Quatre Mousquetaires — Wikipédia

En haut Brugnon et Cochet en 1930, en bas à gauche Borotra en 1931, en bas à droite Lacoste en 1929.

Les « Quatre Mousquetaires » est le surnom donné à l'équipe de France de tennis victorieuse à six reprises de la Coupe Davis entre 1927 et 1932. Cette équipe domina également le tennis mondial des années 1920 et 1930 en remportant près de 40 tournois du Grand Chelem simple et double confondus. Cette appellation fait référence au roman Les Trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas en raison de l'esthétique du jeu de tennis évoquant le maniement de l'épée et de l'esprit conquérant des joueurs.

Elle était composée des quatre joueurs suivants[1] :

À ces joueurs est également associée la présence de Pierre Gillou qui fut capitaine de l'équipe lors de cinq des six succès.

Gaston Doumergue et les quatre mousquetaires, en octobre 1927.

Associés tous ensemble pour la première fois en Coupe Davis en 1923, ils s'inclinent à deux reprises en finale contre l'Australie (en 1923 et 1924) puis contre les États-Unis (en 1925 et 1926). Le terme « mousquetaires » a été employé pour la première fois en 1926 par l'ancien champion américain Henry Slocum la veille de la finale[2]. L'expression est reprise par Jean Samazeuilh dans un article publié dans Le Miroir des sports du [3], puis par le journaliste Paul Champ dans Le Figaro en [4]. Ils remportent enfin l'épreuve en 1927 face aux États-Unis, qui sera la seule où les quatre joueurs seront alignés, puis la conservent cinq fois consécutivement jusqu'en 1932.

Par ailleurs sur le plan individuel, ils ont dominé toutes les compétitions internationales du milieu des années 1920 jusqu'au début des années 1930, remportant un total de dix-huit titres majeurs en simple et vingt-trois en double. Ils remportent notamment onze tournois majeurs consécutifs entre les Internationaux de France en 1926 et le tournoi de Wimbledon 1929.

Pour des raisons de santé, René Lacoste ne dispute pas la finale en 1929 et arrête sa carrière. Il est remplacé dans l'équipe par le jeune Christian Boussus (1908 - 2003), souvent appelé le « cinquième mousquetaire »[5]. Retenu pour les éditions de 1929 à 1932 de la Coupe Davis, il ne joue cependant aucun match (il n'y disputera des matchs qu'à partir de 1934). En 1933, c'est André Merlin qui est choisi à la place de Boussus pour disputer la finale, la première perdue par la France depuis 1926. Henri Cochet passe professionnel à la fin de la saison et Jacques Brugnon, plus âgé, sera sélectionné une dernière fois en 1934, marquant ainsi la fin de la période des « mousquetaires ». Jean Borotra, quant à lui, jouera en double jusqu'en 1947.

En hommage à cette époque glorieuse du tennis français le trophée des Internationaux de France de tennis porte le nom de Coupe des Mousquetaires depuis 1981. Par ailleurs, les quatre mousquetaires furent simultanément admis dans l'International Tennis Hall of Fame à Newport (Rhode Island) en 1976.

Les mousquetaires sont évoqués dans le 101e des 480 souvenirs cités par Georges Perec, dans Je me souviens.

Domination dans les grands événements

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Bleu foncé : vainqueur ; Bleu clair : finaliste.

A. Open d'Australie Roland-Garros Wimbledon US Open Coupe Davis
1924 Jean Borotra
René Lacoste
États-Unis
France
1925 René Lacoste
Jean Borotra
René Lacoste
Jean Borotra
États-Unis
France
1926 Henri Cochet
René Lacoste
Jean Borotra
René Lacoste
René Lacoste
Jean Borotra
États-Unis
France
1927 René Lacoste
Bill Tilden
Henri Cochet
Jean Borotra
René Lacoste
Bill Tilden
France
États-Unis
1928 Jean Borotra
Jack Cummings
Henri Cochet
René Lacoste
René Lacoste
Henri Cochet
Henri Cochet
Francis Hunter
France
États-Unis
1929 René Lacoste
Jean Borotra
Henri Cochet
Jean Borotra
France
États-Unis
1930 Henri Cochet
Bill Tilden
France
États-Unis
1931 Jean Borotra
Christian Boussus
France
États-Unis
1932 Henri Cochet
Giorgio De Stefani
Ellsworth Vines
Henri Cochet
France
États-Unis
1933 Jack Crawford
Henri Cochet
Royaume-Uni
France

Les « Nouveaux Mousquetaires »

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De haut en bas :
Richard Gasquet, Gilles Simon,
Gaël Monfils, et Jo-Wilfried Tsonga, lors des US Open 2009 et 2008.

Les « Nouveaux Mousquetaires » (également appelés plus récemment les « néo-Mousquetaires ») est le nom donné par le journal L'Équipe en [6] à l'équipe française composée de Gilles Simon, Jo-Wilfried Tsonga, Richard Gasquet et Gaël Monfils. Ce nom a été repris par d'autres médias nationaux[7],[8] et internationaux[9],[10]. À ce moment, tous les quatre sont classés dans le Top 20 et en août 2011 dans le top 15 – une première pour des joueurs français depuis la création du classement officiel en 1973[2] –, qui conduit donc les journalistes à les considérer comme une grande équipe de Coupe Davis. Selon le capitaine Guy Forget cette appellation est, en 2008, « un peu survendu[e] par certains médias », certains joueurs n'ayant alors pas ou très peu évolué en Coupe Davis considérant que l'« expérience et la maturité » ne sont au rendez-vous que depuis les campagnes 2010 et 2011[11].

Durant des années, ils n'ont toutefois jamais joués tous les quatre lors d'une même rencontre de Coupe Davis ; pour qu'un tel cas de figure se produise il faudrait que deux d'entre eux jouent le double, les capitaines successifs ayant généralement privilégié pour ce match des spécialistes de la discipline. Premier tour en 2009 Gasquet/Simon/Tsonga ; en 2011 quart-de-finale : Gasquet/Monfils/Tsonga et demi finale : Gasquet/Simon/Tsonga ; en 2014 premier tour/demi-finale/finale : Gasquet/Monfils/Tsonga. Cette configuration est mise en place pour la première fois lors du premier tour de l'édition 2016 par le nouveau capitaine Yannick Noah lors de la rencontre contre le Canada en Guadeloupe, Simon et Monfils jouant en simple et Gasquet-Tsonga en double.

L'équipe de France est finaliste de la compétition en 2010 face à la Serbie avec Gilles Simon et Gaël Monfils dans l'équipe. Elle atteint une nouvelle finale en 2014 avec cette fois-ci la présence de Jo-Wilfried Tsonga, Richard Gasquet et Gaël Monfils. La Coupe Davis finalement est remportée en 2017 par Jo-Wilfried Tsonga, Richard Gasquet et Gilles Simon (Pour la finale : Gasquet en double et Tsonga en simple)[12] entre autres, mais sans Gaël Monfils, blessé[13].

En 2018, pour la première fois, aucun de ces joueurs n'est sélectionné lors des quarts de finale[14], marquant un déclin et un passage progressif à une nouvelle génération[15].

Sur le plan individuel, seul Jo-Wilfried Tsonga est parvenu à atteindre une finale du Grand Chelem (Open d'Australie 2008). Richard Gasquet et Gaël Monfils n'ont quant à eux jamais fait mieux qu'une demi-finale et Simon qu'un quart.

Notes et références

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  1. Comment je suis devenu champion - « Mes camarades d'équipe », Description de la personnalité des « Mousquetaires » par Henri Cochet, sur Le Journal, 19 août 1928
  2. a et b The New Musketeers, sur le site officiel de la Coupe Davis, 27 février 2009
  3. « Le chef des quatre mousquetaires du tennis : Jean Borotra », Miroir des Sports, 7 décembre 1926.
  4. « Questions tennistiques - Les enseignements de la Coupe Davis », Le Figaro, 23 juillet 1927.
  5. Fabrice Abgrall, François Thomazeau, La Saga des mousquetaires, 1923-1933 : la belle époque du tennis français, éditions Calmann-Lévy, 2008, (ISBN 9782702139141), p. 18.
  6. Sophie Dorgan, « Les copains se prennent au jeu », sur L'Équipe,
  7. Jean-Julien Ezvan, « Les nouveaux mousquetaires français », sur Le Figaro, .
  8. « Les «nouveaux Mousquetaires» veulent gagner la Coupe Davis », sur Le Parisien, .
  9. (en) Kamakshi Tandon, « French foursome remains fearsome », sur ESPN, .
  10. (en) Gary Morley, « The New Musketeers: France's fantastic four bid for Davis Cup Glory », sur CNN, .
  11. Sophie Dorgan, « Forget : «Expérience et maturité» », sur L'Équipe, .
  12. Julien Ricotta, « Coupe Davis : le soulagement des "nouveaux Mousquetaires" », sur Europe 1, .
  13. Nicolas Rouyer, « Coupe Davis : la dernière chance des "nouveaux Mousquetaires" ? », sur Europe 1, .
  14. Alexandre Coiquil, « Les quatre "mousquetaires" absents, c'est la révolution de palais chez les Bleus », sur Eurosport, .
  15. Elisabeth Pineau, Alexandre Pedro, « Roland-Garros : splendeur et crépuscule des nouveaux Mousquetaires du tennis français », sur Le Monde, .

Lien externe

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