Ras l'front — Wikipédia
Fondation |
---|
Sigle | RLF |
---|---|
Pays |
Positionnement |
---|
Ras l'front (en abrégé : RLF) est un réseau associatif français d'extrême gauche[1],[2], créé en 1990 à la suite de « l'appel des 250 »[3] (personnalités) dans le but de lutter contre le Front national et ses idées.
Objet du réseau
[modifier | modifier le code]Cette organisation avait pour vocation de créer et de stimuler un « mouvement de résistance et de vigilance » contre le fascisme. Elle s'adresse aux citoyens, aux associations, aux syndicats et aux partis politiques pour combattre le Front national, ses alliés et les partis considérés comme défendant les mêmes idées. Ce réseau se veut indépendant, politiquement comme financièrement[réf. nécessaire]. Il est composé de collectifs autonomes, et agit ainsi de façon locale[4].
Ras l'Front utilise plusieurs moyens d'action :
- Les actions « fortes » et médiatiques contre le Front national ou ce qu'il perçoit comme ses idées. L'une des plus connues a consisté à dérouler une banderole depuis le toit de l'Opéra le , alors que Jean-Marie Le Pen prononçait son discours devant ses militants[5].
- La communication vers le public par la distribution de tracts, la vente d'un bimensuel publié par l'association (à la criée et sur abonnement), le collage d'affiches et l'animation des différents collectifs. La directrice de publication a été pendant plusieurs années la journaliste Anne Tristan, militante de la Ligue communiste révolutionnaire (trotskiste) comme un certain nombre d'animateurs de l'association.
L'association publie également des ouvrages pour dénoncer les idées et les actions du Front national, ainsi que pour participer à la réflexion sur les idéologies qu'il considère comme fascisantes.
Histoire
[modifier | modifier le code]Depuis la fin des années 1990, l'association semble avoir perdu la plupart de ses militants[6]. Certains collectifs seraient cependant encore actifs [7].
En 1997, un stand du Salon du Livre tenu par National-Hebdo, journal apparenté au Front national, est mis à sac par des personnes se réclamant de l'association[8].
Le journaliste d’extrême droite Emmanuel Ratier estime que le mouvement est d'inspiration trotskiste et qu'il instrumentalise le combat antifasciste afin de manipuler les jeunes[9].
En 2006, « Ras l'Front » rencontre toutefois un écho particulier dans l'extrême gauche, et particulièrement à la Ligue communiste révolutionnaire, d'où viendraient un certain nombre de ses militants. Le réseau est parfois classé à l'extrême gauche[10].
En 2008, le réseau Ras l'front est en partie dissous[11].
En 2012, « Quelques collectifs Ras l’front existent encore »[12].
Signataires de l'« appel des 250 »
[modifier | modifier le code]Parmi les signataires de l'« appel des 250 » figurent[13] :
Actions en justice
[modifier | modifier le code]En , Jean-Marie Le Pen est condamné à verser un franc symbolique à l'association pour l'avoir qualifiée de « mouvement de tueurs de flics ».
En mai 2007, Ras l'front est condamné pour diffamation publique après avoir appelé en 2005 à manifester contre une conférence donnée par la Fondation Jérôme-Lejeune[14].
Publications de Ras l'front
[modifier | modifier le code]- La Résistible ascension du F. Haine, Éditions Syllepse, 1996, 255 pages (ISBN 978-2-907993-32-6)
- Petit manuel de combat contre le Front National, Flammarion, 2004, 304 pages, (ISBN 978-2-08-068602-2)
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Voir le Dictionnaire de l'extrême gauche, p.232
- Christiane Chombeau, « 1995 : l'implantation », Le Monde, .
- L'appel des 250
- René Monzat, « Ras l'Front, douze années de militantisme atypique », sur cairn.info, .
- Comment Ras l'Front a banderolé Le Pen - Libération, 3 mai 1995
- Ras l'front: les hérauts sont fatigués, Anne Orenstein, Libération, 28 décembre 2000
- par exemple Ras l'Front Rouen
- Le FN bouté hors du Salon du livre - Libération du
- Emmanuel Ratier, Ras l'front : Anatomie d'un mouvement antifasciste, Facta, 1998 (ISBN 978-2-9508318-4-2)
- Voir le Dictionnaire de l'extrême gauche
- Histoire de réseaux (1) Ras l’front?: « Si nous devons être battus, c’est que nous n’aurons pas eu le courage de nous battre ? » Nouveau Parti anticapitaliste 27/11/2010. "C’est ce trop-plein qui explique l’épuisement du réseau jusqu’à sa dissolution en 2008."
- Ras l’front ou l’expérience d’un réseau efficace Que faire ? avril/mai 2012
- Emmanuel Ratier, Ras l'Front, Facta, 1998
- « Jeunesses communistes révolutionnaires - Ras l’front, attaqué en justice par la Fondation Lejeune, est lourdement condamné ! »
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- René Monzat, « Ras l'Front, douze années de militantisme atypique », Outre-Terre 2/2003 (no 3), p. 73-88. [lire en ligne]
- Carole Boinet, « De la rue au Web : qui sont les antifa ? », Les Inrocks, (lire en ligne).
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Front national
- Anne Tristan
- Didier Daeninckx
- Gilles Perrault
- Maurice Rajsfus
- René Monzat
- Section carrément anti-Le Pen
Liens externes
[modifier | modifier le code]
- Archive du site web (hors ligne) hébergée par Internet Archive, .