Scandale Danske Bank — Wikipédia

Le siège de la Danske Bank à Copenhague

Le scandale du blanchiment d’argent de la Danske Bank fait référence aux enquêtes en cours sur la participation de la Danske Bank , basée à Copenhague, à des transactions suspectes entre des comptes de non-résidents entre 2007 et 2015 [1],[2],[3]. Il s'agit peut-être du plus grand scandale de blanchiment de capitaux au monde [4]. Selon les sources, l'évaluation du montant total des fonds suspects varie entre 30 milliards[5] et 230 milliards de dollars américains[6]. L'importance des fonds russes impliqués donne à l'affaire une dimension géopolitique, montrant la porosité des banques de l'Union européenne au blanchiment d'argent de ses voisins.

Supervision financière

[modifier | modifier le code]

Danske Bank est la plus grande banque du Danemark. La succursale locale de la banque en Estonie, qui relevait de l'autorité de surveillance financière du Danemark (Finanstilsynet) [7], était la structure utilisée pour faire transiter l'argent sale[3].

Suites judiciaires

[modifier | modifier le code]

Dans le rapport publié par Bruun & Hjejle, la banque a affirmé avoir cru pendant "longtemps" que les risques élevés que représentaient les clients non résidents étaient atténués par des procédures adéquates de lutte contre le blanchiment d'argent. Il était devenu évident que les procédures anti-blanchiment étaient insuffisantes après une dénonciation anonyme interne[8],[9]. Le lanceur d'alerte a par la suite été identifié comme étant Howard Wilkinson, l'ancien responsable du commerce en Estonie.

Selon le Finanstilsynet danois, les dépôts russes non résidents en 2012 représentaient 35 % des bénéfices de la succursale locale alors même que le pourcentage global de clients russes dans la succursale n'atteignait que 8 %[10]. Le deuxième plus grand nombre de portefeuilles de non-résidents provenait du Royaume-Uni[9].

En 2014, l'Autorité de surveillance financière estonienne a constaté des "violations systémiques à grande échelle et sur le temps long des règles relatives à la lutte contre le blanchiment d'argent" dans la branche estonienne de Danske Bank et a informé les autorités danoises de ses conclusions. Selon l'autorité estonienne de surveillance financière, les activités ont diminué après avoir demandé à la banque de cibler les violations[11]. En , l'autorité régulatrice estonienne donne un délai de 8 mois à Danske Bank pour cesser ses activités en Estonie et enquête parallèlement sur la possibilité d'une implication de Swedbank dans l'affaire [12].

En , la banque danoise reçoit une lettre de Renaud Van Ruymbeke, juge tribunal de grande instance de Paris aux fins d'interroger l'établissement sur des transactions d'un montant de 28 millions d'euros effectuées entre 2007 et 2014[13].

Au moins 200 milliards d’euros d’argent suspect ont transité par la filiale estonienne de la banque danoise, entre 2007 et 2015. Des enquêtes sont ouvertes contre la banque, en 2019, dans cinq pays[14].

En 2020, une action collective est déposée aux États-Unis au nom de 55 fonds de pension[15].

En , Le parquet de Francfort a infligé une amende de 13,5 millions d'euros à la Deutsche Bank[16], en raison de ses liens avec la banque danoise Danske Bank, pour ne pas avoir "signalé à temps 627 cas suspects de blanchiment d'argent", dans le cadre de l'affaire portant sur 200 milliards d'euros venant d'ex-républiques soviétiques et de Russie[17].

Notes et références

[modifier | modifier le code]

Traduction de l'article anglais.

  1. (en) « Finantsinspektsioon: The internal report of Danske is clear evidence that backs up the earlier actions of the independent Estonian financial supervisor to stop breaches by the bank », www.fi.ee, (consulté le )
  2. « Investigations into Danske Bank's Estonian branch » [archive du ], Danske Bank, (consulté le )
  3. a et b « ENGLISH: Links to dead Russian lawyer behind French money laundering probe against Danske Bank »,
  4. Coppola, « The Tiny Bank At The Heart Of Europe's Largest Money Laundering Scandal » [archive du ], Forbes, (consulté le )
  5. « Danske rahapesu on seni arvatust kardetavasti kordades suurem » [archive du ], (consulté le )
  6. Gricius, « The Danske Bank Scandal Is the Tip of the Iceberg » [archive du ], Foreign Policy, (consulté le )
  7. (en) « Statement by Finantsinspektsioon, an Estonian financial supervision and resolution authority, on information published in the media about the Estonian branch of Danske Bank », www.fi.ee (consulté le )
  8. « Report on the Non-Resident Portfolio at Danske Bank's Estonian branch »,
  9. a et b « Report on the Non-Resident Portfolio at Danske Bank’s Estonian branch »,
  10. Gestion et gouvernance de la Danske Bank dans le dossier de la LBC à la succursale estonienne
  11. « Statement by Finantsinspektsioon, an Estonian financial supervision and resolution authority, on information published in the media about the Estonian branch of Danske Bank » [archive du ] (consulté le )
  12. The New York Times, "Estonia Orders Danske Bank Out After Money-Laundering Scandal", 20/02/2019
  13. « Scandale Danske Bank : la banque danoise de nouveau dans le collimateur de la justice française », sur La Tribune (consulté le )
  14. Anne-Françoise Hivert, « Les liaisons dangereuses des banques scandinaves », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. « Lawsuit against Danske Bank grows to $1.1 billion in claims », sur reuters.com,
  16. Financial Times, « Deutsche Bank fined €13.5m for flagging suspicious transactions too late », sur ft.com,
  17. Le Figaro, « Scandale de blanchiment de Danske Bank : amende de 13,5 millions d'euros pour Deutsche Bank », sur lefigaro.fr,