Shewareged Gedle — Wikipédia
Shewareged Gedle Woizero Shewareged Gedle | |
Surnom | Femme au cœur de lion Jeanne d'Arc éthiopienne |
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Allégeance | Éthiopie |
Autres fonctions | Fondatrice de l'Organisation de soutien aux femmes éthiopiennes |
Famille | Beseat Kiflé Selassié (neveu) |
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Shewareged Gedle, parfois nommée Woizero Shewareged Gedle, est une femme éthiopienne, combattante de la seconde guerre italo-éthiopienne, durant laquelle elle fonde en particulier l'Organisation de soutien aux femmes éthiopiennes.
Biographie et famille
[modifier | modifier le code]Shewareged Gedle est fille d'un officier militaire. Celui-ci lui a notamment appris à se battre à l'arme blanche[1].
Elle est la tante de Beseat Kiflé Selassié, qui devient plus tard haut fonctionnaire de l'Unesco[2].
Rôle durant la guerre italo-éthiopienne
[modifier | modifier le code]Aide financière
[modifier | modifier le code]Durant la seconde guerre italo-éthiopienne, Shewareged Gedle œuvre en particulier dans le domaine médical, organisant notamment les premiers soins aux blessés de l'armée. Ayant hérité de son père un vaste domaine, elle le vend pour acheter des vêtements, des armes, des munitions et du matériel médical à destination des soldats[1]. Elle aide par ailleurs des villageois dépouillés par les fascistes de leurs moyens de subsistance[3].
Espionnage
[modifier | modifier le code]Elle profite de ses bonnes relations avec un Éthiopien au service du bureau politique fasciste pour se faire communiquer de nombreux renseignements qu'elle fait ensuite parvenir à Abebe Aregai[3].
Enrôlement et entraînement d'une armée
[modifier | modifier le code]Elle organise ensuite avec 2 000 partisans la résistance à Mussolini[2]. Elle réussit également à mobiliser une ligue de femmes patriotes qui, selon certaines sources, font le serment de combattre l'ennemi jusqu'à la mort[3].
Actions armées
[modifier | modifier le code]Avec ses troupes, elle attaque la une prison tenue par les troupes fascistes afin de libérer les partisans éthiopiens détenus, ainsi que pour se procurer des armes supplémentaires[1],[4].
À ce titre, elle est parfois qualifiée de « femme au cœur de lion » et de « Jeanne d'Arc éthiopienne »[5].
Capture et torture
[modifier | modifier le code]Par la suite, elle est capturée par les Italiens, emprisonnée près de la Sardaigne et soumise longuement à la torture, en particulier à des décharges électriques très violentes. Néanmoins, elle ne divulgue à aucun moment d'informations risquant de compromettre ses camarades. Contre promesse de ne plus se livrer à des activités subversives, elle est libérée[6],[3].
Toutefois elle ne tient pas sa promesse, rejoint une organisation clandestine nommée Wust Arbegnoch, dont le but est de recueillir des informations, de collecter des fonds, des munitions, de la nourriture, des vêtements et des médicaments pour les envoyer aux combattants de la guérilla. Au total, durant toute la guerre, elle est capturée à douze reprises[3].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Judith A. Byfield, Carolyn A. Brown, Timothy Parsons et Ahmad Alawad Sikainga, Africa and World War II, New York, Cambridge University Press, , 540 p. (ISBN 9781107053205, OCLC 884305076, lire en ligne), « Fighting fascism », p. 393.
- Annick Gouba-Guibal et Jacques-Élie Chabert, « Avec la mort de Beseat Kiflé Selassié, l’Ethiopie, l’Afrique et le monde ont perdu un intellectuel de grande valeur », Le Monde, (ISSN 0395-2037, lire en ligne).
- (en) Elizabeth Mengitsu, « Shewareged Gedle : “The Lion Hearted Woman” », Agence de presse éthiopienne, (ISSN 0395-2037, lire en ligne).
- (en) Bernhard Lindahl, Local history of Ethiopia, vol. II, Institut nordique d'Afrique, , 29 p. (lire en ligne), p. 18.
- (en) Minale Adugna, « Women and Warfare in Ethiopia — A Case Study of Their Role During the Campaign of Adwa, 1895/96, and the Italo-Ethiopian War, 1935-41 », Gender Issues, no 13, , p. 28-32 (ISSN 1608-6295, lire en ligne).
- (en) Paulos Milkias, Ethiopia, Santa Barbara, ABC-CLIO, coll. « Africa in focus », , 544 p. (ISBN 9781598842579, OCLC 475446840, lire en ligne), « Organization of Ethiopian Women », p. 229.