René Parodi — Wikipédia

René Parodi
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
Activités
Père
Enfant
Claude Parodi (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinctions

René Parodi, né le à Rouen (Seine-Inférieure) et mort le à la prison de Fresnes (Seine), est un résistant français, compagnon de la Libération.

Magistrat, il entre dans la résistance en 1940, publie le journal Résistance, contribue à la fondation du mouvement Libération-Nord et dirige un groupe de résistants. Arrêté en , il meurt en prison.

Né à Rouen, René Parodi est fils du philosophe Dominique Parodi et frère du résistant et homme politique Alexandre Parodi[1].

René devient magistrat, et est nommé à Châlons-sur-Marne, puis à Reims et à Versailles où il est substitut[2].

En 1939, il est engagé volontaire[2].

Résistance

[modifier | modifier le code]

Après l'armistice de , il reprend son activité de magistrat ; mais fin 1940, il réunit un groupe de résistants, dont le Dr Jean Bernard[3], pour faire de la propagande écrite ; il édite le journal Résistance[2].

Il contribue avec Christian Pineau à la création du Comité d’études économiques et syndicales qui devient le mouvement Libération-Nord[4]. À partir de , René Parodi en est membre du comité directeur[2].

Il est nommé substitut adjoint au tribunal de la Seine en . Il cumule ce poste avec celui de Versailles, et avec son activité de résistant[2].

René Parodi et le groupe qu'il dirige passent à l'action concrète. Pendant l'été 1941, ils coulent des péniches et réussissent à bloquer le canal de l'Yonne[2].

Arrestation et décès

[modifier | modifier le code]

Une première visite de la Gestapo a lieu dans le petit appartement de la rue de Verneuil en [4]. Malgré les conseils de sa femme à quitter la ville, René Parodi est arrêté à son domicile, sur les conseils du collaborateur Maurice Gabolde[5], le , et emprisonné à la maison d'arrêt de Fresnes[2].

En , pendant qu'il est en prison, le groupe qu'il dirigeait réussit à éclairer de nuit les usines Renault de Billancourt pour qu'elles soient détruites par un bombardement anglais lors d'un raid aérien spécial[2].

René Parodi est torturé mais refuse de parler. Il est retrouvé pendu dans sa cellule le , « vraisemblablement exécuté »[2],[6].

Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris[2].

Symbole de la Résistance judiciaire

[modifier | modifier le code]

René Parodi est fait compagnon de la Libération à titre posthume par décret du [2].

Parodi, magistrat et résistant, devient le symbole et le « martyr » de la Résistance judiciaire. À la Libération, lorsque la magistrature est mise en cause pour son attitude de collaboration et de soutien au régime vichyste, le souvenir de l'engagement et de la mort de René Parodi permettent de légitimer la magistrature entachée[7].

Il est le père du physicien Olivier Parodi et du magistrat Claude Parodi[7].

Distinctions

[modifier | modifier le code]
Le square Alexandre-et-René-Parodi, à Paris.

Autres hommages

[modifier | modifier le code]

Le square Alexandre-et-René-Parodi, situé dans le 16e arrondissement de Paris, associe son nom à celui de son frère Alexandre, lui aussi compagnon de la Libération.

La promotion 2014 des auditeurs de justice de l'École nationale de la magistrature lui rend hommage en se baptisant à son nom : « René Parodi est le symbole de la résistance judiciaire française »[1].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b Jean-Paul Jean, Juger sous Vichy, juger Vichy : René Parodi…, p. 189-194.
  2. a b c d e f g h i j k et l « René Parodi », sur Musée de l'ordre de la Libération (consulté le ).
  3. « Discours de d'entrée à l'Académie française de Dominique Fernandez », sur Le Monde, (consulté le ).
  4. a et b Liora Israël, Robes noires, années sombres : avocats et magistrats en résistance pendant la Seconde Guerre mondiale, Paris, Fayard / Le Grand Livre du mois, coll. « Pour une histoire du XXe siècle (d) », , 547 p., 24 cm (ISBN 2-213-62288-4, OCLC 420274556, BNF 40034674, SUDOC 091617316, présentation en ligne, lire en ligne Accès limité), p. 116.
  5. Daniel Soulez Larivière, Les Juges dans la balance, Paris, Éd. Ramsay / Seuil, coll. « Points. Politique (ISSN 0768-1135), no 137 » (réimpr. 1990) (1re éd. 1987), 328 p., 24 cm (ISBN 2-85956-591-4, OCLC 965207703, BNF 36630322, SUDOC 001324519, présentation en ligne, lire en ligne Accès limité), p. 40.
  6. Hommage anonyme dans Le Palais libre, , reproduit dans La République du Silence, Harcourt, Brace and Company, New York, 1947, p. 313-314.
  7. a et b Jean-Paul Jean, René Parodi, le martyr de la résistance judiciaire, p. 75-82.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
Ouvrages
Articles
  • [1952] Jean Texcier et Oreste Rosenfeld (dir.), « Chroniques : La fête des autres, le souvenir de René [sur la Résistance Parodi] », Le Populaire dimanche, s.l., s.n.,‎ (OCLC 800561135, SUDOC 154106224).
  • [2012] Jean-Paul Jean (d) (préf. Pierre Truche), « René Parodi, le martyr de la résistance judiciaire », dans La Résistance dans la pratique judiciaire : 1940-1944, Paris, Association française pour l'histoire de la justice (d), , 75-82 p. (ISSN 2271-7501, DOI 10.3917/rhj.022.0075, lire en ligne), chap. 22. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • [2018] Jean-Paul Jean (dir.) (préf. Robert Badinter), « René Parodi, le martyr de la résistance judiciaire », dans Juger sous Vichy, juger Vichy, Paris, Association française pour l'histoire de la Justice, , 189-194 p. (ISSN 1639-4399, lire en ligne), chap. 29. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]