Rosmerta — Wikipédia

Rosmerta
Déesse de la mythologie gauloise
Statue de Rosmerta et Mercure (Autun).
Statue de Rosmerta et Mercure (Autun).
Caractéristiques
Fonction principale Déesse de la fertilité et de l'abondance
Lieu d'origine Gaule
Période d'origine Antiquité celte et gauloise
Associé(s) Mercure
Équivalent(s) Abondance
Symboles
Attribut(s) Corne d'abondance, patère, panier de fruits, bourse

Rosmerta est une déesse de la religion celtique gauloise représentant fertilité et abondance.

Parmi ses attributs on retrouve la fameuse corne d'abondance[1] ou cornucopia.

Son culte a été attesté par la découverte de statues et d'inscriptions portant son nom. Il est parfois associé au dieu Mercure mais aussi à Proserpine.

Rosmerta est une déesse de la fertilité et de l'abondance. Elle a pu symboliser la terre féconde[1].

Étymologie

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Il s'agit d'un nom gaulois, pouvant être décomposé en ro-smert-a.

  • L'élément -smert- signifie « s'occupant de » ou « prodiguant » et se retrouve également dans des anthroponymes gaulois tels que Ad-smerio, Smertu-litani, Smerius, Smertae, Smertus[2].
  • Ro- est un préfixe superlatif, au sens de « vraiment, très, beaucoup » comme dans ro-bili (« très bon »), ro-cabalus (« grand cheval »)[3].
  • Le suffixe -a étant le féminin singulier gaulois typique.

Rosmerta est donc « la Grande dispensatrice » ou encore « la Très Généreuse », ce qui s'accorde avec ses attributs.

Mercure et Rosmerta,
bas-relief d'Eisenberg.

Rosmerta est associée au dieu romain Mercure [1]. Cependant, ces attributs en font le pendant de Proserpine (Perséphone), épouse de Pluton (mythologie) possesseur de la Corne d'abondance et qui dès lors qu'elle revient des Enfers, apporte aux paysans la fertilité de leurs terres.

Représentations

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Patère avec une représentation de Rosmerta (Berthouville, Eure).
  • Dans le bas-relief d'Autun, Rosmerta est assise et tient une corne d'abondance. À droite se tient Mercure, tenant la patera ou patère.
  • Un bas-relief d'Eisenberg[4] montre Mercure à droite et Rosmerta à gauche. Rosmerta tient une bourse dans la main droite et une patère dans la main gauche. L'inscription AE 1905, #00058 (voir ci-dessous) permet d'identifier avec certitude la figure se trouvant au côté de Mercure.
  • Dans une paire de statues venant de Paris, l'une représentant Mercure et l'autre Rosmerta, celle-ci tient une corne d'abondance et un panier de fruits.
  • Rosmerta est représentée seule dans un bronze de Fins à Annecy, assise sur un rocher et tenant une bourse, sa tête singulièrement couronnée par les ailes de Mercure.
  • Sur un bas-relief de pierre à Escolives-Sainte-Camille, elle tient à la fois une patère et une corne d'abondance[5].
  • Dans le bas-relief de Reims, elle se trouve au côté de Toutatis.

Outre le corne d'abondance, Rosmerta a pour attribut une patère, un panier de fruits, une bourse.

Inscriptions et lieux

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Jufer et Luginbühl (p. 60) ont répertorié 27 inscriptions mentionnant Rosmerta en France, Allemagne et Luxembourg, soit un secteur géographique correspondant approximativement aux anciennes provinces romaines de Gallia belgica et Germania superior.

Deux inscriptions supplémentaires sont connues, dont une provenant de Dacie (AE 1998, #01100).

Les inscriptions suivantes sont typiques :

  • provenant de Metz (CIL 13, #04311) :

« Deo Mercurio et Rosmertae / Musicus Lilluti fil(ius) et sui(s) ex voto »

  • provenant d'Eisenberg :

« Deo Mercu(rio) / et Rosmer(tae) / M(arcus) Adiuto/rius Mem/{m}or d(ecurio) c(ivitatis) St() / [po]s(uit) l(ibens) m(erito) »

Dans deux inscriptions (CIL 13, #04683 et CIL 13, 04705) provenant de la Gallia belgica, Rosmerta se voit attribuer l'épithète « sacrum » (« sacré »).

Une inscription plus détaillée (CIL 13, #04208 ; AE 1967, #00320 ; AE 1987 #00771) provient de Wasserbillig (Biliacum en Gallia belgica) :

« Deo Mercurio [et deae Ros]/mertae aedem c[um signis orna]/mentisque omn[ibus fecit] / Acceptus tabul[arius VIvir] / Augustal[is donavit?] / item hospitalia [sacror(um) cele]/brandorum gr[atia pro se libe]/risque suis ded[icavit 3] / Iulias Lupo [et Maximo co(n)s(ulibus)] »


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Articles connexes

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Bibliographie

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  • L'Année épigraphique, vol. 1967, 1987, 1998.
  • Corpus Inscriptionum Latinarum (CIL), vol. 13, Tres Galliae.
  • [Boppert 1990] (de) Walburg Boppert, « Skulpturenfragmente aus einem Mercur- und Rosmerta/Maia-Heiligtum in Rheinhessen », Archäologisches Korrespondenzblatt, vol. 20, no 3,‎ , p. 333-344.
  • [Delamarre 2003] Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, Paris, éd. Errance, , 2e éd. (ISBN 2-87772-237-6), p. 277. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • [Deyts 1992] Simone Deyts, Images des dieux de la Gaule, Paris, éd. Errances, , ' (ISBN 2-87772-067-5), p. 119. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • [Deyts & Vernou 2009] Simone Deyts et Christian Vernou, « Mercure et Rosmerta, divinités gallo-romaines à Dijon », Archeologia, Paris, no 462,‎ .
  • [Jufer & Luginbühl 2001] N. Jufer et T. Luginbühl, Répertoire des dieux gaulois, Paris, éd. Errance, (ISBN 2-87772-200-7).
  • [Lhote-Birot et al. 2001] Marie-Chantal Lhote-Birot et al., À propos du couple divin Mercure-Rosmerta : l'épigraphie et l'iconographie révèlent, dans un espace limité à la Gaule mosellane et à la Germanie supérieure, l'existence d'un couple divin Mercure-Rosmerta bienfaisant et protecteur, Metz, Association Lettres et arts, .

Notes et références

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  1. Carte des lieux ayant livré des inscriptions invoquant Rosmerta : les données sont tirées de Jufer & Luginbühl 2001. Un lieu hors-carte est à Sarmizegetusa (cité antique en Transylvanie moderne, Roumanie).

Références

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  1. a b et c [Guirand 1994] Félix Guirand, Mythologie générale, , Paris, éd. Larousse, (ISBN 2-03-513006-9), p. 206.
  2. Delamarre 2003, p. 277.
  3. Delamarre 2003, p. 261-262.
  4. Deyts 1992, p. 119.
  5. Deyts 1992, p. 120-121.
  6. « Planetary Names: Corona, coronae: Rosmerta Corona on Venus », sur planetarynames.wr.usgs.gov (consulté le )