Silvia Balletti — Wikipédia
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Silvia Balletti, née Zanetta Rosa Benozzi, le à Toulouse et morte le à Paris, épouse Balletti, connue sous son nom de scène de Silvia, ou Silvia Balletti, est une actrice française d’origine italienne. Elle a joué dans une troupe italienne, la troupe de Luigi Riccoboni, rappelée par le Régent pour s’installer à la Comédie-Italienne à Paris de 1716 à 1758. Elle était une des vedettes de ce théâtre italien à Paris et était connue pour ses interprétations des pièces de Marivaux.
Biographie
[modifier | modifier le code]Silvia Balletti est née en 1701 des comédiens italiens Antonio Benozzi et Clara Mascara[1], qui appartenaient à une compagnie théâtrale vénitienne active à Toulouse depuis le bannissement du Théâtre italien de Paris en 1697 par le roi Louis XIV[2]. Ces parents sont donc des comédiens professionnels appartenant à une troupe itinérante dirigée par un ancien acteur de ce Théâtre italien de Paris, Giuseppe Tortoriti. En 1716, elle fait partie, comme plusieurs cousins et cousines, notamment Elena Balletti qui l’a élevée et le frère d'Elena, Giuseppe Baletti dit Mario, des premiers acteurs engagés par Luigi Riccoboni (dit Lélio), chargé par le régent Régent de rétablir la Comédie Italienne à Paris. En 1720, elle épouse Giuseppe Baletti[3].
On ne connaît pas sa carrière avant 1716, mais on suppose qu'elle devait avoir déjà acquis de l'expérience, pour participer à la première représentation devant le Régent, le 18 mai 1716. Elle connaît le succès et devient une des vedettes de ce théâtre italien[2],[4].
En 1720, elle entame une longue collaboration avec Marivaux à la suite de son interprétation d’une de ses pièces, La Surprise de l'amour[3]. Marivaux écrit pour elle de nombreuses pièces dans lesquelles elle connaît des triomphes sur scène, de 1722 à 1740. Parmi les rôles célèbres (et les pièces) que Silvia Balletti inspire à Marivaux figurent les rôles principaux dans La Double Inconstance en 1723, Le Prince travesti en 1724, La Fausse Suivante toujours en 1724, Le Jeu de l'amour et du hasard en 1730, L'amante difficile en 1731, Le Je ne sais quoi en 1731, L'École des mères en 1732, Arlequin apprenti philosophe en 1733[1]..
En 1750, elle rencontre Francesco Casanova, qui est l'ami de son fils Antonio Stefano Balletti. Casanova se réfugie à Paris en 1757 et courtise sa fille Manon. Bien qu'elle ait fini par remplacer les rôles d'héroïne par des rôles de mère, elle reste l'un des acteurs les plus célèbres du théâtre italien de Paris jusqu'à sa retraite.
Silvia Balletti prend sa retraite en février 1758, peu avant sa mort en septembre 1758 à Paris[3]. Elle a aussi inspiré des peintres, tels Jean-Marc Nattier qui la représente en Thalie, ou encore François de Troy[3].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Micheline Boudet, La Comédie Italienne, Marivaux et Silvia, Paris, Albin Michel, (ISBN 2-226-13001-2, lire en ligne)
- André Degaine, Histoire du théâtre dessinée, Nizet, (ISBN 978-2-7078-1161-5), « Retour des Italiens », p. 231
- Noëlle Guibert, « Silvia (née Zanetta Rosa Benozzi, dite) [Toulouse 1700 - Paris 1758] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Dictionnaire universel des créatrices, Éditions Des femmes, , p. 4001
- Oscar George Sonneck, The Musical Quarterly, t. 15, G. Schirmer, (lire en ligne), p. 217.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (it) Alessandro Ademollo, Fanfulla della domenica, .
- (it) Alessandro Ademollo, Una famiglia di comici italiani, C, Ademollo e C. editori, .
- (it) Adolfo Bartoli, Scenari inediti della Commedia dell’Arte. Contributo alla storia del teatro popolare italiano. Firenze G.C. Sansoni 1880, G.C. Sansoni, (lire en ligne).
- Micheline Boudet, La Comédie Italienne, Marivaux et Silvia, Paris, Albin Michel, 2001. (ISBN 2-226-13001-2).
- Émile Campardon Les Comédiens du roi de la troupe française pendant des deux derniers siècles ; documents inédits recueillis aux archives nationales, Paris, Berger-Levrault et Cie, 1880.
- Giacomo Casanova, Histoire de ma vie. Texte intégral du manuscrit original, suivi de textes inédits. Édition présentée et établie par Francis Lacassin. (ISBN 2-221-06520-4). Ed. Robert Laffont. 1993.
- (it) Benedetta Craveri (éd.) Lettere di Mademoiselle Aïssé a Madame C…Adelphi 1984 (ISBN 978-88-459-0572-8) (pag. 41 e Regesto pag. 242).
- Georges Cucuel, La Pouplinière et la musique de chambre au XVIIIe siècle, Paris, Librairie Fischbacher, (lire en ligne).
- Xavier de Courville, Un apôtre de l’art du théâtre au XVIIIe siècle Luigi Riccoboni, dit Lélio, tome III (1732–1753), Paris, Librairie théâtrale, 1958.
- (it) Edmond et Jules de Goncourt La donna nel XVIII secolo. (Pag. 342 nota 9, pag. Ed. Sellerio 2010).
- Antoine d'Origny, Annales du Théâtre Italien depuis son origine jusqu’à ce jour, dédiées au Roi par M. D’Origny, Paris, Veuve Duchesne, 1788, 3 vol.
- Antoine de Léris Dictionnaire portatif des théâtres l’origine des différens théâtres de Paris, Paris 1754.
- (it) Emanuele De Luca, «Io Rinasco». Storia e repertorio della nouvelle Comédie Italienne Tesi di Laurea, Università degli Studi di Firenze, Facoltà di Lettere e Filosofia, 2006–2007, 2 voll.
- Desboulmiers, Histoire anecdotique et raisonnée du Théâtre italien : depuis son rétablissement en France jusqu’à l'année 1769, Paris, Lacombe, (lire en ligne).
- Charles-Simon Favart, Théâtre de M. Favart, ou Recueil Des Comédies, Parodies & Opéra-Comiques qu’il a donnés jusqu’à ce jour, Paris, Duchesne, 1763, 8 voll.
- (en) Daniel Heartz, From Garrick to Gluck Essays on opera in the age of enlightenment, Hillsdale NY, John A. Rice. Pendragon Press, (ISBN 1-57647-081-4)
- Geneviève Dubois-Kervran, « L’Acte de baptême de Silvia », Dix-Huitième Siècle, SFEDS no 35, 2003 .
- (sv) Giacomo Oreglia, Commedia dell’arte, Ordfront, (ISBN 91-7324-602-6)
- François et Claude Parfaict, Histoire de l’Ancien Théâtre Italien, depuis son origine en France jusqu’à sa suppression en l’Année 1697. Suivie des extraits ou canevas des meilleures Pièces Italiennes qui n’ont jamais été imprimées, Paris, Rozet, 1767.
- Camille Pascal, Le goût du roi : Louis XV et Marie-Louise O’Murphy, Paris, Librairie Académique Perrin, 2006, (ISBN 978-2-262-01704-0)
- (it) Aldo Ravà (éd.), Lettere di donne a G. Casanova, Milan, Fratelli Treves, 1912.
- Charles Samaran, Jacques Casanova, Vénitien, une vie d’aventurier au XVIIIe siècle, Paris, Calmann-Lévy, 1914.
Liens externes
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