Roger Gaillard (homme politique) — Wikipédia

Roger Gaillard
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Roger Gaillard (né le à Saint-Quentin et mort à Paris le [1]) est syndicaliste et militant communiste français, dirigeant des Jeunesses communistes, membre du Comité central du Parti communiste français (PCF) de 1926 à 1929, membre de la commission exécutive de la CGTU de 1927 à 1929 et exclu du PCF en 1933[2]. Au sein du PCF, et notamment dans son ouvrage Les Cellules communistes d'usine (1924), il a développé une théorie pour une nouvelle organisation des cellules communistes dans les usines[3].

En 1921, il est employé au magasin de gros des coopérateurs. Cette même année, il est élu trésorier du Comité d'entente des Jeunesses communistes de la Seine et entre au Comité national des Jeunesses communistes (JC). En il est élu secrétaire de la section de la XXe Union régionale des syndicats ouvriers de la CGTU[4].

En 1922, au congrès de Montluçon des JC, il entre au Conseil d'administration des JC et à la commission du journal l’Avant-Garde. En septembre, la Fédération communiste de la Seine l'élit à son comité fédéral. Il participe encore au 1er congrès de la CGTU, à Saint-Étienne.

En 1923, il aurait été mis à l'écart et remplacé à la tête de la 4e Entente des JC et, en mai, au congrès de Lyon, il ne sollicite pas le renouvellement de son mandat de membre du comité national des JC. Deux mois plus tôt, il avait été inculpé pour provocation de militaires à la désobéissance, notamment.

En 1924, il est, à nouveau, inculpé pour son action contre l'occupation de la Ruhr. La même année, en tant que dirigeant des Jeunesses communistes, il fait partie de la délégation française au Ve congrès de l'Internationale communiste à Moscou[5]. Présent au congrès de Lyon du PCF, il intervient sur le manque d'unité du parti et les cellules d'usine[6]. Le Bureau politique (BP) le charge de rédiger un projet de brochure sur ce dernier point. Il s'acquitte de cette tâche mais son nom disparaît de l'édition revue qui paraît. Cette même année, il est incorporé dans un régiment de chars, à Rouen, où il est, bientôt, nommé caporal.

Il est libéré en 1925 de ses obligations militaires. Le Bureau d'organisation du PCF le propose comme responsable de la section d'organisation. Mais, en décembre, il devient gérant de l’Avant-Garde[7]. En , lors du Ve Congrès du Parti communiste, il est nommé au comité central du parti[8]. Condamné par défaut, en , à quinze jours de prison et 100 francs d'amende en raison de la publication d'un dessin publié dans l'Avant-Garde[7]. Il gère, également, le Jeune bolchevik. En juin, le congrès de Lille du PCF l'élit membre du Comité central. En novembre, il est une nouvelle fois arrêté et condamné à huit mois de prison et à 500 francs d'amende[9]. Au début de l'année, il avait été élu secrétaire de l'Union des syndicats CGTU de la Seine.

En 1927, il est condamné à quatre mois de prison[10] pour provocation de militaires à la désobéissance, mais refuse de se constituer prisonnier. Le congrès de Bordeaux de la CGTU l'élit à sa Commission exécutive. Toujours recherché, au 3e congrès de la XXe Union régionale, il expose une tribune sur la rationalisation qui sera relayée en une de L'Humanité[10]. En 1928, il est arrêté et interné à la prison de la Santé. L'arrestation fait alors la une de L'Humanité du , qui dénonce un « nouveau coup de force contre les syndicats unitaires » et d'« odieuses brutalités »[11]. Le le député communiste Jean Laporte évoque l'affaire à la Chambre des députés en la qualifiant d'« odieuse et ridicule opération policière »[12].

En 1929, au congrès de Paris de la CGTU, il n'est pas présent et sa candidature n'est pas reconduite à la Commission exécutive. Un rapport de police indique qu'il cherche à se faire employer à l'Humanité. La Révolution prolétarienne écrit qu'il est soupçonné de sympathies pour Renaud Jean et Jacques Doriot. Pour sa part, il critique l'organisation de la journée de lutte du 1er août. Il n'entre pas à l'Humanité et devient correcteur au Petit Journal. En mai, il est candidat aux élections municipales, à Paris.

En 1931, il est secrétaire permanent de la section centrale coloniale du PCF. En 1932, il collabore avec Louis Aragon à la direction de la Ligue anti-impérialiste. Sa candidature est envisagée à Paris pour les élections législatives, mais, finalement, sa candidature n'est pas retenue. Et, en 1933, il est exclu du PCF. La Commission centrale de contrôle politique du parti communiste justifie l'exclusion en raison de l'absence de justifications fournies par Roger Gaillard concernant l'utilisation des fonds qui lui ont été confiés dans l'exercice de son mandat[13].

Durant la guerre, il est mobilisé en 1939, et en 1941, il accepte de collaborer dans les services de l'Information du gouvernement de Vichy. Il meurt en 1947 au moment où il doit être arrêté.

  • Les Cellules communistes d'usine (1924)
  • Roger Gaillard, « Le plan d'action coloniale de l'impérialisme français », Cahiers du bolchévisme : organe théorique du Parti communiste français (S.F.I.C.), no Année 5 numéro 12,‎ , p. 1103-1107 (ISSN 1149-8277, lire en ligne, consulté le ).
  • Roger Gaillard, « Un ministère de transition », Cahiers du bolchévisme : organe théorique du Parti communiste français (S.F.I.C.), no Année 6 numéro 2,‎ , p. 82-87 (ISSN 1149-8277, lire en ligne, consulté le ).
  • Roger Gaillard, « De l'exposition de Vincennes à la réalité coloniale », Cahiers du bolchévisme : organe théorique du Parti communiste français (S.F.I.C.), no Année 6 numéro 6,‎ , p. 460-467 (ISSN 1149-8277, lire en ligne, consulté le ).
  • Roger Gaillard et Parti communiste français, « La menace impérialiste contre la révolution chinoise », L'Humanité, no 11582,‎ , p. 3 (ISSN 0242-6870, lire en ligne, consulté le ).

Bibliographie

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Notes et références

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  1. Biographie
  2. « Roger Gaillard» dans le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier, Les Éditions de l'Atelier, 1997.
  3. Wohl1996, p. 502
  4. Parti communiste, « Formation de bureaux », L'Humanité, no 6394,‎ , p. 4 (ISSN 0242-6870, lire en ligne, consulté le ).
  5. Wohl1996, p. 388
  6. Wohl1996, p. 400
  7. a et b Parti communiste, « Sous prétexte de signifier un jugement ; Roger Gaillard, secrétaire de l'UDS, est arrêté et envoyé au dépôt », L'Humanité, no 10227,‎ , p. 2 (ISSN 0242-6870, lire en ligne, consulté le ).
  8. Parti communiste, Compte rendu sténographique : Ve Congrès national du parti communiste français, tenu à Lille du 20 au 26 juin 1926, Paris, Bureau d'éditions, de diffusion et de publicité, 716 p. (lire en ligne), p. 618 et suiv..
  9. Parti communiste, « La politique des otages ; La 11e chambre condamne Gaillard et Barbé à seize mois de prison », L'Humanité, no 10197,‎ , p. 2 (ISSN 0242-6870, lire en ligne, consulté le ).
  10. a et b Parti communiste, « Un exposé de Gaillard sur la rationalisation », L'Humanité, no 10633,‎ , p. 5 (ISSN 0242-6870, lire en ligne, consulté le ).
  11. Parti communiste, « La police envahit la CGTU », L'Humanité, no 10647,‎ , p. 1 et 2 (ISSN 0242-6870, lire en ligne, consulté le ).
  12. Journal officiel de la République française, « Débats parlementaires, Chambre des députés », Impr. du Journal officiel,‎ , p. 610 (ISSN 1270-5942, lire en ligne, consulté le ).
  13. Parti communiste, « Exclusion », L'Humanité, no 12546,‎ , p. 4 (ISSN 0242-6870, lire en ligne, consulté le ).