Sîq — Wikipédia

La façade de grès rose du « Khazneh », à l'embouchure du Sîq.

Le Sîq (de l'arabe السيق al-Siq, « le fossé ») est un défilé long de 1 200 m environ, orienté approximativement est-ouest, étroit et sinueux, qui forme l'entrée de la ville antique de Pétra en Jordanie.

Description

[modifier | modifier le code]

La largeur du Sîq ne dépassant pas une dizaine de mètres[1] (et moins de 3 m par endroits), avec des parois de plusieurs dizaines de mètres de hauteur, cela en faisait un endroit facile à défendre[1].

C'est le cours d'eau Wadi Moussa qui a creusé le canyon dans les grès du Paléozoïque, il y coulait jusqu’au village de Wadi Moussa, bordé par des lauriers-roses[1]. Comme il était sujet à des crues épisodiques, les Nabatéens avaient détourné le Wadi Moussa par un barrage et un tunnel.

C'est ce tunnel situé juste avant l'entrée du Sîq qui a été restauré pour éviter les crues saisonnières meurtrières comme celle de 1963 qui fit 24 victimes, dont l'abbé Jean Steinmann[2]. Le Sîq avait aussi une fonction irrigatrice grâce aux deux aqueducs creusés dans ses parois qui assuraient l'apport essentiel de l'eau à la cité de Pétra[3].

C'est un peu avant l'entrée du Sîq que se trouvent quelques-unes des plus anciennes tombes monolithiques taillées dans des grès blancs[4].

L'entrée du Sîq était surmontée d'une grande arche dont il ne reste aujourd'hui que des traces sur un côté du canyon, à cause des ravages de l'érosion, des tremblements de terre et des crues[5]. Tout le long des murs se trouvent des petites niches votives contenant des sculptures de dieux[6].

Juste avant la sortie vers la ville sur la paroi de gauche, on devine les vestiges d'une sculpture très abîmée qui représentait un dromadaire et des chameliers arrivant à leur destination : la grande ville caravanière et capitale des Nabatéens.

La pénombre et l'étrangeté du lieu donnent l'impression d'une voie processionnaire importante.

À l'extrémité de la gorge, après une demi-heure de marche[1], se trouve la Khazneh, l'un des plus beaux monuments de Pétra, à la façade taillée directement dans la roche.

Ce passage est protégé, car depuis le , le site de Pétra est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

À noter au début du défilé (30° 19′ 19″ N, 35° 27′ 40″ E), un accès après passage du tunnel construit par les Nabatéens à un autre canyon, plus étroit et difficile d'accès, parfois surnommé le « petit Sîq », débouchant au nord de Petra à proximité des tombes chrétiennes (30° 20′ 10″ N, 35° 27′ 33″ E). Le site peut être dangereux à certaines saisons et non recommandé pour des personnes peu sportives[7].

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c et d Christian Augé et Jean-Marie Dentzer, Pétra, la cité des caravanes, Gallimard, 1999.
  2. « La catastrophe de Pétra (24 victimes) », La Terre-Sainte, no 6 (année 1963),‎ , p. 184-186 (lire en ligne [PDF])
  3. Jean Nicod, Problèmes d'environnement dans quelques cités antiques d'Asie mineure et du Proche-Orient : in Méditerranée, vol. 99, , 117-119 p. (lire en ligne), chap. 3.
  4. Michel Mouton, Les plus anciens monuments funéraires de Pétra : Une tradition de l'Arabie préislamique : in Topoi, vol. 14, , 79-119 p. (lire en ligne), chap. 1.
  5. Laborde nous laissa l'une des seules traces de cette arche sur l'un de ses croquis.
  6. (en) « The Siq », nabataea.net
  7. The Small Siq - Nabataea.net

Sur les autres projets Wikimedia :