Sermizelles — Wikipédia

Sermizelles
Sermizelles
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Yonne
Arrondissement Avallon
Intercommunalité Communauté de communes Avallon - Vézelay - Morvan
Maire
Mandat
Franck Moinard
2020-2026
Code postal 89200
Code commune 89392
Démographie
Population
municipale
244 hab. (2021 en évolution de −6,87 % par rapport à 2015)
Densité 35 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 32′ 13″ nord, 3° 47′ 38″ est
Altitude Min. 127 m
Max. 265 m
Superficie 7,01 km2
Type Commune rurale à habitat dispersé
Unité urbaine Hors unité urbaine
Aire d'attraction Avallon
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton d'Avallon
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
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Sermizelles

Sermizelles est une commune française située dans le département de l'Yonne, en région Bourgogne-Franche-Comté.

Géographie

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Sermizelles est un village de la vallée de la Cure, au nord du Morvan.

Le village est situé sur la route nationale 6 entre Avallon et Auxerre. Il est distant d'Auxerre de 40 km, d'Avallon de 11 km, et de Vézelay de 11 km. On peut y accéder par la nationale 6 ou par le train (arrêt : Sermizelles-Vézelay).

« Ce village est très agréablement bâti dans une plaine fertile entre la Cure et une haute colline très-rapide de pente et à-demi boisée, se détachant par deux vallons étroits du grand plateau, lui-même couvert de forêts, qui s'étend entre Précy-le-Sec au nord, et Lucy-le-Bois à l'est[1]. »

« Sermizelles se trouve, comme Voutenay-sur-Cure, au milieu des couches de la grande-oolite. Sur plusieurs points, les calcaires blanc-jaunâtre sont à découvert et renferment des pholadomyes, des panopées, des ammonites[1]. »

Communes limitrophes

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Rose des vents Voutenay-sur-Cure Rose des vents
Blannay N Girolles
O    Sermizelles    E
S
Givry

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 °C), des vents modérés et des brouillards fréquents en automne et hiver[3].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 750 mm, avec 11,7 jours de précipitations en janvier et 7,8 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Merry-sur-Yonne », sur la commune de Merry-sur-Yonne à 12 km à vol d'oiseau[4], est de 11,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 776,9 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 40,7 °C, atteinte le  ; la température minimale est de −22 °C, atteinte le [Note 1],[5],[6].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[7]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].

Au , Sermizelles est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9]. Elle est située hors unité urbaine[10]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Avallon, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[10]. Cette aire, qui regroupe 74 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[11],[12].

Occupation des sols

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L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (67,3 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (69 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (64,5 %), terres arables (18 %), prairies (10,5 %), zones urbanisées (4,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,9 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Uzell serait la traduction celte de montagne : nom qu'aurait porté depuis toujours la colline de la Vierge qui surplombe le village.
Sarmisoliae, Sarmisola (XIIe siècle)[14], Sermiseles[15] (1347)[16], Sarcitorium (Courtépée, 1779[17]), viendrait du nom d'auxiliaires sarmates[Note 3] installés vers 275 par les Romains pour défendre la voie romaine proche, à partir du camp militaire de Cora ou Chora à Saint-Moré distant de quelques kilomètres ; mais il est bien curieux de parler de Sarmates sous l'empereur Aurélien car de son temps on évoque plutôt les Goths, autorisés par les Romains à séjourner beaucoup plus à l'Est que l'actuel département de l'Yonne, en Mésie (sud du cours inférieur du Danube). L'installation de Sarmates en Gaule ne peut être antérieure à 375.

Le lieu-dit le Cotas de la Varenne semble avoir été habité à l'époque du bronze, vers 1200 av. J.-C. comme l'attestent les caches de fondeurs exposées en 1985 au musée d'Avallon.

Trois sites de villae sont connus.

  • Le Champ de la Pierre, à un peu plus de 1 km au nord du village, en rive droite (côté Est) de la Cure entre celle-ci et la D606. Ce site est révélé à la suite du percement de la voie ferrée (qui longe la D606) en 1876, percement qui a mis au jour des fosses dont certaines contenaient du mobilier antique. Des prospections alentour s'ensuivirent, mettant au jour une villa datée de la fin de la période gauloise. Son occupation à l’époque gallo-romaine semble avoir été très réduite[18].
  • La Brosse-Conge, actuellement un hameau en rive gauche (côté ouest), face au château se trouvant au nord du village. Ce hameau est construit au-dessus d'un établissement rural antique occupé à l'époque gallo-romaine et durant le haut Moyen Âge[18].
  • Le Champ de la Bataille Nord , signalé par l'abbé Fr. Poulaine et à sa suite par l'abbé Parat mais sans avoir été l'objet de repérages depuis. Il est dans le prolongement du site du Champ de la Bataille sur la commune voisine Givry au sud[18].

En 448, le convoi transportant le corps de l'évêque d'Auxerre saint Germain d'Auxerre et venant de Ravenne traverse le village.

En 1164, Charles le Chauve fait don de Sermizelles à l'abbaye de Saint-Martin d'Autun. En avril 1164, le pape Alexandre III, réfugié en France, confirme dans une bulle l'appartenance de Sermizelles (Ecclesiam Surmiseliis) à cette abbaye[19].

La fin du XIIe siècle voit la construction de l'église avec son clocher fortifié. Elle inclut plusieurs sortes de canonnières. Malgré ces moyens de défense, elle est prise en 1427 (guerre de Cent Ans). Re-fortifiée au XVIe siècle, elle inclut alors : d'étroites arquebusières avec fente de visée en façade à tous les niveaux ; des orifices circulaires étroits servant de canonnières sur la tourelle d’escalier sur le côté nord-est du clocher ; et au rez-de-chaussée, des canonnières à la française rectangulaires, qui donnent un angle de tir plus large.
À cette époque, le village est circonscrit dans un mur d'enceinte qui comprend 8 tours[20] et deux portes fortifiées. Les fossés sont alimentés en eau par une dérivation de la Cure. Un petit château est construit, dont il ne reste que les aménagements du XVIIe siècle. Ce château a appartenu à Robert de Domecy qui a commandé la décoration de la salle à manger au peintre Odilon Redon. Un travail d'envergure par le nombre de panneaux (dix-huit ; il n'en subsiste plus que seize aujourd'hui), par leurs dimensions (le plus grand atteint presque 2,50 m de haut), par leur technique mixte (pastel, huile, détrempe) et par le fait que l'iconographie est laissée à l'appréciation de l'artiste[21].

En 1347, l'abbé de Saint-Martin Geoffroy de Girolles fonde un "luminaire de cire" à Sermiseles[15],[16], c'est-à-dire qu'il fait une donation pour entretenir la cure et les services probables d'un luminier ou intendant. Dom Alexandre, abbé de Saint-Martin, cède en 1373 des terres à Girolles et à Sermizelles aux moines du Prieuré de Bragny dépendant de son abbaye, pour leur vie durant[22].

1793 : le 29 Brumaire de l'an II, soit le 19 décembre, le préfet de l'Yonne nomme Louis Gourlet premier maire de Sermizelles.

En 1927, l'électrification du village est réalisée.

En 1964, construction de la station de pompage et du réseau de distribution suivis du tout-à-l'égout et de la station d'épuration.

Politique et administration

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Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1793   Louis Gourlet   1er maire
         
1950 1971 Robert Guy    
1977 1988 Lucien Roy    
1988 octobre 2010 Pierre Bertoux[Note 4]    
décembre 2010 2014 Isabelle Sautreau[23]    
2014 En cours Franck Moinard SE Retraité

Démographie

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En 2021, la commune de Sermizelles comptait 244 habitants. À partir du XXIe siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans. Les autres chiffres sont des estimations.


Évolution démographique sous l'Ancien Régime
1543 1590 1605 1679 1720
435400175450250
Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
330350336402362365394396373
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
328349342362319317305313318
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
278266255231246250251266248
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010
263306218201204225264262286
2015 2020 2021 - - - - - -
262244244------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[24] puis Insee à partir de 2006[25].)
Histogramme de l'évolution démographique

Lieux et monuments

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Tour Malakoff.

Dans les années 1950, il fut envisagé la construction d'une chapelle pour accueillir les pèlerins. L'abbé Henri Blanc parvint à rassembler les bonnes volontés et l'architecte et sculpteur Marc Hénard (1919-1992) fut chargé du projet.

Et le 3 juin 1958, c'est une chapelle à l'architecture résolument moderne qui fut bénie par l'abbé de la Pierre-qui-Vire, Dom Denis Huerres, un siècle exactement après l'édification de la tour Malakoff.

La chapelle est construite en béton et pierres, dont une partie provient de maisons en ruine de Tharot et Girolles. Les vitraux sont l'œuvre de Marc Hénard, également maître-verrier.

Depuis 2005, l'association Notre-Dame D'Orient s'est fixé pour objectif la sauvegarde, la restauration, la protection et l'animation de la chapelle et du site.

Personnalités liées à la commune

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Le film "Une fille unique", présenté au festival de Cannes en 1976[27], a été entièrement tourné à Sermizelles. Un grand nombre d'habitants du village figuraient dans le film, à l'époque interdit aux moins de 13 ans.

Un film de Philippe Nahoun, avec Sophie Chemineau, Bruno La Brasca, Philippe Nahoun, Josiane Balasko[28]

Pour approfondir

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Bibliographie

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Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Victor Petit, Description des villes et campagnes du département de l'Yonne, vol. 2 (arrondissement d'Avallon), Auxerre, Charles Gallot, , 352 p. (lire en ligne), p. 86. Document utilisé pour la rédaction de l’article

Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. Cavaliers cataphractaires couverts de cottes de mailles de la tête aux pieds, ainsi que leurs chevaux.
  4. Décédé fin octobre 2010
  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références

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Références

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  1. a et b Petit 1870, vol. 2.
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  3. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  4. « Orthodromie entre Sermizelles et Merry-sur-Yonne », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. « Station Météo-France « Merry-sur-Yonne », sur la commune de Merry-sur-Yonne - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  6. « Station Météo-France « Merry-sur-Yonne », sur la commune de Merry-sur-Yonne - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  7. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le ).
  8. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le ).
  9. « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
  10. a et b Insee, « Métadonnées de la commune de Sermizelles ».
  11. « Liste des communes composant l'aire d'attraction d'Avallon », sur le site de l'Insee (consulté le ).
  12. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
  13. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  14. Petit 1870, vol. 2, p. 86.
  15. a et b Jacques-Gabriel Bulliot, Essai historique sur l'abbaye de Saint-Martin d'Autun de l'ordre de saint Benoît, vol. 2 : Chartes et pièces justificatives, Autun, Société Éduenne des lettres, sciences et arts, (lire en ligne), « Charte n° 21 », p. 207.
  16. a et b Bulliot 1849, p. 204.
  17. Claude Courtépée et Edme Beguillet, Description générale et particulière du duché de Bourgogne, vol. 4, Dijon, Lagier et Décailly, , 2e éd. (1re éd. 1779), 788 p. (lire en ligne), p. 23.
  18. a b et c (2008) Pierre Nouvel, « La vallée de la Cure à l'époque gallo-romaine : Découvertes anciennes et apports des prospections aériennes et terrestres 1991-2008 », Bulletin de la Société d'Études d'Avallon, no 84,‎ , p. 14-43 (lire en ligne, consulté le ), p. 14.
  19. Cartulaire de l'abbaye de Saint-Martin d'Autun, charte n°XVIII. Voir Bulliot 1849, p. 40-44.
  20. Fabrice Cayot, La fortification des églises rurales en Bourgogne, éd. Centre de Castellologie de Bourgogne, 2010.
  21. « Biographie, vie et œuvres du Prince des symbolistes », sur odilonredon.net (consulté le ).
  22. Cartulaire de l'abbaye de Saint-Martin d'Autun, Charte n° CXXXI.
  23. « Isabelle Sautreau est le nouveau maire de Sermizelles (lien brisé) »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), L'Yonne, .
  24. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  25. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  26. « Site de l'association Notre Dame d'Orient », sur assndorient.canalblog.com.
  27. « Festival de Cannes »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ).
  28. « Encyclopédie du cinéma » (consulté le ).