Roc de Marsal — Wikipédia
Roc de Marsal | ||||
Squelette de l'enfant néandertalien découvert sur le site | ||||
Localisation | ||||
---|---|---|---|---|
Pays | France | |||
Département | Dordogne | |||
Protection | Inscrit MH (1989) | |||
Coordonnées | 44° 53′ 41″ nord, 0° 58′ 41″ est | |||
Géolocalisation sur la carte : Dordogne Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine Géolocalisation sur la carte : France | ||||
Histoire | ||||
Époque | Moustérien | |||
modifier |
Le Roc de Marsal est un site préhistorique du Paléolithique moyen, situé à Campagne, en Dordogne (France). Cet abri sous roche a notamment livré en 1961 les restes fossiles d'un enfant néandertalien, lors de fouilles menées par Jean Lafille, un archéologue amateur.
Ce site fait l'objet d'une protection au titre des monuments historiques depuis 1989.
Situation
[modifier | modifier le code]Situé en Périgord noir, dans le quart sud-est du département de la Dordogne, le Roc de Marsal se trouve sur la commune de Campagne[1].
Le site est dans la vallée sèche où se trouve le hameau de la Redonde. Cette vallée est empruntée par la RD 703 et débouche sur la vallée de la Vézère à environ 600 m en aval du bourg de Campagne[1],[a].
Il fait partie de l'ensemble appelé « vallée de la Vézère » et est au cœur d'une région exceptionnellement riche en sites préhistoriques remarquables, dont certains de renommée mondiale, avec au nord la Ferrassie (9 km par la route), au nord-est les sites des Eyzies-de-Tayac, dont l'abri Pataud, la grotte des Combarelles, la grotte de Font-de-Gaume, Laugerie-Basse, Laugerie-Haute et d'autres (~6 à 8 km), Le Moustier et l'abri de la Madeleine (15 km), le site de Laussel et l'abri de Cap Blanc à Marquay (19 km), la grotte de Lascaux (28 km)[a], et de nombreux autres sites.
Géologie
[modifier | modifier le code]La vallée sèche de la Redonde est sur le trajet de l’« anticlinal de Saint-Cyprien »[b], qui selon les Séronie-Vivien[2] et Konik[3], y a amené la formation d'une ligne de falaises[1]. Celles-ci sont constituées d'un calcaire de type grainstone datant du Coniacien moyen (Crétacé supérieur)[4],[5].
Historique
[modifier | modifier le code]Les premières fouilles sur le site sont effectuées en 1953 par Jean Lafille, instituteur au Bugue et archéologue amateur. Il les poursuit jusqu'en 1971, année de sa mort. Il effectue seul ces fouilles, carré par carré, sur une surface totale de 27 m2, mettant au jour des industries moustériennes. Le , il met au jour des restes de crâne d'enfant. Les autorités scientifiques sont prévenues et les fouilles des semaines suivantes permettent de dégager le squelette d'un enfant néandertalien[6],[7],[8].
Après la mort de Jean Lafille, le site reste en l'état pendant une trentaine d'années, jusqu'à ce que, entre 2004 et 2010, une équipe de plusieurs centres de recherche, dont l'université de Pennsylvanie, l'institut Max-Planck d'anthropologie évolutionniste, et le musée national de Préhistoire des Eyzies-de-Tayac, mène de nouvelles campagnes de fouilles[9],[10],[8].
Description
[modifier | modifier le code]Le Roc de Marsal débouche au sommet des falaises selon une orientation sud-ouest, à 180 m d'altitude - c'est-à-dire à 140 m au-dessus du niveau de la Vézère. C'est une grotte de petites dimensions, profonde de 9 m, large de 5,50 m et haute de 3 m. À cet abri s'ajoutent une cavité de plus petite taille et une autre large grotte obstruée. D'après J. Bouchereau (1967), la petite cavité était probablement reliée à la première avant son obstruction[1].
Son plafond est marqué d'une faille orientée sud-ouest / nord-est. Selon Assassi, l’abri s'est formé à partir de l'élargissement de cette faille[11].
Vestiges
[modifier | modifier le code]Datation
[modifier | modifier le code]Protection
[modifier | modifier le code]Le site préhistorique de Roc de Marsal est inscrit au titre des monuments historiques le [12].
Il fait aussi partie du site classé (niveau départemental) de la vallée de la Vézère[13],[14]. En 2016, cette partie de la vallée de la Vézère devient le plus vaste des grands sites d'Aquitaine. L'objectif visé est l'inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO[15].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- « La Redonde, carte interactive » sur Géoportail. Couches « Cartes IGN classiques », « Limites administratives » et « Hydrographie » activées. Vous pouvez bouger la carte (cliquer et maintenir, bouger), zoomer (molette de souris ou échelle de l'écran), moduler la transparence, désactiver ou supprimer les couches (= cartes) avec leurs échelles d'intensité dans l'onglet de "sélection de couches" en haut à droite, et en ajouter depuis l'onglet "Cartes" en haut à gauche. Les distances et surfaces se mesurent avec les outils dans l'onglet "Accéder aux outils cartographiques" (petite clé à molette) sous l'onglet "sélection de couches".
- « Anticlinal de Saint-Cyprien dans la vallée de la Redonde, carte interactive » sur Géoportail. Couches « carte géologique » et « Cartes IGN classiques » activées.
Références
[modifier | modifier le code]- Thiebaut 2003, p. 16
- M-R. Seronie-Vivien et M. Seronie-Vivien, « Étude géologique de l’anticlinal de Saint-Cyprien (Dordogne) », 84e Congrès des Sociétés Savantes, , p. 571-578. Cité dans Thiebaut 2003, p. 16.
- S. Konik, Les dépôts de pente du Périgord : distribution et mise en place ; origines des matériaux et étapes de l’évolution des versants (thèse de doctorat), Paris, université Paris 1, , 461 p.. Cité dans Thiebaut 2003, p. 16.
- Isabelle Couchoud, « Processus géologiques de formation du site moustérien du Roc de Marsal (Dordogne, France) », Paléo, vol. 15, , p. 51-68 (lire en ligne).
- Thiebaut 2003, p. 32.
- Thiebaut 2003, p. 18.
- Alain Turq, « Le squelette de l'enfant du Roc-de-Marsal. Les données de la fouille », Paléo, no 1, , p. 47-54 (lire en ligne).
- (en) Dennis M. Sandgathe, Harold L. Dibble, Paul Goldberg et Shannon P. McPherron, « The Roc de Marsal Neandertal child: A reassessment of its status as a deliberate burial », Journal of Human Evolution, vol. 61, , p. 243-253 (DOI 10.1016/j.jhevol.2011.04.003).
- Dennis M. Sandgathe, Alain Turq, Harold L. Dibble, Paul Goldberg et Shannon P. McPherron, Roc de Marsal (Campagne-de-Bugue, Dordogne. Rapport de fouille programmée triannuelle 2005-2006, PDF (lire en ligne).
- (en) Paul Goldberg, Harold Dibble, Francesco Berna, Dennis Sandgathe, Shannon J.P. McPherron et Alain Turq, « New evidence on Neandertal use of fire: Examples from Roc de Marsal and Pech de l'Azé IV », Quaternary International, vol. 247, , p. 325-340 (DOI 10.1016/j.quaint.2010.11.015).
- F. Assassi, Recherches sédimentologiques sur la climatochronologie du Würm ancien et de l’interstade Würmien en Périgord (thèse de doctorat), université Bordeaux 1, , 203 p.. Cité dans Thiebaut 2003, p. 16.
- « Gisement en grotte du Roc de Marsal », notice no PA00083074, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture, consultée le 23 septembre 2018.
- DREAL Aquitaine, « Site classé de la vallée de la Vézère et de sa confluence avec les Beunes » [PDF], sur donnees.aquitaine.developpement-durable.gouv.fr (consulté le ).
- Préfecture de la Dordogne, « Arrêté du 28 juillet 2016 portant inscription parmi les sites du département de la Dordogne du site de la vallée Vézère » [PDF], sur dordogne.gouv.fr (consulté le ), p. 218-271, p. 241.
- Léa Sanchez, « Le plus grand site classé d'Aquitaine », Sud Ouest - édition Périgueux, , p. 17 (lire en ligne, consulté le ).
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Céline Thiebaut, « L’industrie lithique de la couche III du Roc de Marsal (Dordogne) : le problème de l’attribution d’une série lithique au Moustérien à denticulés », Paléo, no 15, (lire en ligne, consulté le ). - Les "pages" citées correspondent aux paragraphes numérotés de l’article.