Sanubar Tursun — Wikipédia
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Sanubar Tursun est une auteure, compositrice et interprète ouïghoure, née le à Yining (Chine).
Elle est formée au Conservatoire de musique de Shanghai. Interdite de sortie de territoire pendant 10 ans, elle se produit à l'international avant de disparaître en , victime de disparition forcée et probablement détenue dans un camp d'internement du Xinjiang. Elle reparaît en public en .
Biographie
[modifier | modifier le code]Enfance et formation
[modifier | modifier le code]Son père, comme son grand-père, est luthier[1].
Carrière
[modifier | modifier le code]Sanubar Tursun sort son premier album en . Avec le soutien d'Aga Khan Music Initiative, elle donne des concerts en Turquie, en Suisse, en Belgique, en Italie, au Royaume-Uni et aux États-Unis[2].
En , lors de l’un de ses concerts, un poète monte sur scène pour chanter la souffrance de son peuple. Le gouvernement, par répression, la licencie de son poste de chanteuse, confisque son passeport et celui de son frère, également musicien, et leur interdit de quitter le territoire pendant 10 ans. Son frère, très affecté, meurt de crise cardiaque. Sanubar Tursun passe cinq ans réfugiée dans le conservatoire de Shanghaï, où elle étudie la composition musicale[1]
Artiste respecté dans la communauté ouïghoure, son travail est également salué dans le monde entier.
En France, elle se fait remarquer lors de son passage au Théâtre de la Ville en , où elle joue à guichets fermés[1].
Disparition
[modifier | modifier le code]En , elle est sensé se produire à l'Opéra de Nantes elle ne vient pas[3].
Sanubar Tursun est une des victimes du génocide culturel des Ouïghours de la Chine à l'encontre de la minorité musulmane et turcophone ouïghoure[2].
Depuis fin , aucun de ses collaborateurs internationaux n'a pu la joindre[4]. Après de nombreux mois sans donner signe de vie, elle est enfin vue par des proches, circulant dans l'espace public, fin [1],[5].
Sa célébrité a été consolidée par une saison en tant que juge de langue ouïghoure dans l'émission de talents de Xinjiang Voice of the Silk Road ("La Voix de la Route de la Soie")[6]. Selon les rumeurs, elle serait détenue dans un camp d'internement du Xinjiang et aurait été condamnée à 5 ans de prison[6].
Les organisations chinoises officielles des journalistes de la RFA ou du New York Times refusent de commenter cette nouvelle ou de fournir l'emplacement exact de Sanubar Tursun. Jusqu'à présent, la seule certitude[source ?] est que les noms des universitaires, artistes et personnalités publiques décédés ces derniers mois ont été ajoutés sous le nom de Sanubar Tursun.
Durant la même période, à partir de 2018, le gouvernement chinois envoie massivement des Ouïghours dans les camps d'internement du Xinjiang[7]. Cette répression de la minorité ouïghoure atteint un tel degré de violence qu'elle est qualifiée de génocide par un nombre croissant d'instances internationales[8].
Œuvre
[modifier | modifier le code]- Albums : Arzu (Songs of the Uyghurs)
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Sanubar_Tursun » (voir la liste des auteurs).
- Camille Renard, « Sanubar Tursun : la voix des Ouïghours libérée », sur franceculture.fr, (consulté le )
- (en-US) Rachel Harris, « Cultural Genocide in Xinjiang: China Targets Uyghur Cultural Leaders », sur The Globe Post, (consulté le )
- « Nantes-Angers Opéra : où est Sanubar Tursun l'artiste ouïghoure qui devait se produire en février ? », sur France 3 Pays de la Loire, (consulté le )
- « Sanubar Tursun, dispariation d'une musicienne ouïghoure », sur rts.ch.
- (en) « Uighur musician listed for China show year after disappearance », sur France 24, (consulté le )
- (en) « China: Sanubar Tursun, voice of the Uyghurs, missing presumed detained in Xinjiang’s internment camps », sur turkistantimes.com (consulté le )
- Nouveaux appels à la fermeture des "camps de rééducation" du Xinjiang Challenges, 19 septembre 2018
- (en) Lorraine Boissoneault, « Is China Committing Genocide Against the Uyghurs? », sur Smithsonian Magazine, (consulté le ).