Sandrine Bonnaire — Wikipédia

Sandrine Bonnaire
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Naissance (57 ans)
Gannat
Nationalité française
Profession actrice, réalisatrice et scénariste
Films notables À nos amours
Sans toit ni loi
Jeanne la Pucelle
La Cérémonie
Joueuse

Sandrine Bonnaire[1], née le à Gannat dans l'Allier, est une actrice, réalisatrice et scénariste française.

César du meilleur espoir féminin en 1984, elle remporte en 1986 le César de la meilleure actrice pour son rôle dans Sans toit ni loi et, en 1995, la coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine à la Mostra de Venise pour La Cérémonie.

Famille, enfance

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Sandrine Bonnaire, septième d'une famille de onze enfants[2], est la fille de Lucienne (morte en 2023[3]) et Marcel Bonnaire. Elle passe l'essentiel de sa jeunesse à Grigny[2] en région parisienne où elle effectue ses études secondaires au collège Jean-Vilar[4].

Son père est ouvrier ajusteur[2]. Sa mère est Témoin de Jéhovah, raison pour laquelle elle ne garde pas beaucoup de souvenirs de son enfance, sans fêtes d'anniversaire ni de Noël[2]. Elle déclare : « J'ai une amnésie, peut-être pas inconsciente, mais totale de mon enfance[5]. » Elle ne parle pas de sa mère pour ne pas en dire du mal et doit son équilibre à son père qui ne partageait pas les mêmes convictions religieuses. À cause de la destruction d'humains proclamée et annoncée plusieurs fois par la doctrine des Témoins de Jéhovah, « principe négatif et terrorisant » dit-elle, elle déteste les religions, mais respecte la foi. « Il y a un aspect très castrateur dans les religions. Une espèce de soumission et cette idée du péché qui me fait froid dans le dos[6]. »

À la mort de son père, elle devient le soutien financier de la famille dont la mère est absente et s'occupe de ses deux petits frères[2]. Une de ses sœurs, Sabine, est autiste[2].

Figurante, dans La Boum et dans Les Sous-doués, alors qu'elle tente de décrocher un CAP de coiffure[2], Sandrine Bonnaire accompagne sa sœur Lydie, en , à la suite de l'annonce d'un casting dans le journal France-Soir pour faire de la figuration dans le film À nos amours de Maurice Pialat[7]. Mais c'est elle qui est finalement engagée dans le film où sa jeunesse, sa fraîcheur, sa spontanéité et sa sensualité crèvent l'écran[2]. Pour sa prestation, elle décroche à 16 ans le César de la meilleure révélation féminine.

Sa carrière est désormais lancée et son rapport avec Pialat s'affirme comme une ligne de force dans sa jeune filmographie, puisqu'elle tourne avec lui : Police et Sous le soleil de Satan, récompensé par la Palme d'or au festival de Cannes en 1987.

Tout au long de sa carrière, elle s'illustre dans un registre plutôt sombre et grave comme dans Sans toit ni loi d'Agnès Varda où elle joue une jeune marginale qui finit par mourir de froid. Son interprétation lui vaut, en 1986, un deuxième César, cette fois en tant que « meilleure actrice », devenant ainsi la plus jeune comédienne à être distinguée dans cette catégorie (18 ans). Elle avoue elle-même que son apparence doit évoquer la gravité ; gravité que des réalisateurs comme Patrice Leconte, Jacques Doillon, Jacques Rivette, André Téchiné ou encore Claude Chabrol exploitent à bon escient.

Jacques Rivette la dirige en 1994, pour le rôle de Jeanne d'Arc, dans Jeanne la pucelle, qu'elle interprète de façon à la fois passionnée et sobre, rôle pour lequel elle est nommée aux Césars 1995 de la Meilleure actrice.

Sa prestation troublante dans Monsieur Hire est saluée par une nouvelle nomination aux Césars et son rôle subversif de bonne analphabète et meurtrière dans La Cérémonie est distingué par la coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine à Venise en 1995, ex æquo avec Isabelle Huppert.

Dans les années 2000, elle trouve pourtant une note de jeu plus légère et pétillante dans des films comme Mademoiselle de Philippe Lioret ou Je crois que je l'aime de Pierre Jolivet entre autres même si elle reste intimement liée à un cinéma d'auteur sérieux.

Marraine en 2001 de la journée de l'autisme, elle réalise en 2007 un documentaire sur sa sœur, intitulé Elle s'appelle Sabine[8], présenté au festival de Cannes (Quinzaine des réalisateurs) la même année et sorti en salles en 2008.

En 2006, dans le téléfilm Le Procès de Bobigny, elle joue le rôle d'une personne vivante au moment du tournage, la mère d'une jeune fille mineure ayant avorté en 1972, ce qui donna lieu à un procès historique de l'avortement. Ce qu'elle commente dans une interview : « Ça oblige à mettre de côté son ego de comédienne. Il faut être dans le vrai parce que, toujours, il y a cette pensée que l’autre, la personne concernée, verra le film. La pensée de ne pas trahir, même s’il s’agit d’une adaptation[9]. »

En 2013, elle travaille avec le chanteur Jacques Higelin et, dans l'album Beau Repaire, elle chante Duo d'anges heureux en duo avec lui[10].

Au printemps 2013, elle tourne pour la première fois sous la direction de Claude Lelouch dans son 42e film solo Salaud, on t'aime où elle a pour partenaires Johnny Hallyday et Eddy Mitchell ; le film sort en salles en .

En 2014, elle effectue son retour sur scène en interprétant, à Valence, L'Odeur des planches de Samira Sedira en lecture théâtrale sous la direction de Richard Brunel.

Le , à l'occasion de la Journée internationale des femmes, elle participe à un défilé à Tunis organisé par l'Institut français intitulé « Over fifty… et alors ? », consacré aux femmes qui ont franchi la barre des cinquante ans[11].

Le , elle apparaît travestie en homme dans le clip de la chanson L'Homme qui court[12], issue de l'album Radio Londres du chanteur Axel Bauer[13].

En 2024, elle commence le tournage de Slow Joe[14].

Membre et présidente de jury

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Engagements personnels

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Sandrine Bonnaire est depuis 2007 marraine de l'association « Ciné-ma différence »[21].

En , elle intègre l'équipe de campagne de Martine Aubry pour la préparation des primaires socialistes[22]. Elle devient, auprès de Patrick Bloche, chargée des sujets « Culture-Média ».

Le , elle annonce via une vidéo Instagram qu'elle compte porter plainte contre l'EHPAD dans lequel sa mère était hébergée au moment de sa mort survenue au mois d'août, et où elle aurait été victime de traitements négligents selon l'actrice[23].

Vie privée

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À 20 ans, elle rencontre Jean-Yves Escoffier, un chef opérateur, qui est de 17 ans son aîné. Ils restent quatre ans ensemble. En 1991, elle rencontre l'acteur américain William Hurt sur le tournage de La Peste de Luis Puenzo. Il est le père de Jeanne, sa fille aînée, née en 1994. En 2003, elle épouse à la mairie de Cabourg le scénariste et dialoguiste Guillaume Laurant – connu pour avoir coécrit Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain –, qu'elle avait rencontré lors du Festival du film de Cabourg. Il est le père d'Adèle, sa deuxième fille, née en 2004. Le couple divorce en 2015[24]. Depuis 2018, elle est en couple avec le musicien de jazz Erik Truffaz[25].

En 1993, pour protester contre la publication de photographies prises sans son consentement, elle fait déverser une demi-tonne de fumier devant les locaux du magazine Voici à Paris, devant les caméras de Canal+[26],[27].

Victime de violences conjugales

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Dans son livre autobiographique Le soleil me trace la route[2], elle révèle qu'en 2000, à Paris, pendant le tournage du film C'est la vie avec Jacques Dutronc[28], elle est victime d'une très violente agression (triple fracture de la mâchoire et huit dents cassées[25]), qui lui vaut une lourde intervention chirurgicale avec pose de plaques en titane et de nombreuses séances de rééducation[29],[25]. Son agresseur, contre lequel elle a porté plainte et que l'on ne connaît que par son prénom, Pierre[30], est condamné à deux ans de prison avec sursis et une forte amende[25]. Ce n'est qu'en 2019 qu'elle indique, dans le livre À l'amour, à la vie, un recueil de témoignages écrit par Catherine Ceylac, qu'il s'agissait en fait d'une agression de son compagnon d'alors, avec lequel elle entrait dans une phase de rupture[31],[25].

Décoration

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Filmographie

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Sandrine Bonnaire au festival de Cannes 2000.
Sandrine Bonnaire en 2003 sur le tournage de Le Cou de la girafe.
Sandrine Bonnaire en 2012 au festival du cinéma américain de Deauville.

Réalisatrice

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Documentaires
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Télévision

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Publication

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Distinctions

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Récompenses

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Sandrine Bonnaire en 2001.

Nominations

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Notes et références

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  1. Sandrine Bonnaire n'a aucun lien de parenté avec l'acteur Jean-Paul Bonnaire.
  2. a b c d e f g h et i Jean-Luc Douin, « Sandrine Bonnaire : crever l'écran », Le Monde.fr, .
  3. « Sandrine Bonnaire révèle la mort récente de sa mère dans des circonstances très troubles », sur www.purepeople.com, .
  4. Jacques Lafitte et Stephen Taylor, Who's Who in France, J. Lafitte, , p. 302.
  5. « Sandrine Bonnaire est née deux fois » par Marie Guichoux, Palain.org, 4 avril 1997.
  6. « Sandrine Bonnaire : « De mon enfance, je ne garde que les bons souvenirs » », Psychologies.com.
  7. « Témoignages : Sandrine Bonnaire », Cahiers du cinéma, no 576,‎ , p. 41.
  8. « Elle s'appelle Sabine », France 3.fr.
  9. Interview de Sandrine Bonnaire sur France 2.
  10. « Sandrine Bonnaire : "Jacques Higelin incarne la liberté" », Télérama.fr, mars 2013.
  11. « Over fifty… et alors ? », sur institutfrancais-tunisie.com (consulté le ).
  12. RFM
  13. Le Parisien.
  14. « Sandrine Bonnaire se penche sur le biopic musical Slow Joe (exclusif) », sur screendaily, .
  15. « L’association du festival du film de Cabourg, loi 1901 », Festival-cabourg.com (consulté le 14 mars 2017).
  16. « Sandrine Bonnaire et Diane Kruger, membres du jury au Festival de Berlin », Pure People.com, 30 janvier 2008.
  17. « Sandrine Bonnaire obligée de renoncer à sa participation à la Berlinale », Pure People.com, 7 février 2008.
  18. « Beaune 2016 : Sandrine Bonnaire présidente du jury », Allociné.fr, 19 février 2016.
  19. « Festival du Cinéma Américain de Deauville 2012 (édition n°38) », Allociné.fr (consulté le 14 mars 2017).
  20. « Dinard Film Festival 2019. Sandrine Bonnaire sera la présidente du jury », Ouest-France.fr, 22 août 2019.
  21. « Ciné-ma différence, c’est… », Cinemadifference.com (consulté le 14 mars 2017).
  22. « Aubry dévoile son équipe de campagne », Le Figaro.fr avec AFP, 12 juillet 2011.
  23. « Sandrine Bonnaire en colère après la mort de sa mère dans un Ehpad annonce porter plainte », sur huffingtonpost.fr, (consulté le ).
  24. « Sandrine Bonnaire annonce son divorce et n’est pas prête à retomber amoureuse », Anthony Martin, Voici.fr, 26 novembre 2015.
  25. a b c d et e « "Il m’a strangulée" : Sandrine Bonnaire se confie sur les violences conjugales qu’elle a subies », Chloé Friedmann, Le Figaro.fr, 22 octobre 2019.
  26. « En privé avec Sandrine Bonnaire », Ariel Maudehous, Le Figaro.fr, 28 octobre 2012.
  27. « Interview "life" Sandrine Bonnaire » par Thierry Ardisson dans l'émission Tout le monde en parle diffusée le 25 mars 2006, sur le site de l'INA.fr (consulté le 15 mars 2017).
  28. « Sandrine Bonnaire, étranglée et passée à tabac : elle évoque son agression », Gala.fr, 3 octobre 2016.
  29. « Sandrine Bonnaire donne des détails sur son agression : "Je nageais dans le bonheur… et quelques heures plus tard, j'étais détruite…" », Pure People.com, 23 février 2010.
  30. « Sandrine Bonnaire, femme battue : "Il m'a strangulée, cassé la mâchoire et les dents" », La Dépêche du midi,‎ (lire en ligne).
  31. Ronan Tésorière, « Violences conjugales : le glaçant témoignage de Sandrine Bonnaire », Le Parisien, 25 novembre 2019.
  32. Arrêté du 17 janvier 2013 portant nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres.
  33. « La Dette d'amour » (fiche film), sur Allociné.
  34. « L'Âme d'un espion », sur kinoglaz.fr (consulté le ).
  35. « Umami » (fiche film), sur Allociné.
  36. « « Sabine » la bien-aimée »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Gérard Lefort, Libération, 25 mai 2007.
  37. « Ce que le temps a donné à l'homme », sur Arte.tv.

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Bibliographie

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  • Pascale Krémer, « Sandrine Bonnaire : ma cité HLM, c'était comme un village », Le Monde no 22720, Paris, 28-, p. 21 (ISSN 0395-2037) [lire en ligne].

Liens externes

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