Simon Chèvre d'Or — Wikipédia

Simon Chèvre d'Or
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Biographie
Époque
Activité
Période d'activité
c. 1150 - c. 1175
Autres informations
Ordre religieux
Œuvres principales
Ylias

Simon Chèvre d'Or, dit aussi Simon Aurea Capra, est un poète français d'expression latine et chanoine de Saint-Victor de Paris ayant vécu au XIIe siècle.

Les rares informations que l'on possède sur cet auteur proviennent des manuscrits de son œuvre.

Simon Chèvre d'Or a réalisé un certain nombre d'épitaphes de grands de son temps majoritairement sur commande d'Henri Ier le Libéral[1], ainsi qu'une première version de son Ylias, résumé de l'Iliade et de l'Énéide en distiques élégiaques, au début de la décennie 1150. Il a ensuite été chanoine à Saint-Victor de Paris, période pendant laquelle il a réalisé une version longue de son Ylias.

On lui attribue au début de la décennie 1160 un court poème sur le schisme entre le pape Alexandre III et l'antipape Victor IV (De apostolicis). Il rédige également à cette période de nouvelles épitaphes, puis, dans la décennie 1170 (au plus tôt 1174), un poème sur la vie et passion de Thomas Becket à la demande du cardinal Pierre de Pavie[2].

Certaines recherches, non conclusives, suggèrent que Simon Chèvre d'Or pourrait être identifié avec Simon, prieur de Saint-Ayoul de Provins (1148-1154) et Simon, abbé de Saint-Remi de Reims (1182-1198)[2]. Simon pourrait être l'auteur de l'épitaphe d'Henri Ier le Libéral, ce qui en ferait sa dernière œuvre connue[3].

Simon Chèvre d'Or est l'un des représentants du tournant littéraire de la poésie latine survenu au milieu du XIIe siècle[4], caractérisé par l'emploi surabondant de figures de rhétorique. Son nom de plume Aurea Capra correspond à son projet poétique : l'éclat du style (aurea), et la concision maximale symbolisée par la chèvre (capra)[5]. Toute la matière de Troie et de l'Énéide se trouve ainsi condensée en 994 vers dans la version longue de son Ylias, tandis que sa Vie et Passion de Thomas Becket est résumée en 198 vers[6]. De nombreux portraits de personnages parsèment son Ylias, qui peuvent être vus comme des exempla virtutis et vitii (portraits moraux)[7].

Postérité

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L'Ylias de Simon Chèvre d'Or a eu une postérité certaine au Moyen Age, comme l'atteste sa tradition manuscrite (26 manuscrits subsistants, provenant de toute l'Europe occidentale)[8],[5]. Des réminiscences de ce texte ont été repérées dans le Draco Normannicus d'Étienne de Rouen, l'Élégie d'Henri de Settimello[5], l'Asinarius[9], Le Palais de Renommée de Chaucer[10]. Son Ylias, résumé en vers latins de la matière de Troie et de l'Énéide vers la mi-XIIe siècle, a pu jouer un rôle de précurseur pour les adaptations de ces sujets en langue vernaculaire[11].

  • The Ylias of Simon Aurea Capra: a critical edition, éd. Martha M. Parrott, Université de Toronto, 1976.
  • L'Ylias de Simon Chèvre d'Or : édition critique et commentaire, éd. Sébastien Peyrard, École des Chartes, 2007.
  • André Boutemy, « La version parisienne du poème de Simon Chèvre d'Or sur la guerre de Troie : le ms. lat. 8430 de la Bibliothèque nationale », Scriptorium, 1, Anvers-Bruxelles, 1946-47, p. 267-288, lire en ligne.
  • André Boutemy, « La geste d’Énée par Simon Chèvre d'Or », Le Moyen Âge , n°52, 1946, p. 243-256, lire en ligne.

Vita Sancti Thome Cantuariensis

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  • (en) Francis R. Swietek, « A metrical life of Thomas Becket by Simon Aurea Capra », Mittellateinisches Jahrbuch, vol. 11, 1976, p. 177–195.

Bibliographie

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  • (en) John F. Benton, « The Court of Champagne as a Literary Center », Speculum, n°36, 1961, p. 551-591.
  • André Boutemy, « Quatre poèmes nouveaux de Simon Chèvre d'Or », Revue du Moyen Âge latin, n°3, 1947, p. 141-152.
  • (de) Gerlinde Bretzigheimer, « 'Exempla vitii et exempla virtutis' in der "Ylias" des Simon Aurea Capra », Mittellateinisches Jahrbuch, vol. 45, 2010, p. 187–215.
  • (en) Raymond J. Cormier, « Simon Chèvre d'Or's "Ylias": Some Notes on a Mid Twelfth Century Troy Poem », dans The Spirit of the Court: Selected Proceedings of the Fourth Congress of the International Courtly Literature Society, Tübingen, 1986, p. 129-136.
  • (en) A. C. Friend, « Chaucer's version of the Aeneid », Speculum , n°28, 1953, p. 317-323.
  • (de) Thomas Haye, « Legitimationsstrategien mittellateinischer Troja-Epiker. Ein Beitrag zu Deutung antikisierender Dichtung », Wiener Studien. Zeitschrift für klassische Philologie und Patristik, t. 116, 2003, p. 208-207.
  • (es) Myriam Roura Javier, « Algunas noticias sobre Paris anteriores al juicio  », Troianalexandrina, vol. 1, 2001, p. 9-30.
  • Sébastien Peyrard, « Notes sur l'Ilias de Simon Chèvre d'Or », Troianalexandrina, vol. 18, 2018, p. 129-149.
  • (de) Jürgen Stohlmann, « Magister Simon Aurea Capra: Zu Person und Werk des späteren Kanonikers von St. Viktor », dans Hommages à André Boutemy, Bruxelles, coll. Latomus, n°145, 1976, p. 343-366.
  • Jean-Yves Tilliette, « Insula me genuit. L'influence de l’Énéide sur l'épopée latine du XIIe siècle », dans Lectures médiévales de Virgile. Actes du colloque de Rome (25-), Publications de l'École française de Rome, 1985, p. 121-142 [lire en ligne].

Notes et références

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  1. (en) John F. Benton, « The Court of Champagne as a Literary Center », Speculum, vol. 36, no 4,‎ , p. 551–591 (ISSN 0038-7134, DOI 10.2307/2856785, lire en ligne, consulté le ).
  2. a et b (de) Jürgen Stohlmann, « Magister Simon Aurea Capra : zu Person und Werk des späteren Kanonikers von St. Viktor », Hommages à André Boutemy,‎ , p. 343-366.
  3. Xavier Dectot, « Les tombeaux des comtes de Champagne (1151-1284). Un manifeste politique », Bulletin Monumental, vol. 162, no 1,‎ , p. 3–62 (DOI 10.3406/bulmo.2004.1248, lire en ligne, consulté le ).
  4. Pascale Bourgain, « Le tournant littéraire du milieu du XIIe siècle », Cahiers du Léopard d'Or, Paris, no 3 « Le XIIe siècle : mutations et renouveau en France dans la première moitié du XIIe siècle »,‎ , p. 303-323 (ISSN 1147-3797).
  5. a b et c Sébastien Peyrard, « Notes sur l'Ilias de Simon Chèvre d'Or », Troianalexandrina, vol. 18,‎ , p. 129-149 (ISSN 1577-5003, DOI 10.1484/J.TROIA.5.117037, lire en ligne, consulté le ).
  6. (en) Francis R. Swietek, « A metrical life of Thomas Becket by Simon Aurea Capra », Mittellateinisches Jahrbuch, vol. 11,‎ , p. 177–195 (ISSN 0076-9762, lire en ligne, consulté le ).
  7. (de) Gerlinde Bretzigheimer, « 'exempla vitii et exempla virtutis' in der "Ylias" des Simon Aurea Capra », Mittellateinisches Jahrbuch, vol. 45,‎ , p. 187–215 (ISSN 0076-9762, lire en ligne, consulté le ).
  8. Pascale Bourgain et Dominique Stutzmann, « Notice de Ylias, Simon Aurea Capra (11..-11..) », sur FAMA - Œuvres latines médiévales à succès, (consulté le ).
  9. (en) Stijn Praet, « The Trojan Ass: Asinarius as Mock Epic », Viator, vol. 44, no 3,‎ , p. 157–173 (ISSN 0083-5897, DOI 10.1484/J.VIATOR.1.103482, lire en ligne, consulté le ).
  10. Albert C. Friend, « Chaucer's Version of the Aeneid », Speculum, vol. 28, no 2,‎ , p. 317–323 (ISSN 0038-7134, DOI 10.2307/2849689, lire en ligne, consulté le ).
  11. Alain Rey, Frédéric Duval et Gilles Siouffi, Mille ans de langue française, histoire d’une passion, Perrin, (présentation en ligne), chap. 3 (« Latin et français, un couple qui dure, I. Des origines au français moderne »), p. 188.

Articles connexes

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Liens externes

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