Bordeaux - Aquitania Memoria », sur aquitania-memoria.com (consulté le ).
  3. Jean-Cyril Lopez, Bernard Rakotomanga, Annabelle Le Gallou et Archives Bordeaux Métropole, Le temps des ponts : quatre siècles de défis bordelais : histoire(s) des franchissements de la Garonne, (ISBN 978-2-36062-308-2, 2-36062-308-7 et 978-2-492388-02-6, OCLC 1357159532), p. 76
  4. « À propos sur le pont transbordeur de Bordeaux », Revue philomathique de Bordeaux et du Sud-Ouest,‎ , p. 193-204 (lire en ligne Accès libre)
  5. Voir le site : Les ponts sur la Garonne dans l'agglomération bordelaise.
  6. Claude Bellac, « Le chemin des étoiles : Maryse Bastié », Décollage,‎ (ISSN 2113-0728, lire en ligne).
  7. Voir le site : Mes histoires de rando.
  8. Voir sur le site Bordeaux-Aquitaine 1940-1944 la mention du dynamitage des pylônes du pont transbordeur, le 18 août 1942 à 19h15.
  9. Voir le site: Histoire et tourisme, chroniques bordelaises.
  10. Yannick Delneste, « Histoire : le pont transbordeur le plus long du monde n’a jamais vu le jour à Bordeaux », Sud-Ouest,‎ (ISSN 1760-6454, lire en ligne, consulté le )

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Charles Cazalet, Le Pont transbordeur de Bordeaux, J. Durand, , 19 p.
  • Jacques Sigot, La France des transbordeurs : Bordeaux, Brest, Marseille, Nantes, Rochefort, Rouen, Alan Sutton, , 208 p. (ISBN 978-2849102626)
  • Didier Leinekugel Le Cocq, Ingénieurs des ponts. L'histoire de la famille Arnodin : Leinekugel Le Cocq de 1872 à 2002, Paris, éditions La Vie du rail, , 367 p. (ISBN 978-2-918758-09-9)

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]
  • Ressource relative à l'architectureVoir et modifier les données sur Wikidata :