Sainte-Marie en Champs — Wikipédia

Sainte-Marie en Champs

La collégiale Sainte-Marie en Champs (Sankt Maria in campis) ou « Heilig Kreuz » est une collégiale dédiée à la Sainte-Vierge, qui jusqu'en est dans les champs entre Mayence et Hechtsheim. On la désignait indifféremment sous le nom d'« église de la Vierge » (Liebfrauenkirche), « église Sainte-Croix » ou « Notre-Dame en Champs ».

Siège de Mayence en l'année 1689. Gravure, Paris, 1756
Sainte-Marie en Champs sur Plan de Mayence de ses nouvelles fortifications et de ses environs[1].

Une chapelle dédiée à la Vierge datant entre 765 et 808 est mentionnée dans les actes[2]. L'église est élevée au rang de collégiale par l'évêque Erkanbald en 1011 : un chapitre canonial y est alors établi.

Un culte à la Sainte-Croix est lié à cet endroit, pour un motif peu facile à expliquer[3]. L'archevêque Pierre d'Aspelt construit en tout cas une église plus grande vers 1320 en style gothique. Curieusement, cette collégiale restera à l'extérieur des fortifications de Mayence, et sera régulièrement la proie de mercenaires en maraude ou de nobles avides d'étendre leur domaine. À chaque fois qu'on venait chercher querelle à la ville de Mayence, à l'électeur ou à l'archevêque, on prenait position dans les banlieues, soit à Weisenau (collégiale Saint Victor) soit à Hechtsheim (collégiale Sainte-Croix ou Sainte-Marie en Champs).

Entre 1630 et 1780 la collégiale a été rénovée à plusieurs reprises, embellie, réparée - mais elle n'a plus la gloire d'antan[4],[3]

Après la prise de Mayence par les troupes françaises du général Custine en , s'ensuivit le siège de Mayence (1793) par les alliés. L'église et les bâtiments adjacents furent livrés aux flammes le . Les ruines en furent démantelées quelques années plus tard par les troupes françaises (1801), et les pierres utilisées comme matériau de fortification[3].

Dans les années 1960 les archéologues ont découvert que l'église avait été érigée sur une ancienne villa rustica romaine, une ferme qui fournissait les légions romaines de Mogontiacum en céréales, légumes et viande[3].

Notes et références

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  1. «Plan de Mayence de ses nouvelles fortifications et de ses environs - 1736 von Bernard-Antoine Jaillot
  2. Marie-Pierre Terrien, La christianisation de la région rhénane du IVe siècle au milieu du VIIIe siècle, vol. 1, Besançon, Presses Univ. Franche-Comté, , 220 p. (ISBN 978-2-84867-199-4, présentation en ligne) page 141
  3. a b c et d (de) Udo Mosbach, « Weisenau und seine (ehemaligen) Klöster. 2. Das Stift Heilig-Kreuz », sur regionalgeschichte.net (consulté le ) : soit à la suite d'une profanation par un ivrogne, la croix profanée aurait été reconnue comme miraculeuse, soit une croix arrivée par bateau, une fois sur le rivage aurait été portée par un char à bœufs sans guide au lieu où l'on aurait ensuite bâti l'église...
  4. (de) Reinhard Schmid, « Mainz - Kloster Maria im Felde - Heilig Kreuz. Geschichtlicher Abriss (Klöster und Stifte in Rheinland-Pfalz) », sur klosterlexikon-rlp.de (consulté le )