Fort-Louis — Wikipédia
Fort-Louis | |
L'entrée sud du fort Carré. | |
Blason | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Grand Est |
Collectivité territoriale | Collectivité européenne d'Alsace |
Circonscription départementale | Bas-Rhin |
Arrondissement | Haguenau-Wissembourg |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays Rhénan |
Maire Mandat | Daniel Cousandier 2020-2026 |
Code postal | 67480 |
Code commune | 67142 |
Démographie | |
Gentilé | Fort-Ludoviciens, Fort-Ludoviciennes[1] |
Population municipale | 287 hab. (2021 ) |
Densité | 23 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 48′ 07″ nord, 8° 03′ 26″ est |
Altitude | Min. 113 m Max. 122 m |
Superficie | 12,31 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Bischwiller |
Législatives | Huitième circonscription |
Localisation | |
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Fort-Louis est une commune française située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est. Cette ancienne place forte et ville nouvelle a été construite ex nihilo par Vauban au XVIIe siècle. La commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.
Géographie
[modifier | modifier le code]Localisation
[modifier | modifier le code]La commune est baignée par la Moder.
Les communes limitrophes sont Dalhunden, Rœschwoog, Roppenheim, Stattmatten, Rheinmünster, Neuhaeusel, Rountzenheim-Auenheim et Hügelsheim.
Hydrographie
[modifier | modifier le code]Réseau hydrographique
[modifier | modifier le code]La commune est dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par le Rhin et la Moder[2],[Carte 1].
Le Rhin, long de 1 233 km est le plus long fleuve se déversant dans la mer du Nord et de l'une des voies navigables les plus fréquentées du monde. Il traverse la Suisse, l'Autriche, l'Allemagne et les Pays-Bas et marque la frontière entre l'Allemagne et la France[3].
La Moder, d'une longueur de 82 km, prend sa source dans la commune de Zittersheim et se jette dans le Rhin en rive gauche à Beinheim, après avoir traversé 29 communes[4].
Un plan d'eau complète le réseau hydrographique : la gravière de Fort-Louis (88,5 ha)[Carte 1],[5].
Gestion et qualité des eaux
[modifier | modifier le code]Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Ill Nappe Rhin ». Ce document de planification concerne la nappe phréatique rhénane, les cours d'eau de la plaine d'Alsace et du piémont oriental du Sundgau, les canaux situés entre l'Ill et le Rhin et les zones humides de la plaine d'Alsace. Le périmètre s’étend sur 3 596 km2. Il a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est la région Grand Est[6].
La qualité des cours d’eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité[Carte 2].
Climat
[modifier | modifier le code]En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[7]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Alsace, caractérisée par une pluviométrie faible, particulièrement en automne et en hiver, un été chaud et bien ensoleillé, une humidité de l’air basse au printemps et en été, des vents faibles et des brouillards fréquents en automne (25 à 30 jours)[8].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 904 mm, avec 10,6 jours de précipitations en janvier et 10 jours en juillet[7]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Scheibenhard », sur la commune de Scheibenhard à 21 km à vol d'oiseau[9], est de 11,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 739,0 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 38,8 °C, atteinte le ; la température minimale est de −15,2 °C, atteinte le [Note 2],[10],[11].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[12]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[13].
Urbanisme
[modifier | modifier le code]Topographie
[modifier | modifier le code]Lors de la création des communes, en 1793, et jusqu'en 1818, Fort-Louis s'est appelé Fort-Vauban[14],[15] avant de retrouver son nom originel.
Typologie
[modifier | modifier le code]Au , Fort-Louis est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[16]. Elle est située hors unité urbaine[17] et hors attraction des villes[18],[19].
Occupation des sols
[modifier | modifier le code]L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (37,5 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (30,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : eaux continentales[Note 3] (31,5 %), forêts (26,9 %), terres arables (20,3 %), zones agricoles hétérogènes (13,6 %), prairies (3,7 %), zones urbanisées (2,2 %), mines, décharges et chantiers (1,8 %)[20]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Histoire
[modifier | modifier le code]Création de la ville
[modifier | modifier le code]En 1686, Louis XIV confie à Vauban la construction d’une ville nouvelle fortifiée sur une île située entre deux bras du Rhin, qui sera baptisée Fort-Louis-du-Rhin. Vauban se servit vraisemblablement des pierres du château impérial (le Burg) de Haguenau, détruit en 1687, pour ériger les murailles. Le fort principal, appelé fort Carré, sera renforcé par deux têtes de pont, l'une sur la rive alsacienne (fort d'Alsace) et l'autre sur la rive badoise (fort du Marquisat).
Au sud, Vauban fait construire une ville à trame orthogonale (pour des raisons stratégiques) ; une enceinte bastionnée d'environ 4 km entoure la ville et le fort Carré. En 1688, Louis XIV accorde des privilèges importants et des avantages fiscaux à ceux qui décident de peupler Fort-Louis. Les habitants auront pour charge le ravitaillement de la garnison[21]. Un couvent de capucins s'installe en ville à partir de 1719[22].
Sièges
[modifier | modifier le code]La place est assiégée à plusieurs reprises au cours du XVIIIe siècle, notamment en 1793 par le général autrichien Lauer : Lors de la guerre de la Première Coalition, les troupes autrichiennes investissent Fort-Vauban (alias Fort-Louis), avec l'aide de troupes émigrées. La garnison française, forte de 4 500 hommes[23] et disposant 111 pèces d'artillerie, était commandée par le général Michel Durand[24] secondé par le chef de bataillon du génie Dominique-André de Chambarlhac[25]. Les tirs des assiégeants mirent le feu à la ville, dont la plupart des maisons étaient en bois, ainsi qu'aux forts Vauban et d'Alsace. Les civils s'étaient réfugiés dans les souterrains du fort pour tenter d'échapper aux bombardements[26],[27]. Le [28], après 1 mois de siège, manquant de munitions et de nourriture, la place tombe en présence du corps d'armée du prince de Condé. Les prisonniers républicains sont envoyés en captivité dans le Banat de Temeswar en Roumanie. Les Français reprennent possession de la place l'année suivante, sans reconstruire[21].
Le (dans le cadre de la Campagne de France), un corps d'armée russe sous Wittgenstein et un corps badois sous le comte de Hochberg passent le Rhin et rétablissent en partie les fortifications, mais après la paix, ils les rasent de nouveau. Le fort Carré est démantelé en 1818. Il est racheté par la commune en 1890[29].
État actuel
[modifier | modifier le code]Il subsiste peu de vestiges de la place forte de Fort-Louis-du-Rhin à la suite de sa prise par les Autrichiens en 1793, prise qui a entrainé des destructions importantes, ainsi que le démantèlement du fort d'Alsace[30]. L’enceinte et les ruines du fort ont été en grande partie rasés au XIXe siècle. il ne subsiste que des talus, les fossés et quelques pans de murailles du fort Carré, tous les bâtiments intérieurs ayant disparu. Les deux bras du Rhin qui entouraient l’île ont été asséchés, le fleuve passe à un kilomètre à l’est de l’agglomération dont ne subsiste que la trame orthogonale[21].
Héraldique
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Les armes de Fort-Louis se blasonnent ainsi : |
Politique et administration
[modifier | modifier le code]Démographie
[modifier | modifier le code]L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[34]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[35].
En 2021, la commune comptait 287 habitants[Note 4], en évolution de −4,33 % par rapport à 2015 (Bas-Rhin : +3,22 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Lieux et monuments
[modifier | modifier le code]Économie
[modifier | modifier le code]Personnalités liées à la commune
[modifier | modifier le code]- Claude François Duprès (1755 - mort au combat le à Bailén), général des armées de la République et de l'Empire.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
- Les records sont établis sur la période du au .
- Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
[modifier | modifier le code]- « Réseau hydrographique de Fort-Louis » sur Géoportail (consulté le 11 juin 2024).
- « Qualité des eaux de rivière et de baignade. », sur qualite-riviere.lesagencesdeleau.fr/ (consulté le ).
- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
[modifier | modifier le code]- « Bas-Rhin », sur habitants.fr (consulté le ).
- « Fiche communale de Fort-Louis », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines Rhin-Meuse (consulté le ).
- Sandre, « le Rhin »
- Sandre, « la Moder »
- « Le millésime 2022 de la BD TOPAGE® métropole est disponible », sur eaufrance.fr (consulté le ).
- « SAGE Ill Nappe Rhin », sur gesteau.fr (consulté le ).
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Fort-Louis et Scheibenhard », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Scheibenhard », sur la commune de Scheibenhard - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Scheibenhard », sur la commune de Scheibenhard - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le ).
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Fort-Louis », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
- « Fort-Louis », sur cc-paysrhenan.fr (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune de Fort-Louis ».
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- « Fort-Louis | Réseau des sites majeurs Vauban », sur sites-vauban.org (consulté le ).
- « Cordeliers (Franciscains) — DHIALSACE », sur dhialsace.bnu.fr (consulté le ).
- 2 500 hommes selon cette autre source [1] .
- Relations des principaux sièges faits ou soutenus en Europe Volume 2 par Victor Donatien de Musset-Pathay
- Dont un bataillon de volontaires corréziens appelé « Bataillon de la Guillotine », et dont le drapeau représentait l’exécution du roi Louis XVI
- « Fort Louis », sur lieux-insolites.fr (consulté le ).
- Pierre Blanchard, « Histoire des batailles combats et sièges des Français », (consulté le ).
- Hugues Marquis, « Le général François Jarry au service de l'Angleterre (1793-1806) », Annales historiques de la Révolution française 2/2009 (n° 356), p. 93-118
- Nouvelle description historique et topographique des deux départements du Rhin, par Jean-Frédéric Aufschlager
- Le fort Marquisat, non terminé, avait été rasé à la suite du traité de Ryswick en 1697 [2].
- Jean-Paul de Gassowski, « Blasonnement des communes du Bas-Rhin », sur labanquedublason2.com (consulté le ).
- Commune de Fort-Louis sur le site de l'AMF, Association des Maires de France, consulté le 26 janvier 2012.
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Gaston Zeller, « La fondation de Fort-Louis. Documents inédits », Revue d'Alsace, t. 84, , p. 377-390 (lire en ligne)