Prieuré Saint-Lazare — Wikipédia
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Le prieuré Saint-Lazare est un prieuré de l'abbaye de Fontevraud. Dédié initialement à l’accueil des malades atteints de la lèpre et des religieuses qui en avaient la charge et, pour ce faire, doté de tous les éléments nécessaires à la vie monastique (chapelle, cloître avec salle capitulaire, réfectoire, dortoir), ce prieuré à l'escalier abrite aujourd'hui les structures hôtelières et de restauration de l’abbaye royale[1].
Un prieuré à part et non seulement au sens géographique
[modifier | modifier le code]Ce prieuré, à l'implantation spécifique pour des raisons en grande partie sanitaires, renfermait une communauté de religieuses chargée de l'encadrement des malades lépreux mais probablement pas les lépreux eux-mêmes[2].
Ceux-ci, qui n’étaient pas considérés comme des moines, étaient probablement logés à proximité dans des mansuncalae, constructions sommaires destinées à mettre à l'abri les lépreux[3]».
Approches architecturale des bâtiments
[modifier | modifier le code]Il n’est pas aisé de connaître l’état des bâtiments de Saint-Lazare au cours des siècles sauf à indiquer que « le Prieuré constitue en 1116 une entité suffisante pour que le corps de Robert d'Arbrissel y soit déposé une journée »Ibidem[réf. nécessaire].
Un siècle après (1228) « un état des frères et des sommes dépensées pour leur entre » indique la présence de sept prêtres et d’un clerc (un laïc donc[réf. nécessaire]).
Le prieuré est rebâti[il avait été détruit ?] grâce aux dons d'Henri II Plantagenêt, et le début des travaux date de l'abbatiat de Mathilde d'Anjou (1149-1155), tante du roi.
L'église du prieuré
[modifier | modifier le code]Cette église à vaisseau unique comporte quatre travées s’achevant par un chevet plat, ce qui constitue un exemple architectural des premiers temps du gothique angevin[4]. Une chapelle Saint-Jérôme « sur plan rectangulaire… établie à un niveau supérieur à celui de la nef avec laquelle elle communiquait par une petite porte à la hauteur de la seconde travée complétait le parcellaire des bâtiments. À noter que « l’accès des frères prêtres (en provenance de Saint-Jean-de-l’Habit) se fait toujours (à l’est de la chapelle) par un grand escalier droit menant de la clôture générale à la sacristie »[5]. Il existe enfin une clôture entre le chœur des moniales et le chœur des prêtres (état antérieur à la situation actuelle). Les transformations de la nef consécutives à l'aménagement du prieuré en hôtel (cf infra) n'ont pas facilité la vue d'ensemble de la nef telle que le lien suivant permet de la voir encore[6].
Le cloître
[modifier | modifier le code]Un cloître dont l’angle Sud-Est abrite un lavabo comme au Grand-Moûtier, une salle du Chapitre et un dortoir, sis au dessus de la salle du Chapitre, auquel les transformations du Prieuré en Hôtel (implantation de deux chambres) ont ôté malheureusement beaucoup de visibilité, complètent statutairement le parcellaire monastique.
Un escalier à vis de Saint-Gilles
[modifier | modifier le code]Un des éléments majeurs du bâti du prieuré à droite en entrant dans le bâtiment est sans conteste un majestueux escalier dit à vis de Saint-Gilles (par référence à l’abbaye homonyme sise dans le Gard) « ouvrage remarquable par la complexité de la stéréotomie, chaque pierre étant taillée selon plusieurs plans concaves et convexes. Ce type d'escalier est très peu fréquent en France. L’accent doit d’autant plus être mis sur cet escalier suspendu sur voûte qu’il s’agit là de « l’un des quatre exemples encore conservés en France »[7].
Une communauté religieuse à l’organisation complexe
[modifier | modifier le code]« Composée de frères et de moniales, ayant à leur tête un prieur et une prieure … la séparation stricte des frères et des moniales prescrite dès les débuts de la communauté fontevriste conduit à admettre que le prieur et les frères résidaient à Saint-Jean-de-l’Habit, édifié à environ 400 m au Nord de Saint-Lazare"[4].
Les prieures et prieurs
[modifier | modifier le code]Prieures
[modifier | modifier le code]- Marguerite de l’isle est prieure sous Pétronille de Chemillé, première abbesse de Fontevraud (morte en 1149),
- Isabelle Trousselle en 1349,
- Marguerite de Beaumont en 1477,
- Eustachie de Saumoussay en 1483,
- Jeanne Dumas en 1496,
Les dates d’exercice de plusieurs prieures ( Mathilde de Juilli, Jeanne d’Avoir, Lucie du Plessis ) restent en revanche incertaines [8]
Prieurs
[modifier | modifier le code]- Alon, vers 1170-1180,
- Guillaume Le Bœuf en 1285,
- Guillaume Chaumart à la fin du XV éme siècle[9].
Le prieuré à l’époque carcérale
[modifier | modifier le code]Permanence des vocations : le prieuré est transformé en infirmerie lors de la transformation de l'abbaye en centrale de détention.
Le prieuré aujourd’hui, une structure hôtelière
[modifier | modifier le code]Le prieuré est aujourd'hui un hôtel-restaurant qui s'est inséré sans difficulté dans l’ancienne structure monastique[10]. À son ouverture en l’hôtel portait le nom de « prieuré Saint-Lazare ». Quelques mois plus tard, il est rebaptisé « Fontevraud l’Hôtel »[11] afin de mettre en avant l’abbaye que les touristes peuvent visiter.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Abbaye Notre-Dame de Fontevraud
- Liste des abbesses de Fontevraud
- Ordre de Fontevraud
- Prieuré Sainte Marie Madeleine
- Robert d'Arbrissel
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Se nourrir et dormir à l'abbaye
- Claude Andrault-Schmitt (éd. sc.), Patrick Bouvart (éd. sc.) et Cécile Treffort (éd. sc.), Fontevraud et ses prieurés : Études d’histoire, Histoire de l’art et Archéologie, Limoges, Pulim, 52
- D. Prigent, « Le cadre de vie à Fontevraud dans la seconde moitié du XIIéme siècle », Histoire-Archéologie Fontevraud., no 5, histoire-archéologie, p.52.
- Daniel Prigent, « Saint-Lazare de Fontevraud in Fontevraud et ses prieurés », dans Claude Andrault-Schmitt, Patrick Bouvart. Cécile Treffort, Études d’histoire, Histoire de l’art et Archéologie, Pulim, , p.137.
- Prigent 2020, p. 148.
- Vue d'ensemble de la nef de Saint-Lazare.
- Pérouse de Monclos J.M.. L’architecture à la Française, XVIe, XVIIe, XVIII siècles. Paris 1982.p. 171 et 296.
- Prigent 2020, p. 136.
- Prigent 2020, p. 135-136.
- Un projet architectural connu et reconnu.
- Une raison sociale attractive.