Ressentiment (Staël) — Wikipédia

Ressentiment
Artiste
Date
Type
Huile sur toile
Dimensions (H × L)
81 × 100 cm
Localisation
collection particulière, Paris (Drapeau de la France France)

Ressentiment est une huile sur toile de Nicolas de Staël réalisée en 1947, peinte dans la lignée de De la danse avec des tonalités plus ouvertes, plus denses, plus « grisantes » (des gris)[1]. Bien qu'appartenant à un collectionneur privé, le tableau est très souvent présent dans les expositions.

Cette œuvre marque le début d'une période où Nicolas de Staël commence à vendre ses tableaux. Grâce au soutien du père dominicain Jacques Laval[2]. Cette toile fera partie, en , de sa première exposition personnelle à l'étranger à Montevideo organisée par Héctor Sgarbi, alors conseiller culturel à l'ambassade d'Uruguay. Il y présente aussi Hommage à Piranese et De la danse[3].

Le critique d'art Pierre Courthion situe Staël hors du courant des peintres abstraits : « Staël, il a raison, ne veut pas qu'on lui parle d'art abstrait. Nous sommes devant un peintre exceptionnel, qui, dans son travail, a le don très rare de transformer en vision intuitive l'extrême qualité de la substance[4]. »

Description

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Selon Daniel Dobbels,

« Ressentiment est comme une terre promise dont l'accès est barré ou plus énigmatiquement, interdit[1]. »

Bien que la palette de Staël se soit éclaircie, la toile conserve des structures sombres, verticales et obliques, entrecroisées comme une grille. Dans les coins du tableau, une touche de rouge réchauffe une composition elle-même revigorée par des touches de blancs qui tentent de déborder la grille[5]. Selon Jean-Louis Prat :

« Ce réseau dense de couleurs sombres n'est pas sans parenté avec les peintures de Charles Lapicque dans les années 1939 une grille bleue y surplombait des couleurs chaudes, ainsi élevées à la luminosité d'un vitrail[5]. »

Jean Guichard-Meili voit dans cette toile une avancée notoire du peintre, le début d'une grande période de Staël après le style encore peu personnel de ses peintures de 1946.

« (…) une émotion qui n'est restituée dans l'esprit du spectateur qu'à travers un système de références intellectuelles[6]. »

Postérité

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En 1995, Françoise de Staël recensait onze expositions de la toile parmi lesquelles : Fondation Gianadda de Martigny (Suisse) en 1995, Museum für Moderne Kunst de Francfort en 1991, Musée Jacquemart-André, Paris en 1987, Grand Palais (Paris) en 1981, Musée Boijmans Van Beuningen de Rotterdam et Kunstmuseum de Zurich. Il a depuis fait partie des rétrospectives importantes sur de Staël : Centre Pompidou, Paris, 2003, Fondation Gianadda, 2010[7].

Bibliographie

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  • Jean-Paul Ameline, Alfred Pacquement et Bénédicte Ajac, Nicolas de Staël : catalogue de l'exposition du 12 mars au 18 juin 2003, Paris, Centre Pompidou, , 251 p. (ISBN 2-84426-158-2)
  • Françoise de Staël, Nicolas de Staël : catalogue raisonné de l'œuvre peint, Neuchâtel, Ides et Calendes, , 1267 p. (ISBN 2-8258-0054-6).
    Françoise de Staël, née Françoise Chapouton, est la veuve de Nicolas de Staël, elle est morte le 29 mars 2012. Elle a rédigé ce catalogue raisonné d'abord avec André Chastel, puis avec Anne de Staël, fille de Nicolas, et Germain Viatte
  • Jean-Paul Ameline, Alfred Pacquement et Bénédicte Ajac, Nicolas de Staël, catalogue de l'exposition du 12 mars au 18 juin 2003, t. pages totales= 251, Paris, éditions du Centre Pompidou, , 251 p. (ISBN 2-84426-158-2)
  • Arno Mansar, Nicolas de Staël : l'aventure en peinture, Paris, La Manufacture, , 236 p. (ISBN 2-8046-0256-7)
  • André Chastel, Françoise de Staël et Jacques Dubourg, Staël, lettres et catalogue raisonné de ses peintures 1934-1955, Paris, Le Temps, , 407 p.
  • Jean-Louis Prat et Harry. Bellet, Nicolas de Staël, rétrospective de l'œuvre peint : catalogue de l'exposition à la Fondation Maeght, Saint-Paul-de-Vence, Fondation Maeght, , 205 p. lien Archives de l'ouvrage
    l'ouvrage comporte des contributions notamment de Jorge Semprún, Georges Raillard, André Chastel, Bernard Dorival entre autres

Notes et références

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Liens externes

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