Saïd Jalili — Wikipédia

Saïd Jalili
سعید جلیلی
Illustration.
Saïd Jalili en 2021.
Fonctions
Membre du Conseil de discernement
iranien
En fonction depuis le
(11 ans, 2 mois et 4 jours)
Président Hachemi Rafsandjani
Hashemi Shahroudi
Sadeq Larijani
Secrétaire du Conseil suprême
de sécurité nationale

(5 ans, 10 mois et 21 jours)
Prédécesseur Ali Larijani
Successeur Ali Shamkhani
Biographie
Date de naissance (59 ans)
Lieu de naissance Machhad (Iran)
Nationalité Iranien
Parti politique Front pour la stabilité de la Révolution islamique
Profession Homme politique, professeur, diplomate
Religion Chiisme

Signature de Saïd Jaliliسعید جلیلی

Saïd Jalili (en persan : سعید جلیلی), né le [1] à Mashhad[2], est un diplomate et homme politique iranien, ancien secrétaire du conseil suprême de sécurité nationale entre 2007 et 2013 et candidat à l'élection présidentielle iranienne en 2013, 2021[3] et 2024.

Il est affilié au Front de la stabilité de la révolution islamique, dont il a été le candidat lors de l'élection présidentielle de 2013, parmi les plus conservateurs et à droite de l'échelle politique iranienne.

Membre des forces paramilitaires Basij durant la guerre Iran-Irak (1980-1988), pour laquelle il interrompt ses études, il perd la jambe droite au combat en 1987[2],[4]. Après la guerre, il obtient un doctorat en sciences politiques à l'université Imam Sadegh (en) à Téhéran ; sa thèse porte sur « la politique étrangère du prophète Mahomet »[5],[4]. Il enseigne ensuite cette matière (la « diplomatie du prophète ») à cette même université, fondée « par la mouvance ultraconservatrice pour former les futurs cadres du régime »[4].

Nommé vice-ministre des Affaires étrangères sous la présidence de Mohammad Khatami en 1997, il est chargé des relations avec les Amériques[5]. En 2001, il est nommé directeur général du bureau des affaires courantes du Guide suprême l'Ayatollah Ali Khamenei[6],[4]. Lorsque Mahmoud Ahmadinejad remporte l'élection présidentielle de 2005, Saïd Jalili devient son conseiller et son vice-ministre des Affaires étrangères, chargé des relations avec l'Europe et les Amériques[6],[5].

En 2007, il devient « le représentant direct du Guide suprême au sein du Conseil suprême de sécurité nationale » ; il prend alors la direction des négociations avec le monde occidental quant au programme nucléaire iranien[7].

Le Conseil des gardiens de la Constitution l'autorise à se porter candidat à l'élection présidentielle de 2013 ; il est le candidat du Front pour la stabilité de la révolution islamique[1]. « Très proche » d'Ali Khamenei, il est dépeint par les médias iraniens comme un intellectuel pieux et conservateur, menant une « vie simple »[2]. « Connu pour sa position ferme dans les discussions avec les grandes puissances »[7], il est « partisan d'une politique étrangère agressive »[8]. Pour l'élection, il est « le candidat idéal de la mouvance dite "principaliste", une association souple de religieux et de militaires attachés à l'autorité absolue du Guide »[4].

Élection présidentielle de 2021

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En 2021, Saïd Jalili est à nouveau candidat à l'élection présidentielle[9],[3]. Concernant le dossier du nucléaire iranien, il affirme notamment « la négociation n’est pas le seul moyen. Il faut pousser l’ennemi à supplier. Il y a un moyen et un plan pour le faire », tout en confirmant : « Je ne suis pas contre les négociations du tout, mais je pense que nous ne devrions pas mettre tous nos œufs dans le même panier »[10],[11]. Lors du troisième et dernier débat avant l'élection présidentielle, il se prononce en faveur d'une implémentation pure de l'Islam durant les 4 prochaines années[10],[12].

Élection présidentielle de 2024

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Le , Saïd Jalili dépose sa candidature à l'élection présidentielle de [13]. Il s'agit d'une élection anticipée entraînée par la mort du président Ebrahim Raïssi dans un accident d'hélicoptère[14]. Le , le ministère de l'Intérieur annonce que sa candidature a été approuvée par le Conseil des gardiens de la Constitution[15]. Le , un sondage de l'ISPA le donne en tête des intentions de vote au premier tour[16]. À l'issue du premier tour, il est devancé par le réformiste Massoud Pezeshkian et termine second, recueillant 40,38 % des voix exprimées[17]. Il reçoit alors le soutien de Mohammad Ghalibaf, arrivé troisième, ainsi que des ex-candidats Alireza Zakani et Amir-Hossein Ghazizadeh Hashemi, qui se sont retirés avant le premier tour[18].

Lors du second tour, il est à nouveau devancé par Massoud Pezeshkian qui l'emporte avec 16.384.403 voix (54,76 %)[19].

Notes et références

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  1. a et b (en) "Iran presidential elections: who are the eight candidates?", Euronews, 22 mai 2013
  2. a b et c (en-GB) « Profiles: Iran election candidates », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. a et b (en) « Prominent candidates introduced », sur Tehran Times, (consulté le )
  4. a b c d et e « Saïd Jalili : Le favori du Guide ? », Le Monde, 23 mai 2013
  5. a b et c (en) "Saeed Jalili", Press TV (Iran), 22 mai 2013
  6. a et b (en) "FACTBOX: Iran's new atomic negotiator Saeed Jalili", Reuters, 20 octobre 2007
  7. a et b « Présidentielle en Iran: le négociateur nucléaire Saïd Jalili sera candidat », Radio-télévision belge de la Communauté française, (consulté le )
  8. Karen Lajon, « Un deuxième printemps iranien est-il possible? », Le Journal du dimanche, (consulté le )
  9. (fa) « سعید جلیلی در انتخابات 1400 ثبت نام کرد +عکس », sur خبرآنلاین,‎ (consulté le )
  10. a et b Léa Espagnet, « Mort d'Ebrahim Raïssi : qui sont les principaux candidats à l'élection présidentielle iranienne du 28 juin ? », CNews, (consulté le )
  11. (fa) پایگاه خبری تحلیلی انتخاب | Entekhab.ir, « جلیلی: مذاکره تنها راه نیست؛ باید کاری کنیم که دشمنان به التماس بیفتند؛ راه و برنامه اش هم موجود است », sur fa,‎ ۱۴۰۰/۰۳/۱۰ - ۲۰:۳۸ (consulté le )
  12. (en) « Iranian presidential candidates face off in final showdown », sur Tehran Times, (consulté le ) : « Jalili concluded by saying that [...] pure Islam should be implemented in the society. »
  13. F.R., « Mort d'Ebrahim Raïssi: ouverture des inscriptions pour les candidats à la présidentielle anticipée en Iran », BFM TV, (consulté le )
  14. Camille Neveux, « Présidentielle en Iran : 80 candidats et presque autant de conservateurs », Libération, (consulté le )
  15. C.Bo., « Iran: six candidats autorisés pour la présidentielle du 28 juin », BFM TV, (consulté le )
  16. (fa) « انتشار آخرین یافته‌های نظرسنجی انتخاباتی مرکز افکارسنجی جهاددانشگاهی », ISNA News Agency,‎ (consulté le )
  17. « Iran Presidential Election: Final Figures Put Pezeshkian and Jalili in Run-off », Iran Press, et se qualifiant donc pour le second tour, qui aura lieu le 5 juillet 2024.
  18. (en) « Iran heads to presidential run-off on July 5 amid record low turnout », Al-Jazeera,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. « En Iran, le réformateur Masoud Pezeshkian remporte la présidentielle », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )