Rue de Paradis — Wikipédia
10e arrt Rue de Paradis | |||
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Situation | |||
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Arrondissement | 10e | ||
Quartier | Porte-Saint-Denis | ||
Début | 95, rue du Faubourg-Saint-Denis | ||
Fin | 64, rue du Faubourg-Poissonnière | ||
Morphologie | |||
Longueur | 528 m | ||
Largeur | 18 m | ||
Historique | |||
Dénomination | 9 mai 1881 | ||
Ancien nom | Rue de Paradis-Poissonnière, rue Saint-Lazare | ||
Géocodification | |||
Ville de Paris | 6959 | ||
DGI | 7043 | ||
Géolocalisation sur la carte : Paris Géolocalisation sur la carte : 10e arrondissement de Paris | |||
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La rue de Paradis est une voie du 10e arrondissement de Paris, en France.
Situation et accès
[modifier | modifier le code]Située dans l'ouest du 10e arrondissement de Paris (quartier de la Porte-Saint-Denis), entre le 95 de la rue du Faubourg-Saint-Denis et le 64 de la rue du Faubourg-Poissonnière, la rue de Paradis d'une longueur de 528 mètres se trouve dans le prolongement de l'ancienne rue d'Enfer, aujourd'hui rue Bleue.
Cette rue est desservie par les arrêts Château d'Eau, Gare de l'Est et Poissonière.
Origine du nom
[modifier | modifier le code]L'origine de la rue de Paradis vient, sans doute, par opposition à la rue d'Enfer (aujourd'hui rue Bleue) qui en était voisine[réf. nécessaire]. Toutefois, Jacques Hillairet indique qu'elle tient plutôt son nom d'un lieu dit les Paradis, antérieurement appelé les Prés-des-Filles-Dieu[1].
Historique
[modifier | modifier le code]Cette voie est une ancienne section du grand chemin qui reliait l'hôpital Saint-Lazare au village du Roule, qui portait le nom de « rue Saint-Lazare » en 1643[1]. Elle est indiquée le plan de Boisseau de 1654.
Elle fermait au sud l'enclos Saint-Lazare et au nord la couture des Filles-Dieu, dit les Paradis qui vont lui donner son nom. Elle porte en effet à partir de 1659 le nom de « rue de Paradis-Poissonnière »[1], pour la distinguer de la rue de Paradis-au-Marais.
En 1710, le lieu-dit « Les Paradis », était l'emplacement d'un potager appartenant aux religieuses de la communauté des Filles-Dieu.
La rue n'était encore en 1740 qu'une route qui longeait l'enclos Saint-Lazare[1].
La rue prend sa dénomination définitive de « rue de Paradis » par arrêté du . Elle a été « la » rue du cristal, de la porcelaine et autre faïence du fait de la proximité de la gare de Paris-Est qui permettait l'acheminement des matières en provenance de la Lorraine notamment.
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La rue sur un plan de 1705. -
Vue de la rue. -
Maison de la porcelaine.
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
[modifier | modifier le code]- Nos 7 et 7 bis : immeuble construit en 1906 et primé en 1908 au Concours de façades de la ville de Paris[2].
Façade Art déco au no 6
[modifier | modifier le code]-
Façade Art déco. -
Détail.
Ancienne faïencerie au no 18
[modifier | modifier le code]En 1889, les faïenceries de Choisy-le-Roi, maison Hippolyte Boulenger, font construire par les architectes Georges Jacotin et Ernest Brunnarius leur magasin et nouveau siège rue de Paradis-Poissonnière, actuelle rue de Paradis, au no 18. Le bâtiment est inscrit au titre des monuments historiques[3] et deviendra en 1978 musée de l'Affiche puis, en 1982, musée de la Publicité avant de déménager en 1990.
Une importante partie de ses murs intérieurs sont recouverts de décors de faïence. Les éléments remarquables sont la façade sur rue, le vestibule avec son décor de céramique, l'escalier à balustres ainsi que la salle d'exposition avec son décor. Une borne historique a été apposée par la ville de Paris.
De 2011 à 2021, le bâtiment abrite Le Manoir de Paris.
En 2022, il accueille l'Albert School, école de commerce data-centric.
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Maison Boulenger. -
Entrée. -
Entrée (détail). -
Borne historique de Paris. -
Faïence.
Anciennes cristalleries au no 30, 30 bis ou 32
[modifier | modifier le code]Vers 1831, Baccarat, la Compagnie des Cristalleries de Saint-Louis et deux autres verriers, Choisy-le-Roi et Bercy, chargent une maison parisienne, Barbier, Launay et Cie, puis Launay, Hautin et Cie, sise au no 30, 30 bis ou 32 de la rue de Paradis-Poissonnière, actuelle rue de Paradis, de la distribution de leurs produits.
Vers 1850, Baccarat et la Compagnie des Cristalleries de Saint-Louis reprennent seuls les locaux, dont il ne reste aujourd'hui que la façade sur rue, datée de 1832.
La Compagnie des Cristalleries de Saint-Louis y place un dépôt[4] tout comme la maison Baccarat qui y installe aussi un atelier de bronze.
La maison Baccarat y comptait 246 employés en 1899[5].
Ce bâtiment deviendra par la suite musée Baccarat jusqu'en 2003 et hébergera un temps la Pinacothèque de Paris à partir de 2003.
D'après la borne historique apposée par la ville de Paris s'élevait au XIXe siècle à cet emplacement un relais de poste pour les diligences de l'est de la France.
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No 30. -
Plaque Saint-Louis. -
No 32. -
Plaque Baccarat.
Ancienne maison Pinet au no 44
[modifier | modifier le code]La prestigieuse maison François Pinet, fondée en 1855, s'installe au no 44 de la rue de Paradis en [6], magasin et atelier de fabrication de « Chaussures fines cousues pour dames, filles, fillettes et enfants[7] », on peut encore y lire « CHAUSSURES - F PINET - CHAUSSURES » en mosaïque au-dessus de la porte.
Par des acquisitions successives, François Pinet devient également propriétaire en 1876 du 42 de la rue de Paradis, du 3 et du 5, rue des Messageries[8], ce qui lui permet d'étendre ses ateliers et de commencer à construire des immeubles de rapport[9]. Son nom est encore visible sous l'horloge au fond de la cour du 42, rue de Paradis. Les bâtiments actuels au 42 et 44 de la rue de Paradis sont le résultat d'une reconstruction complète de 1885-1886 ; sur le bâtiment du 44 est noté « 1886 Architecte R Gravereaux ». Deux cariatides ornent le bâtiment et sont l'œuvre du sculpteur Léon Perrey[10], celle de gauche est une allégorie du travail et celle de droite du commerce. Les deux bâtiments semblent avoir été rehaussés à une époque plus récente. L'atelier-magasin de la société F. Pinet qui se trouvait dans la cour du 44 a disparu.
Le bâtiment héberge depuis le début de 2020 un restaurant italien, le « Libertino ».
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No 44, maison Pinet.
Hôtel de Raguse au no 51
[modifier | modifier le code]La capitulation de Paris face à l'invasion des troupes d'Autriche, de Prusse et de Russie y fut signée dans la nuit du 30 au .
La rue dans la culture
[modifier | modifier le code]La rue dans les jeux de société
[modifier | modifier le code]La rue de Paradis fait partie des rues de la version française du Monopoly.
La rue de Paradis en littérature
[modifier | modifier le code]Dans son ouvrage Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran, Éric-Emmanuel Schmitt fait mention de la rue de Paradis pour ses prostituées[11].
La rue de Paradis en bande dessinée
[modifier | modifier le code]Une scène de M'as-tu vu en cadavre de Jacques Tardi représente la rue de Paradis.
La rue de Paradis au cinéma
[modifier | modifier le code]- Dans le film Le Professionnel (1981), le télégramme destiné au colonel Martin est adressé « 9 rue du Paradis 75010 » (18 min 40 s).
- Une scène du film d'Arnaud Desplechin, Rois et Reine (2004) a été tournée rue de Paradis (rencontre entre Ismaël et sa sœur).
- Une scène du film Taken (2008) de Pierre Morel se déroule rue de Paradis.
Autre rue de Paradis
[modifier | modifier le code]La rue de Paradis-au-Marais a été incorporée en 1868 dans la rue des Francs-Bourgeois dans le 4e arrondissement de Paris.
Références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, deuxième édition, 1963, Les Éditions de minuit, tome 2 page 228 « PARADIS (rue de) »
- « Échos et nouvelles », Le Matin, , sur RetroNews.
- Notice no PA00086504, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- [PDF]Musterbuch Compagnie des Cristalleries de Saint-Louis, um 1872 (Auszug).
- Notice sur la cristallerie de Baccarat, ses ouvriers, ses institutions, 1900, p. 47.
- Le Moniteur de la Cordonnerie.
- Expositions internationales (1876), p. n292.
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- Archives de Paris, Calepins des propriétés bâties (D1P4/844 et 845).
- La signature L. Perrey est toujours lisible, constatée en mars 2010.
- Schmitt, Eric-Emmanuel (1960-....)., Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, , 74 p. (ISBN 978-2-253-16663-4 et 2253166634, OCLC 800689197, lire en ligne).